Devoir sur Maurizio Serra

« Devoir sur Maurizio Serra L'interview réalisée par l'équipe de Mollat met en lumière Maurizio Serra, écrivain et diplomate italien, qui a été élu à l'Académie française en 2020, occupant le siège autrefois détenu par Simone Veil. Reconnu comme un biographe émérite des grands auteurs italiens du XXe siècle, dont Malaparte, lauréat du prix de la biographie en 2011, et récipiendaire du prix Châteaubriand, Serra a également publié en 2018 l'ouvrage biographique "Le Mystère Mussolini".

Cette œuvre de 450 pages offre une exploration approfondie de la personnalité complexe du Duce, structurée en trois parties distinctes : l'homme, son défi, et enfin sa faillite.

Cet ouvrage s'avère ainsi être une introduction captivante à la vie et à la carrière de Mussolini. L'entretien commence en évoquant une phrase du livre de l'interviewé qui qualifie Mussolini de "touche-à-tout idéologique" mettant en avant le caractère autoritaire et dictatorial de Mussolini, impliquant des éléments de gauche, de droite, de populisme, de démagogie et d'autoritarisme.

Il mentionne aussi une perspective de classe tout en soulignant une vision de la société centrée sur le peuple, visant à redéfinir les principes qui la sous-tendent. Il nous indique par la suite que Mussolini vient d'une tradition familiale plutôt orientée vers la gauche, en particulier en raison de l'influence de son père.

Son parcours débute en Italie, et pendant la Première Guerre mondiale en 1915.

La question explore la manière dont cet engagement a pu façonner Mussolini par rapport à d'autres leaders, tels qu'Hitler, qui ont également combattu du côté allemand à la fin de la guerre.

Les parcours de Mussolini et Hitler se distinguent nettement.

Pour Mussolini, son orientation idéologique se forge principalement lors de son exil volontaire en Suisse.

La guerre représente un moment crucial dans sa vie.

En 1914, il est encore un socialiste pacifiste opposé à la guerre capitaliste, mais en 1915, il réalise la nécessité de s'engager, influencé par le mouvement pro-guerre soutenu même par les prolétaires et les ouvriers dans toutes les grandes villes européennes. En outre, Serra nous explique que pendant la Première Guerre mondiale, en Italie, Mussolini, en tant que soldat, adopte un comportement honorable dans un conflit patriote.

En effet, cette expérience contribue à l'émergence de l'idée selon laquelle un leader socialiste doit être connecté au peuple sur le front, symbolisant un changement significatif pour l'époque.

Mussolini, qui a de grandes ambitions, voit la société italienne après la guerre de manière compliquée.

En se séparant du parti socialiste, il cherche une nouvelle base politique parmi les anciens combattants qui se sentent perdus, cherchant à diriger leur énergie.

Cependant, il n'a pas une foi totale en eux malgré le potentiel politique qu'il voit en ces groupes qui diffèrent de la société traditionnelle. On apprends que Mussolini commence comme journaliste puis crée "Il Popolo d'Italia" ,un journal où il exprime ses opinions de plus en plus fortes.

Ce journal devient une plateforme pour Mussolini pour discuter des événements en Italie, cherchant à créer un accord populaire même sans son propre parti à ce moment-là.

Bien que le parti fasciste apparaisse plus tard, Mussolini garde ses distances en refusant d'en faire l'organe officiel de son journal, montrant ainsi sa volonté de maintenir une indépendance politique. De plus, Mussolini fonde en 1919, les Faisceaux italiens de combat à Milan, un groupe constitué principalement d'individus ayant vécu dans les tranchées, composé de futuristes, syndicalistes, anciens socialistes, populistes et anarchistes, ce groupe devient une force motrice pour attirer l'attention de la société italienne sur la bourgeoisie, considérée comme leur principale cible.

À la différence d'Hitler, Mussolini ne se confond pas entièrement avec ses troupes, démontrant que l'accession au pouvoir nécessite non seulement la révolte, mais également la manipulation de la légitimité au sein des pouvoirs établis de la société italienne. Le fascisme.... »