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Démocratie au Royaume Uni

Publié le 08/01/2025

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« La démocratie anglaise Introduction Depuis des siècles, la démocratie anglaise s’impose comme un exemple emblématique d’équilibre entre tradition et modernité.

Ancrée dans un système de monarchie parlementaire unique en son genre, l’Angleterre a su bâtir des institutions démocratiques qui allient héritage historique et adaptabilité.

Sa structure politique repose sur une séparation des pouvoirs entre la monarchie, qui demeure symbolique, et un Parlement bicaméral, composé de la Chambre des Lords et de la Chambre des Communes.

Ce modèle, souvent considéré comme le berceau de la démocratie parlementaire, a inspiré de nombreuses démocraties modernes. Néanmoins, au XXIe siècle, la démocratie anglaise est confrontée à des défis inédits. L’impact de la mondialisation, la montée des populismes, ainsi que les crises politiques internes, comme le Brexit, questionnent la pertinence et la solidité de ce modèle.

En effet, alors que les citoyens recherchent plus de transparence et d’inclusivité dans leurs institutions, la structure anglaise, marquée par une certaine opacité et un enracinement dans des traditions aristocratiques, peut sembler en décalage avec les aspirations démocratiques actuelles.

Dans ce contexte, il devient essentiel de se poser la problématique suivante : la démocratie anglaise est-elle encore un modèle d’actualité ? Cet exposé s’efforcera donc de comprendre si la démocratie anglaise, en dépit des mutations de notre époque, reste une référence ou si elle doit se réinventer pour continuer de répondre aux besoins et aux attentes de ses citoyens dans un monde en perpétuelle évolution. Dans cet exposé, nous examinerons d'abord les fondements historiques et institutionnels de la démocratie anglaise, en mettant l'accent sur l'évolution de la monarchie parlementaire et le rôle central du Parlement.

Nous analyserons ensuite l'impact mondial de ce modèle démocratique, en tant qu'inspiration pour d'autres démocraties et contributeur à l'établissement de normes internationales.

Enfin, nous traiterons des défis contemporains auxquels la démocratie anglaise est confrontée depuis le XXe siècle, notamment la mondialisation, la montée des populismes et les crises politiques internes comme le Brexit, tout en évaluant les réformes nécessaires pour sa pérennité dans un monde en mutation. I.

Fondements de la démocratie anglaise 1 - Chronologie Le modèle démocratique libéral anglais s’incarne dans une monarchie parlementaire, qui s’est progressivement mise en place au cours des siècles, où la séparation des pouvoirs entre le souverain et le Parlement s’est plusieurs fois discutée, pour enfin arriver à une forme d’équilibre. Avant le XIIIe siècle, le régime britannique est une monarchie féodale, et on décelait déjà une forme de dialogue entre le roi et un conseil de vassaux.

Cependant, cet organe, très limité par le pouvoir royal, était d’une ampleur moindre par rapport à son futur successeur, le Parlement.

En 1215, la Magna Carta est imposée au roi Jean II d’Angleterre afin de limiter son pouvoir et d’empêcher les actes royaux arbitraires (confiscation des terres, impôts déraisonnables).

Dès lors, le roi n’est plus absolu, le souverain n’est plus au-dessus des lois : la levée des taxes nécessite l’approbation d’un Parlement, et tout homme libre doit être jugé par ses pairs.

La Grande Charte installe ainsi les prémices de la démocratie anglaise : c’est le premier document qui pose des limites à l’arbitraire du roi.

En 1258, un comité de vingt-quatre membres (dont la moitié est nommée par le roi, l’autre réunit des grands féodaux) fait voter par le Parlement les Provisions d’Oxford, qui abolissent la monarchie absolue en instituant un conseil permanent de quinze membres supervisant le pouvoir royal, et en stipulant la tenue annuelle de trois Parlements.

Cette mesure initie le système parlementaire anglais au gouvernement représentatif et les Provisions d’Oxford sont souvent considérées comme la première constitution anglaise.

Cependant, elles sont supprimées par Henri III en 1266.

Depuis le XIIIe siècle, le roi gouverne avec un Parlement, composé de deux chambres à partir du XIVe siècle : la Chambre haute, ou Chambre des Lords, qui rassemble des nobles et des membres du haut clergé de l’Eglise anglicane, et la Chambre basse, ou Chambre des Communes, qui comprend des représentants élus des comtés et des bourgs souvent issus de la petite noblesse.

La Chambre des lords, non démocratique, est composée de pairs héréditaires, de pairs à vie et de hauts prélats.

Les membres de la Chambre des Communes sont élus au suffrage censitaire.

Toutefois, elle verra son pouvoir croître au fil du temps, devenant le « berceau de la démocratie ».

Le Parlement a le pouvoir de s’opposer aux impôts et de voter les lois.

