David HUME (1711-1776) Enquête sur l'entendement humain, Ve section, 1re partie

« David HUME (1711-1776) Enquête sur l'entendement humain, Ve section, 1re partie. « Supposez qu'un homme, pourtant doué des plus puis­ santes facultés de réflexion, soit soudain transporté dans ce monde : il observerait immédiatement, certes, une continuelle succession d'objets, un événement en suivant un autre; mais il serait incapable de découvrir autre chose.

Il serait d'abord incapable, par aucun raisonnement, d'atteindre l'idée de cause et d'effet, car les pouvoirs particuliers qui accomplis­ sent toutes les opérations naturelles n'apparaissent jamais aux sens; et il n'est pas raisonnable de conclure, uniquement parce qu'un événement en précède un autre dans un seul cas, que l'un est la cause et l'autre l'effet.

Leur conjoncture peut être arbitraire et accidentelle.

Il n'y a pas de raison d'inférer l'existence de l'.un de l'apparition de l'autre.

En un mot, un tel homme, sans plus d'expérience, ne ferait jamais de conjecture ni de raisonnement sur aucune question de fait ; il ne serait certain de rien d'autre que de ce qui est immédiatement pré­ sent à sa mémoire et à ses sens.

» (Bordeaux et académies rattachées, série L, juin 1996) Les connaissances philosophiques On pourra lire : Enquête sur l'entendement humain de Hume, Critique de la raison pure de Kant, Conjectures et réfutations de Popper, La Formation de l'esprit scientifique de Bachelard, La Phénoménologiede la perception de Merleau-Ponty. SUJETS ET • Commentaire du texte PISTES D'ETUDE 1 Le thème : La perception et la connaissance. La thèse : Aucune connaissance certaine ne peut advenir ni de la raison, ni de l'observation, mais de la répétition des expériences. Les enjeux : Hume montre qu'aucune connaissance certaine n'est possible à partir des seules facultés de réflexion.

Ni à partir de la seule observation, de la simple expérience (entendue dans son sens premier comme le contact immédiat entre l'intuition sensible et le réel) .

Dès lors quelle est la démarche de la connaissance ? D'où nous viennent nos certitudes ? Ce texte se déploie sur fond du débat empirisme/rationalisme. De plus, le problème posé est celui du statut de la perception à travers celui de l'induction.

Quel est le statut de la perception au regard de la connaissance scientifique ? La structure : Le premier mouvement du texte m ontre, à travers l'hypothèse de l'irruption d'un ho mme dans notre monde, que sa perception des choses n'est pas une conn aissance, car il ne peut découvrir les lois causales de la nature ( « Supposez ..

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autre chose » ).

Mais d'où provient l'idée de la causalité ? Le second mouvement du texte montre que l'idée de causalité ne provient ni de la raison, ni des données sensibles ( « Il serait ...

de l'autre » ) .

C'est un statut particulier de l'expérience qui nous donne la solution.

Le troisième mouvement du texte montre la nécessité de l'expérience,(« En un mot ...

sens») .

En quel sens? Le développement se fera selon le plan 1, choix 1. • Plan détaillé 1 Introduction Le texte traite du rapport entre la perception et la connaissance.

Hume nous m ontre qu'aucune connaissance certa ine ne peut advenir ni de la raison, ni de l'observation, mais de la répétition des expériences.

Ainsi le premier mouvement du texte montre, à travers l'hypothèse de l'irruption d'un hom me dans notre monde, que sa perception des choses n'est pas une 0 SUJETS ET PISTES D'ÉTUDE• connaissance, car il ne peut découvrir les lois causales de la nature(« Supposez...

autre chose»).

Mais d'où provient l'idée de la causalité ? Le second mouvement du texte montre que l'idée de causalité ne provient ni de la raison, ni des données sensibles(« Il serait...

de l'autre»).

C'est un statut particulier de l'expérience qui nous donne la solution.

Le troisième mouvement du texte montre la nécessité de l'expérience,(« En un mot...

sens ») En quel sens ? Ce texte se déploie sur fond du débat empirisme/rationalisme.

Il pose la question de la démarche de la connaissance et du statut de la perception. Première partie D'où nous viennent nos certitudes ? a JLa perception n'est pas une connaissancePourquoi un homme qui (èrait irruption dans notre monde serait-il soumis à une successio,n d'observations, d'événements sans pouvoir en retirer une connaissance quelconque ? Car tous nos raisonnements sur les fait~ se fondent sur la relation de cause à effet.

La cer_titude des faits est donnée par la connaissance de la cause ej de l'effet.

Or cette connaissance ~e s'obtient pas a priori.

C'est ce que Hume nous dit en supposant un homme « doué des plus puissantes facultés de réflexion'?• Ce passage fait écho à un autre texte de Hume où il dit: « Qu'on présente un objet à un homme dont la raison et les aptitudes soient, par nature, aussi fortes que possibles ; sf èet objet lui est entièrement nouveau, il sera incapable, à examiner avec la plus grande précision ses qualités sensibles, de découvrir l'une de ses causes ou l'un de ses effets.

» De même une expérience sensible entendue comme une collection d'observations, faite d'apparence fugitives, inconsistantes, ne délivre pas les lois de la causalité.

Hume semble réfuter deux voies de la connaissance.

Le problème qui se pose est que pour atteindre une connaissance certaine, l'homme doit connaître les lois de la causalité.

Or il y a deux façons d'envisager la relation causale, soit a priori, soit a posteriori. Soit on établit la causalité par un raisonnement déductif, par démonstration; soit on l'envisage comme un phénomène.

Le SUJETS ET PISTES D'ETUDE second mouvem ent du texte analyse la prove na nce de l'idée de causalité. b J L'idée de causalité Hume nous dit que l'on ne peut, par la sim ple observation de la succession des événements, in fé rer une idée de causalité.

En effet d'où provient-elle ? Soit nous l'avons en nous a priori, m a is a priori n 'impo rte quelle cause p eu t entraîn er n'importe quel effet.

Hume écrit qu'une telle « conjoncture peut être arbitraire et accidentelle » .

Ma is la relati on causale n'est p as n on plus p erçu e.... »