Dans son roman, Les Belles Images, Simone de Beauvoir oppose deux personnes, parlant de leur métier d'architecte : « Vergne a des idées formidables... c'est passionnant de travailler avec lui : tout l'atelier vit dans l'enthousiasme; on n'exécute pas, on crée. - Je préfère tout de même être chez Monnod, dit Dufrêne. On ne crée pas, on exécute. Seulement, on gagne bien davantage. » Après avoir précise la nature du problème posé, vous exposerez les réflexions qu'il vous suggère, en vent
Publié le 09/12/2021
Extrait du document
xxx ?
«
Dans son roman, Les Belles Images, Simone de Beauvoir oppose deux personnes, parlant de leur métier d'architecte: « Vergne a des idées formidables...
c'est passionnant de travailler avec lui : tout l'atelier vit dans l'enthousiasme;on n'exécute pas, on crée.
- Je préfère tout de même être chez Monnod, dit Dufrêne.
On ne crée pas, on exécute.Seulement, on gagne bien davantage.
» Après avoir précise' la nature du problème posé, vous exposerez lesréflexions qu'il vous suggère, en vents appuyant sur votre expérience professionnelle.
Simone de Beauvoir oppose deux conceptions du travail.
D'un côté, il correspond à une création et apporte, par làmême, un épanouissement complet.
De l'autre, seul domine l'appât du gain.Le premier architecte voit donc, dans son métier, un moyen d'expression.
Le second, une façon d'acquérir lepouvoir, le bien-être matériel que procure l'argent.
— Le cas proposé est un peu particulier.
En effet, l'architecturepeut être considérée comme un art, une technique, mais aussi comme un métier semblable à beaucoup d'autres.
Sil'on croit que l'art domine, l'activité elle-même prime.
Si l'on pense, au contraire, que l'argent en est le principalmobile, le contenu de la profession importe peu.
A la limite, la deuxième personne, présentée dans cet extrait, auraitchoisi n'importe quelle profession, du moment qu'elle lui rapporte un bon salaire.— Le métier proposé à la réflexion pose un problème particulier : en effet, il permet probablement une grandesatisfaction.
Il combine les exigences de la technique des sciences, une réflexion sur l'homme, l'habitat, et mêmedes considérations d'ordre esthétique.
Donc une occupation qui sollicite de nombreuses qualités.
Par ailleurs, lesressources financières que procure cette profession sont souvent importantes.
Le cas, moyen, n'est donc pasenvisagé : le choix peut simplement s'opérer entre un emploi un peu plus intéressant ou un peu mieux rémunéré !En laissant le choix, en ne tenant compte que de deux possibilités : la création ou l'argent, on néglige lapersonnalité de celui qui choisit.
Cela serait vrai pour une profession non artistique, commerce, fonctionnariat,hommes de loi; mais les études d'architecture, si elles font appel à un esprit mathématique, à des qualités d'ordre,de soin, font aussi la part grande à l'esthétisme, à l'histoire.
Il y a ici une différence de choix pour deux hommespresque semblables au départ de leurs études.
Donc une motivation qui prime, dans la discussion, sur lapersonnalité..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Paul Bourget avait écrit (Nouvelles pages de critique et de doctrine, 1922) : "Il y a, outre l'élément de vérité, un élément de beauté dans cet art si complexe du roman. Cet élément. de beauté, c'est, à mon sens, la composition. Si nous voulons que le roman français garde un rang a part, c'est la qualité que nous devons maintenir dans nos œuvres." « Les lois traditionnelles de la composition, répond Thibaudet (Réflexions sur le roman, parues en 1938-41), sont issues des nécessités de l
- Parlant de son roman Les Misérables, Victor Hugo écrit : « ... tant qu'il y aura sur la terre ignorance et misère, des livres de la nature de celui-ci pourront ne pas être inutiles ». On sait que les intentions de l'auteur, quand il composa Les Misérables, étaient de révéler au monde la réalité de la misère et ses conséquences. En vous appuyant sur les documents du corpus et sur vos lectures personnelles, vous vous interrogerez sur l'intérêt que présente une littérature critique de son
- Il vous est déjà arrivé, pour qualifier un roman, d'employer ces formules : « c'est un bon roman » ou « c'est un beau roman ». En vous fondant sur votre expérience de lecteur, vous direz quelles réflexions vous suggère cette opposition ?
- Dans L'Immortalité (Gallimard, 1990), un personnage de Milan Kundera déclare : La tension dramatique, c'est la véritable malédiction du roman parce qu'elle transforme tout, même les plus belles pages, même les scènes et les observations les plus surprenantes, en une simple étape menant au dénouement final, où se concentre le sens de tout ce qui précède. Dévoré par le feu de sa propre tension, le roman se consume comme une botte de paille. Vous confronterez à cette affirmation votre pr
- En vous appuyant sur le corpus proposé (Hugo, Le dernier jour d'un condamné ; Hugo, Les Châtiments ; Camus, Réflexions sur la guillotine), sur les oeuvres que vous avez étudiées ainsi que sur vos lectures personnelles, vous vous demanderez quel rôle la littérature peut avoir dans les débats d'idées ?