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Desirer

Publié le 06/12/2021

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« Le désir me dit que le réel ne suffit pas «. Si, comme l’affirmait Jean-Paul Sartre, le désir est la marque d’un manque, d’une absence dans notre réalité, d’une insuffisance dans ce qui nous entoure, si « le réel ne suffit pas « c’est bien que l’origine même du désir est souffrance et que le désir lui-même est source de peine tant que sa fin n’a pas été atteinte. En effet, si je désire manger parce-que j’ai faim, je souffre d’abord de l’absence de nourriture qui fait naître en moi le désir de manger et tant que je ne me serais pas sustenter, je souffrirais de ce désir. Admettons maintenant que mon désir ait été assouvi et que j’ai mangé, là encore je peux ressentir peine et frustration, si par exemple j’avais imaginé un festin de roi et que je me suis contenté de combler l’absence de nourriture par du pain et de l’eau. Nous ressentons bien souvent des déceptions lorsque nos désirs ont été réalisés : pendant tout le temps où je désire, je suis dans l’imaginaire et non pas dans le réel ce qui pose l’imagination comme lieu du désir, comme ce qui le forge et l’alimente, l’imaginaire cristallise l’objet de mon désir, l’embellit, l’idolâtre. Ainsi, l’objet du désir tel que l’imaginaire me le présente est bien souvent plus attrayant que ce qu’il est en réalité ce qui provoque de la frustration et de la souffrance lorsque de l’imaginaire, l’objet du désir devient réel parce qu’il est accompli. Tout se passe comme si je voyais au loin un objet brillant de mille feux, ressemblant à un magnifique trésor et que dès que je m’en approche je me rende compte que ce n’est qu’un simple bâton recouvert par le sel qui l’a cristallisé. L’objet de mon désir n’est en fait qu’un simple bâton que l’imaginaire a cristallisé (le sel). Dès lors, il paraîtrait que le désir soit absolument, forcément, nécessairement accompagné de souffrance. Néanmoins, tout un chacun aspire à être heureux et justement le désir, en se tournant vers sa propre fin (qui est d’être satisfait), ne renvoie-t-il pas à un espoir d’être plus heureux demain ? Le désir apparaît alors comme une promesse de bonheur, comme le rêve compensateur de l’humain : le bonheur réside justement dans le fait d’imaginer, et donc de désirer. Si désirer signifie toujours souffrir alors l’absence de désir pourrait apparaître comme un moyen d’accéder au bonheur. Mais le bonheur n’est-il pas en vérité qu’un idéal de l’imagination, ne prend il pas son essence dans les désirs eux-mêmes ? S’il paraît évident que certains désirs sont sources de souffrance, est-ce le cas pour tous ? N’existe-t-il pas un moyen de parvenir à être heureux tout en désirant ? La question qui se pose alors est celle de la classification des désirs. Si je ne désire que ce qui est à ma portée, que ce qui est dans le domaine du réalisable alors il semblerait que toute souffrance me soit épargnée. Plutôt que de détruire tout désir par peur de souffrir, il paraît plus sage d’apprendre à les connaître et, dans une certaine mesure, à les « maîtriser«.