Le roi, lui, est libre de choisir les membres de son gouvernement et a un droit de veto sur les lois votées par le Parlement. Au XVIIe siècle, la dynastie des Stuarts arrive sur le trône et remet en cause la Magna Carta et le Parlement, ils ont une conception absolutiste de la royauté.

S’ensuit de nombreuses contestations, qui passent par la Grand Remontrance adressée en 1641 au roi Charles Ier, et qui mènent à une guerre civile, de 1642 à 1649 entre les partisans du roi et ceux du Parlement, alors dirigé par Olivier Cromwell.

Plus largement, de 1642 à 1660 a lieu la première révolution anglaise.

Le roi Charles Ier Stuart est exécuté le 30 janvier 1649.

La monarchie est abolie et une république est instaurée : elle prend le nom de Commonwealth et est dirigée par Olivier Cromwell, sous le titre de Lord Protecteur. Cependant, le virage autoritaire que Cromwell ne tarde pas à lui faire prendre fait qu’elle s’éteindra peu après la mort de son dirigeant, et les Stuarts reviennent au pouvoir en 1660. En 1679, le Parlement fait adopter l’Habeas Corpus, un texte qui donne le droit à un détenu de comparaître immédiatement devant le juge, et qui lui évite ainsi toute détention arbitraire.

Il s’agit du premier texte reconnaissant les libertés individuelles et le droit à la sûreté de l’individu.

En 1685, l’arrivée de Jacques II au pouvoir, un catholique à la volonté absolutiste, soulève à nouveau un mécontentement de la population et est propice à une nouvelle révolution.

En 1688 a lieu la seconde révolution, la Glorieuse Révolution.

Le Parlement renverse Jacques II et fait appel à Guillaume d’Orange, gouverneur des Provinces Unies et lié à la couronne d’Angleterre par mariage avec Mary Stuart, pour devenir roi d’Angleterre.

En 1689, le Parlement lui impose le Bills of right, qui renforce les pouvoirs du Parlement et limite ceux du roi : soucieux d’apaiser le pays, Guillaume d’Orange accepte de régner tout en laissant gouverner le Parlement au nom de la nation.

Dès lors, le Parlement décide des lois (le roi n’a plus de droit de veto), des impôts, de la levée des armées.

Le roi conserve le choix du gouvernement mais doit en référer au gouvernement.

On fixe à cette date la naissance de la monarchie parlementaire en Angleterre.

Néanmoins, il n’agit pas d’une démocratie puisque le mode de suffrage est toujours censitaire (seules 20% des adultes votent).

En somme, à la fin du XVIIe siècle, le Parlement a imposé au pouvoir royal le “règne de la loi”, qui corrobore les principes suivants : l’égalité de tous devant la loi et l’assujettissement du pouvoir politique, celui du monarque compris, aux lois du pays.

De ce “règne de la loi” découle donc l’Etat de droit. En 1701, l’acte d'Établissement confirme la séparation des pouvoirs et les textes fondamentaux que sont la Magna Carta, la Grande Remontrance, l’Habeas Corpus, le Bills of rights…, qui constituent des principes démocratiques. En outre, la question du droit de vote est fondamentale dans tout régime démocratique, il va donc de soi de l’inscrire dans l’histoire du modèle démocratique anglais.

Au XVIIe siècle, son système électoral est censitaire : seuls les grands propriétaires sont éligibles et peuvent voter.

Ainsi seules les villes les plus importantes peuvent envoyer des représentants au Parlement.

De plus, certaines catégories de la population sont exclues de la vie politique : les catholiques (l’anglicanisme est la religion officielle depuis 1534, les catholiques sont donc persécutés), les Irlandais, les femmes...

En outre, au XVIIIe siècle, la classe dirigeante anglaise rejette fermement l’idée de démocratie.

Ce n’est qu’au cours des XIXe et XXe siècles que le droit de vote a été progressivement étendu à l’ensemble des citoyens.

En 1829 par exemple, ce sont les catholiques qui l’obtiennent, cette mesure met fin à la discrimination qu’ils subissent depuis le XVIIe siècle.

En 1918, sous l’impulsion de divers mouvements militants, les femmes obtiennent un droit de vote limité : elles doivent être âgées d’au moins 30 ans pour voter.

Cette mesure a permis à 8,47 millions de femmes britanniques (soit 39,6% de l’électorat) de s’inscrire sur les listes électorales. L’égalité entre les hommes et les femmes en matière de vote est établie en 1928 par la loi sur le suffrage égal : les femmes sont autorisées à voter dès 21 ans, le droit de vote est ainsi étendu à 15 millions de femmes. 2 - Institutions et pouvoirs de la monarchie britannique actuelle Le Parlement britannique est au cœur de la gouvernance du Royaume-Uni, et il remonte à plusieurs siècles.

Au fil du temps, il s'est affirmé comme l'une des institutions démocratiques.... »

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