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Définition: AFFLIGÉ, -ÉE, participe passé, adjectif et substantif.

Publié le 08/12/2021

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Définition: AFFLIGÉ, -ÉE, participe passé, adjectif et substantif.

I.- Participe passé de affliger*

II.- Emploi adjectival .

A.- Vieux. Affecté d'un mal physique. " Appliquer un remède, une fomentation sur la partie affligée " (Dictionnaire de l'Académie Française).

B.- Qui éprouve ou manifeste de l'affliction :

Ø 1. Au dix-neuvième siècle, nous le proclamons avec joie et avec orgueil, le but de la France, c'est le peuple, c'est l'élévation graduelle des
intelligences, c'est l'adoucissement progressif du sort des classes nombreuses et affligées, c'est le présent amélioré par l'éducation des hommes, c'est
l'avenir assuré par l'éducation des enfants.

VICTOR HUGO, Le Rhin, 1842, page 472.

Ø 2. Or, un matin, un commissionnaire apporta à Leuillet un mot éperdu de la pauvre femme. Souris venait de mourir subitement de la rupture d'un
anévrisme. Il eut une secousse épouvantable, car ils étaient du même âge, mais presque aussitôt une sensation de joie profonde, de soulagement infini,
de délivrance lui pénétra le corps et l'âme. M me. Souris était libre. Il sut montrer cependant l'air affligé qu'il fallait, il attendit le temps voulu, observa toutes les convenances. Au bout
de quinze mois, il épousa la veuve.

GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, Le Vengeur, 1883, pages 910-911.

- En particulier, dans un contexte religieux. Qui est accablé par une épreuve envoyée par Dieu :

Ø 3. On s'imagine ici, dans la paroisse, que tu es heureuse de ta vie parce que tu fais la charité, parce que tu soignes les malades et que tu consoles
ceux qui sont affligés ; et que tu es toujours là avec ceux qui ont de la peine. Mais moi, moi Hauviette, je sais que tu es malheureuse.

CHARLES PÉGUY, Le Mystère de la charité de Jeanne d'Arc, 1910, page 16.

Ø 4.... moi aussi, je puis donc être triste - non pas affligée, douloureuse ou même désolée car, enfin, Notre-Dame était désolée au pied de la croix -
mais triste, de cette tristesse aussi froide que l'enfer!

GEORGES BERNANOS, La joie, 1929, page 594.

Ø 5. LA SOEUR FLAVIE. - Pauvre soeur de Sainte-Flavie, ah! tu es bien à plaindre. Hélas, que j'ai de douleur! je ne sais où j'en suis. LE PRÉVÔT DE
L'ÎLE, à une des soeurs qui pleure. - Eh quoi, ma soeur, ne voulez-vous pas être affligée ? Tous les grands saints l'ont été.

HENRI DE MONTHERLANT, Port-Royal, 1954, page 1027.

III.- Emploi comme substantif .

A.- Personne qui est dans l'affliction. Consoler les affligés, pauvre affligée (Dictionnaire de l'Académie Française) :

Ø 6. L'amour céda au devoir; Estelle resta seule, et chacun s'empressa d'offrir des consolations à la belle affligée. Elle accepta celles d'un général qui
rentrait en France pour cause de blessure;...

VICTOR-JOSEPH ÉTIENNE, DIT DE JOUY, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, tome 2, 1812, page 337.

- En particulier, dans un contexte religieux. Personne accablée par une épreuve envoyée par Dieu :

Ø 7.... quoy que la sainte fût morte, elle serait encore plus que lorsqu'elle étoit vivante, la mère charitable des pauvres, le refuge assuré des affligés, ...

CHARLES, COMTE DE MONTALEMBERT . Histoire de Sainte Elisabeth de Hongrie, duchesse de Thuringe (1207-1231), 1836, page 278.

Ø 8. Quoi, n'y a-t-il personne ici qui souffre? Vraiment, quand je me retourne vers vous, ô mes frères et soeurs, il n'y a pas d' affligés parmi vous? C'est
vrai, il n'y a pas de péché et pas de douleur? Point de mère qui ait perdu son enfant? Pas de failli sans que ce soit sa faute? Point de jeune fille que son
fiancé a lâchée parce que le frère a mangé sa dot? Point de malade que le médecin a jugé et qui sait qu'il n'y a plus d'espoir?

PAUL CLAUDEL, La Messe là-bas, 1919, pages 494-495.

B.- Populaire et argotique:

Ø 9. Affligé. Estropié; mal bâti; malade.

CHARLES-LOUIS CARABELLI . Langue populaire .

