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Destinée arbitraire. Recueil poétique de Robert Desnos (analyse détaillée)

Publié le 24/10/2018

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Destinée arbitraire. Recueil poétique de Robert Desnos (1900-1945), publié à Paris chez Gallimard en 1975. Les poèmes composant ce recueil posthume sont en partie inédits (nombreuses pièces de « Peine perdue », « Youki 1930 Poésie », « les Nuits blanches », « le Parterre d’Hyacinthe », « la Géométrie de Daniel ») ; d'autres ont paru en revue ; enfin certains ensembles ont fait l'objet d'une publication séparée, du vivant de l'auteur (C'est les bottes de sept lieues cette phrase « Je me vois », 1926, Éditions de la Galerie Simon; État de veille, chez R.-J. Godet, Paris, 1943 ; le Bain avec Andromède, Éditions de Flore, Paris, 1944) ou après sa mort (Mines de rien, chez Broder, Paris, 1957).

Le présent recueil, qui doit son titre au premier poème de C'est les bottes [...]. est réparti en trois sections correspondant chacune à une période de la vie de Robert Desnos.

De 1919 à 1926. de Prospectus à C'est les bottes [...]. sont composés des poèmes marqués par l'activité surréaliste et la mise à l'épreuve de la langue, pratique chère à Desnos dès ses premiers essais poétiques.

De 1930 à 1939, Desnos qui a perdu Yvonne George, chanteuse de music-hall, objet d'un amour violent qui ne fut pas partagé, vit avec Youki Foujita, une des reines de Montparnasse : son activité de journaliste et d'homme de radio lui prend beaucoup de temps. Ses œuvres poétiques sont marquées par sa vie privée (il écrit pour Youki « les Nuits blanches », pour les enfants de ses amis « le Parterre d'Hyacinthe », « la Ménagerie de Tristan », « la Géométrie de Daniel ») ou influencées par son activité professionnelle, la rédaction de textes publicitaires qui exigent de concilier un texte concis et un rythme musical (« Bagatelles », Mines de rien). Les poèmes d'amour alternent donc avec les fables : l'attente, l'angoisse, le désir se marient ou cèdent la place à l'humour, à la fantaisie et à la tendresse.

La troisième section réunit des poèmes datant de 1943-1944 : tandis que certains ensembles (le Bain avec Andromède, « Sens ») témoignent d’une recherche de formes nouvelles (poèmes longs, d’inspiration mythologique, en alexandrins ou octosyllabes, formant une suite où le poète reprend des thèmes anciens dans son œuvre, l’amour, le double monstrueux et fascinant), d'autres sont inspirés par son engagement dans la Résistance, chantent la liberté (« Ce cœur qui haïssait la guerre ») et assènent à l'adversaire la crudité de la langue populaire, dont les accents ne pouvaient que séduire le poète Robert Desnos (« À la caille »).

« langue, pratique chère à Desnos dès ses premiers essais poétiques.

De 1930 à 1939, Desnos qui a perdu Yvonne George, chanteus e de music -hall, objet d'un amour violent qui ne fut pas partagé.

vit avec Youki Foujita.

une des reines de Montparnasse; son activité de journaliste et d'homme de radio lui prend be.aucoup de temps.

Ses œuvres poéti­ q u es sont marqu ées par sa vie privée (il écrit pour Youki «les Nu its blanc hes», pour les enfants de ses amis « le Parterre d'Hyacinthe », « la Ménagerie de Tristan », « la Géométrie de Dan ie l ») ou influencées par son activité profes­ sionnelle , la rédaction de textes publicitaires qui exigent de concilier un texte concis et un rythme musica l («Bagatelles», Mines de rien).

Les poè­ mes d'amour alternent donc avec les fables : l'attente, l'angoisse.

le dés ir se marient ou cèdent la p lace à l'humour, à la fanta is ie et à la tendresse.

La tro i sième section réunit des poèmes datant de 1943- 1944 :tand is que certains ensembles (le Bain avec Andromède, « Sens ») témoignent d ' une recherche de formes nouvelles (poèmes longs, d'inspiration mythologique, en alexandrins ou octosy llabes.

forman t une suite où le poète reprend des thè mes anciens dans son œuvre, l'amour, le double monstrueux et fascinan t), d'autres sont inspirés par son engagement dans la Résistance, chantent la liberté («Ce cœur qui haïssait la gue rre» ) et assènen t à l'adversaire la crudité de la langue populaire.

dont les accents ne pouvaient que séduire le poète Robert Des­ nos («À la caille»).

Le r ec ueil couvre donc vingt-cinq années d'éc riture po étiqu e, s'o uvrant s ur une guerre dénoncée par Desnos, se fermant s ur un e a utre guerre où l e poète retrouve de.s accents patrioti­ qu es qu i lui avai ent valu , dès av ant 1939, bien des sar cas me s.

Malgr é les dat es et l 'app arente disparate, certaines co nsta ntes s'imposent à la lecture.

La poésie res te ouverte à toutes l es sources d 'ins piratio n : les text es publicitaires, l es inscripti ons lues dans l es rues (Ia ON PEUT APPORTER SON MANGER.

CUISINE BOUR­ GEOISE), les textes an onymes et l es expé ­ ri ences les plus intimes (récits en forme de réci ts de rêves comm e "Point du jour ", in " Peine perdue » ).

« Au-delà de la poésie libre, ll y a le p oè te lib re.

,.

La libert é semble le maî­ tre mot en ces poèmes, qu'elle soit exe rcée sur les mots eux -mêmes (dou­ ble sen s de « cuisine ,.

dans " cuisine bourgeoise » ), qu 'elie use d'images sur­ réalistes qui transfigurent le quotidien ( « L'informe logique astique ses meu­ bl es à l a moelle des os,., in « Peine per­ du e»), qu'elle fonde les expériences personnelles dans des modèles narra­ ti fs empruntés au con te ( « la Belle au bois dormant ,.

et « le P eti t Poucet •, repri s respectivement dans "la Laide au bois dormant " et "Un conte ", in « Youki 1930 Poésie »), qu'elle em­ prunte à la tradition littéraire certains topoi en les inversan t (telle la femme vieillle qui ne sera plus aimée, dans "la B elle que voilà", ibid.), qu'elle intro­ d uise au cœur même de ce qui est enseigné aux enfant s -la géométrie, les fables -une fantai sie étonnante ("L'éléphan t qui n'a qu'une patte ", in « la Ménagerie de Tristan • ), où la poé­ s ie sort des carcans de la science et retrouv e ses pouvoirs de rassemble­ ment universel ( « Par un point situé sur u n plan [ ...

] on peut faire passer tous le s ho mm es, tous les animaux de la terre»).

Robert Desnos reste ainsi fidèle à son projet poéti que, dic té par la m éfian ce à l'é gard des systèmes co ntraignants, par sa confiance dans l es r essou rces de la langue, par sa réce ptivité à toutes les manifestations du « mystère endos dan s la réalité "· On ne saurai t cepe nd ant minimiser les différences entre le poète qui charme l es e nf ants (ce qui annon ce les Chante ­ fables et Chantefleurs, 1952) et le poète­ a ma nt déchiré par un éros impossible (" Mais je suis ta victime autant que ton vainqueur • ).

Cette liberté créatrice est aussi aban­ d on de soi à une parole qui jailli t («J'écrirai donc comme je parle et puis tant pis») : une parole riche de mots simples ("Ma sirène", in « les Nuits blanches»), nourrie d'exp r ess ions. »

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