Le désir naît d’un manque, d’une absence. On désire ce que l’on n’a pas. Les Hommes, dans leur quête du bonheur, cherchent donc à obtenir ce qu’ils désirent, ce qu’ils n’ont pas afin de combler ce manque. Mais peut-on toujours atteindre l’objet de notre désir ? Et quand bien-même celui-ci serait atteint, est-il nécessairement source de bonheur ? Le mot désir vient du verbe latin desiderare, lui-même formé à partir de sidus, sideris, qui désigne l'astre − étoile ou planète, ou la constellation (d'étoiles). Au sens littéral, de-siderare signifie "cesser de contempler (l'étoile, l'astre)". Le désir semble donc renvoyer à la nostalgie d’un astre perdu. En ce sens, il serait alors le signe même d’un éloignement définitif, d’une absence qui ne pourrait jamais être comblée. L'idée primitive est donc négative : celui qui désire est en quelque sorte "en manque" ; quelque chose ou quelqu'un lui fait défaut. Or, l’homme est un être raisonnable fini c’est-à-dire que c’est un être fait de raison mais aussi de passions et de désirs. Dès lors, si le désir est inhérent à l’Homme et si l’on se réfère à l’étymologie même du mot désir, il semblerait que l’Homme soit un être incomplet, en perpétuel manque. C’est ce que met en évidence Platon, dans Le Banquet, en relatant le mythe de l’androgyne. Ces êtres, les « androgynes «, étaient à la fois homme et femme et ignoraient ainsi tout du désir amoureux. Pour les punir d’avoir tenter d’escalader le ciel pour s’en prendre au Dieu, la légende raconte que Zeus les sectionna en deux parts. Et depuis ce temps là, les deux moitiés se cherchent. Ce mythe fait donc du désir une tentative de retour à une unité primitive perdue. Ainsi, désirer ce serait toujours aller à la recherche d'un temps perdu, par le moyen d'une fusion avec l'objet : le désir manifeste une déchirure. Mais cette recherche en même temps est tragique puisque que cette perte est irrémédiable : le désir, pour cette raison, ne peut jamais être satisfait ; jamais la "fusion" ne sera complète et ne pourra effacer la mutilation primordiale. En conséquence, désirer signifierait toujours souffrir. L’Homme recherche donc perpétuellement à combler le manque qu’il ressent en cherchant à atteindre l’objet de son désir. Il pense ainsi parvenir à être heureux mais en réalité, il n’en est rien. Selon Schopenhauer, « Le désir, de sa nature, est souffrance ; la satisfaction engendre bien vite la satiété ; le but était illusoire ; la possession lui enlève son attrait ; le désir renaît sous une forme nouvelle « : le désir entraîne une insatisfaction perpétuelle car une fois dans nos mains, l’objet tant convoité perd son caractère de désirabilité et le sentiment de plénitude n’est que fugace. Immédiatement, le désir se tourne vers de nouveaux objets, d’où son caractère insatiable. L’exemple est frappant chez les enfants, qui désirant avec force un jouet, s’en détournent rapidement une fois qu’ils ont été gâtés. Ceci souligne le caractère décevant de l’obtention de l’objet de notre désir. L’imagination ayant cristallisé l’objet de notre désir, une fois obtenu, il nous paraît bien fade et décevant. Tout se passe comme si l’Homme se trouvait prisonnier d’un cercle de désir infini : je désire donc assouvir mon désir devient un but premier donc j’obtiens puis je désire autre chose que j’obtiens…etc. Dans cette mesure, cherchant sans cesse à être satisfait, le désir est source de désagrément, voire de conflit intérieur chez l’Homme. Il constitue donc une enclave à la quiétude et au calme, pourtant nécessaires au bonheur. Par ailleurs, le désir sans cesse renouvelé peut aboutir à une véritable obsession : on désire toujours plus. Cela est très vrai dans notre société de consommation notamment, où la publicité est omniprésente et nous encourage à désirer toujours plus de choses : le risque est grand et les conséquences débouchent majoritairement sur de la souffrance. Par exemple, je désire une montre que je vais obtenir, puis le sac qui va avec, suivi des chaussures à strass, puis je vais désirer la nouvelle voiture que j’ai vu à la télé…et