Danseuse chez le photographe par Edgar Degas

« Danseuse chez le photographe par Edgar Degas La touche de cette œuvre est si fine, si délicate, qu'on se croirait en présence d'un pastel.

Mais c'est pourtant biend'une toile qu'il s'agit, qui sera présentée en 1879 à la quatrième exposition impressionniste, 28 avenue de l'Opéra.Comme lors des précédentes manifestations, les critiques à l'égard de Degas sont élogieuses, même si certainsjournalistes restent perplexes :“ Son cerveau semble être une fournaise où bouillonne toute une nouvelle peintureencore en parturition ”, souligne Henry Havard dans Le Siècle.Que ce soit “ une nouvelle peinture ”, personne ne pourrait contester ces propos : Danseuse chez le photographeen est la parfaite illustration.

Qui d'autre que Degas aurait pu imaginer un thème semblable, et aurait pu de surcroîtl'orchestrer avec cette maestria ?Prise dans un réseau de verticales et d'horizontales, tournant le dos à une verrière qui laisse deviner des immeublessurmontés de cheminées, une danseuse, les bras levés, a pris la pose.

Mais pour qui pose-t-elle au juste ou, mieux,pour qui la voit-on poser ? Est-ce le pied d'un miroir que l'on aperçoit à droite, haute ligne sombre qui monte jusqu'àl'extrémité supérieure de la toile, ou le trépied d'un appareil photo ? La première hypothèse conviendrait mieux.Alors, où se sont cachés le photographe et son matériel ? Quant à la verrière, elle laisserait supposer un atelier depeintre…Après avoir figuré dans la collection du comte Doria, cette toile sera achetée par Durand-Ruel, qui la vendra en 1902au collectionneur moscovite Stchoukine, propriétaire notamment des Falaises d'Etretat de Monet.

On la retrouveensuite au musée de Peinture occidentale moderne créé à Moscou en 1918, puis au musée Pouchkine à partir de1948.. »