Ø 10. Affligé. (espèce d'). Espèce d'idiot.

CHARLES-LOUIS CARABELLI . Langue militaire .

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 782. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 2 242, b) 1 063; XXe. siècle : a) 657, b) 446.

Forme dérivée du verbe "affliger"

affliger

AFFLIGER, verbe transitif.

A.- Emploi transitif .

1. [Le sujet désigne un événement malheureux, une calamité] Accabler et faire souffrir.

a) Vieilli . [L'objet désigne un pays, une collectivité] :

Ø 1.... et ce qu'il y a de bien singulier c'est qu'une disette terrible qui affligea Rome à cette époque fut regardée par l'opinion publique comme un
châtiment de cette faute.

JOSEPH, COMTE DE MAISTRE, Les Soirées de Saint-Pétersbourg, tome 2, 1821, page 195.

b) [L'objet désigne une personne, une partie de l'être] :

Ø 2. La plus grande force peut-être de la religion catholique, c'est que c'est la religion des tristesses de la vie, des malheurs, des chagrins, des maladies,
de tout ce qui afflige le coeur, la tête, le corps. Elle s'adresse aux gens qui pleurent, aux gens qui souffrent. Elle promet des consolations à ceux qui en
ont besoin; elle montre l'espérance à ceux qui désespèrent.

EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, décembre 1860, page 844.

- Emploi moderne affaibli. Décevoir profondément, affecter désagréablement :

Ø 3. La maison m'a paru chétive, ruineuse, mal exposée. Des chiens, dans le jardin galeux, clabaudaient à l'écho de leur voix, ce qui toujours m' afflige
comme l'image désespérante de presque toutes nos querelles.

GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Vue de la Terre promise, 1934, page 68.

2. [Le sujet et l'objet désignent un nom de personne]

a) Vieilli, dans un contexte religieux. Accabler pour humilier. Dieu a voulu affliger son peuple. Job fut affligé en son corps et en ses biens ( Dictionnaire de
l'Académie française . 1798-1932).

- En particulier. Mortifier pour humilier. Affliger son corps par des jeûnes, par des macérations (Dictionnaire de l'Académie Française ).

b) Affliger quelqu'un de quelque chose. L'accabler :

Ø 4. Il suffit souvent d'écarter une autorité trop pressante pour qu'ils reprennent de l'élan : tel cet enfant qui ne fit plus de fautes d'orthographe du jour
où on ne lui imposa plus de dictées ou cet autre qui se passionna de musique dès que, découragé d'en rien obtenir, on cessa de l' affliger des leçons
d'un professeur autoritaire.

EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère, 1946, page 505.

c) Vieilli . Affliger quelque chose à quelqu'un. Synonyme : par confusion de infliger :

Ø 5. Il s'excuse de ne pas lui avoir écrit aujourd'hui, parce que sa main tremblait trop, mais qu'il va écrire demain et qu'il lui dira que s'il fait cet
éreintement, il ne craindra pas de lui affliger un fort gnon et qu'il affirmera mes dires.

EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, mai 1894, page 579.

B.- Emploi pronominal .

1. Vieilli, dans un contexte religieux. Se laisser accabler par la souffrance :

Ø 6.... ainsi une âme est dans la peine et le Seigneur profère simplement en elle ces mots « ne t'afflige pas » et aussitôt la bourrasque dévie et la joie
renaît.

GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, En route, tome 1, 1895, page 173.

2. Éprouver ou témoigner de l'affliction :

Ø 7. Nous sommes donc toujours triste, pauvre ange! Pourquoi t'affecter à plaisir, t'affliger outre mesure? À trente-trois lieues de distance, je ne peux
pas essuyer les larmes qui coulent de tes bons yeux;...

GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1946, page 277.

- Vieilli . S'affliger de quelque chose. Se laisser accabler par quelque chose :

Ø 8. - Ainsi, Madame la Marquise, demanda M. Levrault en appuyant sur chaque mot, c'est l'intention formelle de M. Gaston, votre fils; c'est sa
volonté bien ferme, bien nette, bien arrêtée, de se rallier à la nouvelle dynastie, et vous n'y mettez point obstacle, vous ne cherchez pas à l'en
détourner?

- Que voulez-vous? J'en souffre bien un peu; je mentirais si j'affirmais le contraire, et vous ne me croiriez pas. J'en souffre, je m'en afflige en secret;
mais je me dis qu'en fin de compte, quel que soit le drapeau qui flotte sur les Tuileries, c'est toujours le drapeau de la France.

JULES SANDEAU, Sacs et parchemins, 1851, page 34.