ainsi de suite. Je tomberai alors dans l’excès et ne pourrais être heureuse et satisfaite puisque je serais obsédée par mes désirs. Ceci peut s’illustrer par le propos de Jean Jacques Rousseau : « Celui qui n'a rien désire peu de choses ; celui qui ne commande à personne a peu d'ambition. Mais le superflu éveille la convoitise : plus on obtient, plus on désire «. Dans ce sens, le désir apparaît comme une entrave à la liberté car il borne mon domaine d’action et de pensée. Aussi, certains désirs font souffrir car emprisonnant et irréalisables. En effet, on peut passer notre vie à désirer une personne ou un bien, sans jamais réaliser ce désir ce qui revient à ce que dit Jean Simard « Nous passons notre vie à désirer, à désirer surtout ce qui nous fuit et qui ne nous paraît désirable que pour cette seule raison «. On assiste là à un conflit entre espérance d’un côté et insatisfaction de l’autre : non seulement on souffre de ne pas assouvir son désir mais aussi, on n’arrive pas à s’en débarrasser car on a toujours espoir que la réalisation est proche. La situation semble alors tragique (au sens de la tragédie) c’est-à-dire inextricable. Par ailleurs, Gilles Deleuze disait dans Logique du sens que "C'est toujours par autrui que passe mon désir, et que mon désir reçoit un objet. Je ne désire rien qui ne soit vu, pensé, possédé par un autrui possible." Ainsi, le désir semble mimétique ; je désire ce que je connais, ce que j’ai vu…je suis attiré par ce qu’autrui possède… Par exemple, ma voisine a reçu un petit chiot adorable et la voir s’amuser avec lui attise ma convoitise, je me sens donc en situation de manque et désire également avoir un chien. Je suis alors prisonnière de mon désir car plus je verrai la situation se reproduire, plus je serai envieuse voire jalouse. Ce phénomène ne fait que s’accroître dans un monde mondialisé et globalisé. En effet, la mondialisation des échanges s’est accompagnée d’une croissance des échanges entre les individus : grâce à la télévision ou à Internet, chaque personne a accès à ce qui se passe aux quatre coins du monde. Ainsi, un adolescent indien peut voir qu’en France tous ses pairs possèdent un téléphone portable ou tel type de vêtements ce qui peut susciter en lui le désir d’avoir le même mode de vie. Or, s’il n’en n’a pas les moyens financiers, il sera frustré et souffrira profondément de ce manque. A l’heure où l’internationalisation des échanges connaît une croissance sans précédent, les désirs se multiplient à vitesse grand V et causent de profondes souffrances à ceux qui envient mais qui ne peuvent obtenir. La souffrance semble donc irrémédiable. En ce qui concerne le désir amoureux, c'est-à-dire l’attirance physique ou sexuelle, le concept de passion se pose avec acuité. Selon Kant, la passion est « l’inclination que la raison ne peut maîtriser ou n’y parvient qu’avec peine «. La passion serait donc une forme dominante de désir, très difficile à contrôler. L’origine du mot, dérivée de Patio qui signifie souffrir, n’est donc pas anodine. Ne parle-ton pas d’ailleurs souvent de « passion dévorante « ? De nombreuses œuvres classiques se sont penchées sur la question et nombre d’écrivains se sont attachés à mettre en avant les déboires et dangers de celle-ci : ainsi, dans Phèdre de Jean Racine, l’héroïne éponyme animée et dépassée par ses passions, meurt après avoir avoué l’amour incestueux qu’elle éprouvait pour son beau-fils, Hippolyte. Enfin, le dernier argument selon lequel désirer engendre de la souffrance peut être appuyé par le propos de Freud selon lequel tous les désirs insatisfaits, interdits par les règles sociales restent dans notre inconscient et l’encombrent. Les désirs refoulés cherchent donc à s’exprimer par différents moyens mais dans tous les cas, ils ont des effets négatifs sur l’homme. Ainsi, il semblerait que désirer se confonde avec souffrir. Néanmoins, l’aspiration de toute existence humaine n’est-elle pas le bonheur ? Et alors désirer être heureux n’est-ce pas déjà là la promesse d’un bonheur futur et donc une formidable source d’espoir pour l’Homme ?

