Des Bienfaits (extrait)Humanité de l'esclave (XVIII)SénèqueCeux qui nient que l'esclave soit jamais le bienfaiteur de son maître méconnaissent lesdroits de l'humanité : car il importe de considérer les sentiments de celui qui donne, etnon sa condition.
Publié le 23/05/2020
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Des Bienfaits (extrait)
Sénèque
Humanité de l'esclave (XVIII)
Ceux qui nient que l'esclave soit jamais le bienfaiteur de son maître méconnaissent les
droits de l'humanité : car il importe de considérer les sentiments de celui qui donne, et
non sa condition.
La vertu n'est interdite à personne, elle est accessible à tous ; elle
accueille, elle invite tout le monde, les hommes libres, les affranchis, les esclaves, les
rois, les bannis ; elle ne choisit ni la noblesse, ni le cens, elle se contente de l'homme
dans sa nudité.
Quelle protection y aurait-il contre les revers imprévus ? à quoi de
grand pourrait aspirer l'âme, si la fortune devait changer une vertu éprouvée ?
Si l'esclave ne peut offrir un bienfait à son maître, le sujet ne peut l'offrir à son roi, ni le
soldat à son chef.
Qu'importe, en effet, le pouvoir qui nous domine, s'il est également
absolu ? Car si la nécessité, et la crainte des derniers châtiments ne permettent pas que
les actions de l'esclave méritent le nom de bienfait, le même obstacle existe pour celui
qui a un roi, pour celui qui a un chef ; parce que, bien que sous des titres différents, la
même contrainte pèse sur eux.
Or, le sujet peut être bienfaiteur de son roi, le soldat de
son général, et, par conséquent, l'esclave de son maître.
Un esclave peut être juste,
courageux, magnanime : donc il peut être bienfaisant ; car c'est aussi de la vertu.
Et il est
si vrai qu'un esclave peut accorder un bienfait à son maître, que souvent sa vie est le
bienfait de son esclave..
»
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