C.- Emploi passif . Être affligé (confer aussi infra affligé).

1. Absolument. Devenir triste, souffrir par déception :

Ø 9. Aussi fus- je plus affligé que surpris quand j'appris qu'un élève intelligent, que j'ai dû renvoyer depuis pour son mauvais esprit, qualifiait
Monsieur le professeur d'éloquence de prêtre « fin de siècle ».

ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, L'Orme du mail, 1897, page 27.

- Argot et dialogue. Être malade :

Ø 10. Pourriez-vous m'indiquer si c'est ici que reste mon frère (...) dont l'épouse est affligée d'une jambe?

[Louis-François L'Héritier] Supplément aux Mémoires de Vidocq, tome 1 1830, page 292.

2. (Être) affligé de quelque chose ou de quelqu'un.. En être accablé, comme d'un mal ou d'un malheur.

a) [En parlant d'un mal physique] Il était affligé d'un rhumatisme chronique (Dictionnaire du français contemporain (JEAN DUBOIS) ).

b) [En parlant d'un malheur ou d'un être importun] :

Ø 11. D'abord chacun devait reconnaître dans sa compagne la pauvre parente venue de province, de laquelle peut être affligée toute famille parisienne.

HONORÉ DE BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, pages 181-182.

Ø 12. Honoré fut vivement affligé du malheur où sa mère avait été réduite, et plus encore d'en avoir été le témoin.

MARCEL AYMÉ, La Jument verte, 1933, page 245.

- Avec une connotation religieuse :

Ø 13. Loin d'être un zélateur, il a porté le fer rouge dans la plaie, dénoncé l'horreur et les ridicules de ces passions vieilles comme l'humanité,
considérant que les êtres qui en sont affligés portent une croix qui les écrasera tôt ou tard.

JACQUES-ÉMILE BLANCHE, Mes modèles, 1928, pages 139-140.

- Par hyperbole . [Dans le style de la politesse mondaine] Je suis vraiment affligé de votre contre-temps (Dictionnaire général et grammatical des dictionnaires
français ( NAPOLÉON LANDAIS ) 1834 ).

- Par antiphrase et ironiquement. Être doté d'un bien qui écrase comme un malheur. La voilà affligée de cent mille livres de rentes (Dictionnaire de l'Académie
Française) :

Ø 14. La passion et le désintéressement du vicomte ne pouvaient être mis en doute, et Laure avait assez de raison pour se dire qu'une occasion pareille
ne se présente pas deux fois dans la destinée d'une jeune fille affligée d'un million de dot.

JULES SANDEAU, Sacs et parchemins, 1851, page 12.

Remarque  : Cet emploi est relevé par DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845 en ces termes : " Se dit
par antiphrase et en plaisantant Cette jeune fille est affligée de dix-huit ans, d'une grande beauté, d'un heureux naturel et d'une dot de cent mille écus. Cet homme est
affligé de cent mille francs de rente. " Se dit par antiphrase et en plaisantant. Cette jeune fille est affligée de dix-huit ans, d'une grande beauté, d'un heureux naturel et
d'une dot de cent mille écus. Cet homme est affligé de cent mille francs de rente. "

3. (Être) affligé de (+ verbe à l'infinitif), de ce que (+ verbe à l'indicatif), que (+ verbe au subjonctif). Être profondément attristé. Je suis affligé de voir les choses en
cet état (Dictionnaire de la langue française ( ÉMILE LITTRÉ )) :

Ø 15. Je voyais mon père profondément affligé de ce que je n'étais plus libre, et de ce que je le forçais à plier son caractère, à manquer à la fierté dont
toute sa vie avait été la preuve, en ne quittant pas pour jamais l'indigne pays où, pour prix de ses services, il venait de recevoir un si cruel affront.

GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, Lettres de jeunesse, 1787, page 165.

Ø 16. Je vous remercie de vos renseignements sur Lyon et suis bien affligé que vous ne veniez pas.

ALPHONSE DE LAMARTINE, Correspondance générale . 1834, page 35.

Remarque  : La construction attestée dans l'exemple 15, où de ce apparaît comme un pléonasme ( confer LE PÉRIL DE LA LANGUE FRANÇAISE (CLAUDE
VINCENT) 1910), est jugée " correcte, mais peu élégante " dans DICTIONNAIRE DES DIFFICULTÉS DE LA LANGUE FRANÇAISE (ADOLPHE VOIR THOMAS)
1956. DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ) ne mentionne pas la construction avec de ce que.

 

 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 062. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 3 199, b) 1 635; XXe. siècle : a) 932, b) 348.

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