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« Malheur à celui qui n'a plus rien à désirer, il perd pour ainsi dire tout ce qu'il possède «. Dans cette citation Rousseau veut nous faire signifier que le désir est le rêve compensateur de l'humain. La privation du désir ne fait que l'exacerber, il est donc malsain est contradictoire de renoncer au désir. En effet, Spinoza montre que le désir est l'appétit de vivre dont on a conscience, c'est l'affirmation de la joie d'exister. Cette joie d'exister transfigure le monde extérieur, le désir donne son sens et son intérêt à l'existence. Les désirs sont comme une force qui nous permet d'avancer, l'absence de désir signifierait donc l'arrêt de toute activité ou autrement dit la mort. Le désir semble dès lors être bon à notre existence. Se pose alors la question de savoir ce qu'il en est des désirs qui nuisent à autrui ce que Nietzsche appelle la joie honteuse. Spinoza dira alors que la joie de l'envieux, de la vengeance, de la haine est trompeuse : celui qui désire le malheur d'autrui n'éprouvera jamais de véritable joie. En effet lorsque quelqu'un échoue et que l'on s'en réjouit, le bonheur semble éprouvé mais il n’en demeure pas moins factice, irréel. Il n’est que simple illusion. On ne se réjouit pas du fait que quelqu'un échoue mais plutôt du fait que l'on réussit. Le fait est que lorsque l'on échoue également on ne peut plus se réjouir de l'échec de l'autre, concentré sur nous même. La véritable joie est en ce que Deleuze appelle « la bonne rencontre «. Celle-ci est la rencontre avec l'objet qui nous convient, ce qui nous est bon et utile. Cette rencontre est ce qui, selon Spinoza, produit un sentiment de joie. La joie est une augmentation de puissance liée à la réalisation du désir (conatus) nous dit Spinoza. En effet lorsque nous désirons, toutes nos forces se tournent vers l'objet désiré et lorsque nous arrivons à réaliser notre désir nous accédons à une pleine satisfaction d'une part parce qu'elle est due à nos efforts d'autre part parce que l’objet de notre désir a été atteint. En ce sens, le bonheur naîtrait et s’épanouirait par le désir. Par ailleurs, pour Epicure le vrai plaisir est la sensation que rien ne manque, le plaisir est la satisfaction absolue. La souffrance s'arrête alors lorsqu'on éprouve le plaisir de satiété. Par exemple quelqu'un qui souffre de soif sera heureux lorsqu'il boira. Les désirs entrainent donc une sensation de bonheur lorsqu'ils sont comblés et aboutissent donc à une forme d’ataraxie (absence de souffrance). Si nous souhaitons un objet qui apparaît comme bon et comme nécessaire nous éprouvons alors une sorte de tranquillité d'âme, une sorte de joie. Cependant, l’épicurisme voit moins en la réalisation des désirs « le bonheur « que l’absence de souffrance. Pour les épicuriens, l’essentiel est d’être satisfait en ne souffrant pas. Les théories hédonistes, quant à elles, vont plus loin en affirmant que les désirs sont la source même du bonheur et de la jouissance absolue. Le marquis de Sade affirmait ainsi : « Le bonheur ne réside pas dans une vie raisonnable mais dans le tumulte et l’excès des désirs «. Désirer, plus que ne pas souffrir, permettrait alors d’atteindre un bonheur intense et sans bornes. Le simple fait de désirer pousserait l’Homme à être heureux. En effet, le fait même de l'anticipation entraine un plaisir parfois plus grand que l'accomplissement luimême. Prenons les enfants dans la période de Noël, le fait d'attendre et d'anticiper les cadeaux qu'ils auront les rendent heureux, extatiques, alors qu'ils ne seront pas forcément totalement comblés lorsqu'ils les recevront. Mais le simple fait de désirer et d’imaginer ce qu'ils auront les rendent euphoriques. D'autre part le désir permet de se connaître, Spinoza affirme « Le désir est l'essence même de l'homme, l'effort par lequel l'homme s'efforce de persévérer dans son être «. En effet les désirs révèlent une partie de nous même, les désirs font ressortir ce dont nous rêvons. Ils nous permettent donc de nous connaître et de savoir quels désirs sont bons pour nous. Ainsi, les désirs ne sont pas nécessairement source de souffrance. Bien au contraire, ils peuvent s’avérer très positifs pour l’Homme en lui permettant d’accéder au bonheur et de se connaître.

