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De l'horrible danger de la lecture de Voltaire - Analyse de texte

Publié le 25/09/2021

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« De l'horrible danger de la lecture de Voltair e 1 LAVTEVR..

., Voltaire est avant tout un polémiste, opposé par principe à toute idée de système.

Son talent se déploie dans le dialogue, la controverse, le pamphlet, les campagnes d'opinion mais aussi dans le conte, le théâtre, le roman ou l'article de dictionnaire.

Cette diversité de style présente néanmoins une grande constance dans les idées qu'elle développe pour différents publics : la paix et la tolérance, la liberté et la justice, le bien­ être, les arts et les « lumières ».

1.

Chef religieux.

2.

L'Empire ottoman.

3.

Ju ges.

4.

Prêtres.

5.

Ermites, hommes saints.

6.

Condamner.

'1Vi:i- ------- -------------, Le pamphlet dont ce texte est extrait est une attaque en règle de la cen­ sure.

Pour Voltaire, en effet, cette pratique encore en usage à son époque freine l'auto-éducation des peuples en faisant obstacle à la libre circula­ tion des idées.

li emploie dans cet ouvrage le procédé de l'ironie, en ima­ ginant la promulgation en Turquie d'un édit contre l'imprimerie.

N ous, Joussouf-Chéribi, par la grâce de Dieu mouphti 1 du Saint-Empire ottoman, lumière des lumières, élu entre les élus, à tous les fidèles qui ces présentes ver- ront, sottise et bénédiction.

5 Comme ainsi soit que Saïd-Effendi, ci-devant ambassadeur de la Sublime Porte2 , vers un petit État nommé Frankrom, situé entre l'Espagne et l'Italie, a rapporté parmi nous le pernicieux usage de l'imprimerie, ayant consulté sur cette nouveauté nos vénérables frères les cadis 3 et imans 4 de la ville impériale de Stamboul, et sur- 10 tout les fakirs 5 connus par leur zèle contre l'esprit, il a semblé bon à Mahomet et à nous de condamner, proscrire, anathématiser 6 ladite infernale invention de l'imprimerie, pour les causes ci­ dessous énoncées : 1 ° Cette facilité de communiquer ses pensées tend évidemment à 1 5 dissiper l'ignorance, qui est la gardienne et la sauvegarde des États bien policés.

2 ° Il est à craindre que parmi les livres apportés d'Occident, il ne s'en trouve quelques-uns sur l'agriculture et sur les moyens de per­ fectionner les arts mécaniques, lesquels ouvrages pourraient à la 2 0 longue, ce qu'à Dieu ne plaise, réveiller le génie de nos cultivateurs et de nos manufacturiers, exciter leur industrie, augmenter leurs richesses, et leur inspirer un jour quelque élévation d'âme, quelque amour du bien public, sentiments absolument opposés à la saine doctrine.

2 5 3° Il arriverait à la fin que nous aurions des livres d'histoire déga­ gés du merveilleux qui entretient la nation dans une heureuse stu­ pidité.

On aurait dans ces livres l'imprudence de rendre justice aux bonnes et aux mauvaises actions, et de recommander l'équité et l'amour de la patrie, ce qui est visiblement contraire aux droits de 30 notre place.

4 ° Il se pourrait, dans la suite des temps, que de misérables philo­ sophes, sous le prétexte spécieux, mais punissable, d'éclairer les hommes, et de les rendre meilleurs, viendraient nous enseigner des ) _Lœ ,_. »

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