Défoliants

« 1 / 2 76 Défoliants 1 Au même titre que les herbicides, les défoliants sont, dans l'ensemble, des phytotoxines, agents destructeurs de végétaux.

Rigoureusement rationnelle, leur utilisation peut rendre de grands services à l'agriculture.

Dans d'autres conditions d'emploi, ils deviennent une arme chimique redoutable, annihilant à plus ou moins brève échéance la flore et la faune des régions « traitées "• et laissant planer sur la descendance humaine une menace comparable, estiment certains, à celle de la thalidomide.

2 Au Vietnam, de 1960 à 1970, l'aviation américaine a déversé environ 60 millions de litres d'« agent orange» - défoliant à base de bioxine -sur 25 000 km2 de forêts et de cultures, stérilisés pour vingt ans, selon les observa­ tions des scientifiques américains.

La destruction massive des arbres et des récoltes entraîne la dénudation du sol qui, exposé à l'érosion et au soleil, se latérise vite et devient impropre aux labours.

Privés d'insectes et de fruits, les oiseaux fuient ou meurent.

Les poissons semblent également intoxiqués ; des cas d'empoisonnement du bétail sont enregistrés.

3 Au printemps 1979, le gouvernement américain ordon­ nait l'ouverture d'une nouvelle enquête relative aux effets physiologiques de l'« agent orange» sur les anciens combattants contaminés par les défoliants.

Divers symp­ tômes jusque-là attribués à des réactions psychologiques relevant du « syndrome.

vietnamien » seraient dus à l'action à long terme du poison : douleurs articulaires, modification de la pigmentation de la peau, chute des cheveux, cyclothymie à tendance dépressive, impuissance sexuelle, cancers de l'estomac ou du pancréas.

Et dans la descendance des sujets examinés, une proportion inquiétante d'enfants mort-nés ou handicapés.

L'augmen­ tation des naissances humaines anormales correspondrait d'ailleurs aux résultats observés en laboratoire.

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