Néanmoins, le bonheur n’est pas nécessairement engendré par les désirs. Dès lors, pour éviter que ceux-ci nuisent à l’Homme, ne faut-il pas essayer de les maîtriser ?

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Puisque l’absence et la frustration engendrées par le désir font souffrir, faut-il supprimer le désir ? La privation ascétique semblerait alors engendrer une autre souffrance puisqu’elle serait contrainte (l’Homme désire par nature) et dévitaliserait la vie : d’ailleurs peut-on se libérer du désir ? Il semble que non car l’Homme a besoin de désirer, c’est une action qui est vouée à l’Homme par essence ! Mais alors peut-être faut-il contrôler ses désirs ? Epicure va en ce sens en établissant une classification des désirs : il s’agit de laisser de côtés les désirs vains qui ne nous mèneront qu’à l’insatisfaction et à la grande souffrance, mais d’accepter la douleur si celle-ci permet de réaliser des désirs naturels dont le plaisir surpassera largement la souffrance endurée. En fait, le plaisir doit guider le désir. Cependant, peut-on savoir dès le début quelle est l’intensité de la souffrance qu’il faudra endurer pour accéder à tel désir et surtout quel sera le degré de plaisir éprouvé à la réalisation du désir ? Peut-être faudrait-il se concentrer sur les désirs qui dépendent de nous (c’està-dire la pensée… je désire, sous entendu je veux, être tolérante vis-à-vis de telle culture par exemple) et ainsi délaisser toutes les choses sur lesquelles nous n’avons pas de pouvoir. Descartes affirme ainsi « il ne faut pas désirer être sain étant malade «. Au travers de cette maxime, ce que Descartes pose est le fait qu’il vaut mieux changer ses désirs plutôt que l’ordre du monde. Il pose ainsi deux ordres d’actions : l’ordre moral qui consiste à agir sur soi, qui porte sur le sujet que je suis, sur une âme unie au corps qui comme tel éprouve des désirs et l’ordre technique qui consiste à agir sur la nature et les choses extérieures. L’action technique s’appuie sur une connaissance de la Nature afin d’en faire un usage possible. Il s’agit alors de ne rien désirer que l’action ne puisse acquérir, acquisition qui dépend de ce que « l’entendement représente à la volonté comme possible «. Pour ne pas souffrir de nos désirs, il suffirait donc d’en changer leur objet afin de ne désirer que des choses que nous avons le pouvoir d’atteindre, qui sont dans le domaine du possible et du réalisable. Il s’agit alors d’accepter ses désirs tout en les éclairant et en les analysant par la raison : désirer modérément, avec mesure, et surtout être capable de renoncer à ses désirs quand la souffrance devient trop grande, ou quand la réalisation est impossible. Ainsi Goethe a dit : « ce n’est qu’à partir du renoncement qu’on peut dire que la vie commence « : renoncer, c’est savoir grandir… et parfois c’est grâce au renoncement que l’on se rapproche du bonheur.

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Le désir est donc une notion ambigüe et essentielle pour l’être humain, qui tend sans cesse vers ce qu’il n’a pas. Par sa nature même le désir semble condamner l’homme à la souffrance, mais pourtant il a aussi des effets positifs. Désirer, ce n’est donc pas nécessairement souffrir. La question sous jacente à cette notion de désir est la suivante : puisque l’Homme ne peut pas supprimer les désirs, comment faire pour qu’ils le conduisent au bonheur ? Faut-il les supprimer ? Ou au contraire les libérer ?

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