‘‘DE LA NORME DU GOUT’’ CHEZ HUME AU CONCEPT DE ‘‘BEAU SANS CONCEPT’’ CHEZ KANT
Publié le 24/05/2022
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«
‘‘DE LA NORME DU GOUT’’ CHEZ HUME AU CONCEPT DE ‘‘BEAU SANS CONCEPT’’
CHEZ KANT
« Je l’avoues franchement, ce fut l’avertissement de David Hume qui interrompit d’abord,
voilà bien des années, mon sommeil dogmatique et qui donna à mes recherches en
philosophie spéculative une toute autre direction ».
Cette célèbre affirmation de Kant est sans
doute une raison, du moins, si nous voulons bien comprendre l’esthétique de Kant, nous
arrêter un instant sur la philosophie de l’art de Hume.
L’esthétique de Hume est décrite
comme « l’une des premières tentatives qui ait été effectuée pour apporter une solution à ce
que Kant a pu désigner comme ‘‘l’antinomie du goût’’ » (René Bouveresse, L’expérience
esthétique, p.20).
David Hume, le premier, prend véritablement en compte cette donnée : « La beauté n’est pas
une qualité inhérente aux choses elles-mêmes, elle existe seulement dans l’esprit qui la
contemple, et chaque esprit perçoit une beauté différente ».
Toutefois, cette approche ne
conduit pas nécessairement à un relativisme absolu, Hume lui-même évoque l'éducation et
l'unité de la nature humaine pour justifier un certain consensus qui semble régner sur les
beaux objets.
Par ailleurs, souligner le rôle de l'individu dans le jugement de goût ne revient pas à définir la
beauté.
Hume donc doit également donner une définition de la beauté.
Pour lui l'idée de
beauté est une projection du plaisir que produit un objet.
Il écrit en effet : « le plaisir et la
douleur ne sont pas seulement les compagnons nécessaires de la beauté et de la laideur, ils en
sont l’essence même ».
Cette définition toutefois n'est pas universellement acceptée.
Kant,
dans la Critique de la faculté de juger (1790), dissocie vigoureusement l'idée de beauté et la
sensation de plaisir.
Pour Kant, la beauté est une « satisfaction désintéressée », aucun intérêt
pour l'existence de l'œuvre ne doit rentrer en compte dans le jugement de goût.
De plus il
souligne qu’il y a dans tout jugement de goût une prétention à l’universalité.
Elle n’est
simplement pas démontrable : « Est beau ce qui plaît universellement sans concept.
»
L’art vacille chez Hume entre l’imagination et la réalité.
Le beau n’est pas inhérent au
monde extérieur, il n’est pas non plus objectif.
Il réside dans l’âme de celui qui le contemple.
L’art et le monde extérieur ne sont que des fictions de notre imagination.
L’art prolonge dans
la perception que nous avons des choses et des êtres.
Hume cherche ainsi une norme qui
puisse réconcilier l’art et la société.
Dans l’esthétique, une telle norme ne peut être en son
sens que celle du goût.
Mais les goûts et les opinions sont très variés et très divers.
Même les.
»
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