Dans ses Scènes de la Vie Future, Georges Duhamel reproche au cinéma d'être « un amusement d'îlotes, un passe-temps d'illettrés ». Cette condamnation vous parait-elle justifiée ?
Publié le 19/12/2021
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Dans ses Scènes de la Vie Future, Georges Duhamel reproche au cinéma d'être
« un amusement d'îlotes, un passe-temps d'illettrés ».
Cette condamnation
vous parait-elle justifiée ?
Introduction :
a) Le cinéma tient une place de plus en plus importante dans la vie d'aujourd'hui.
b) Pourtant il a été et est encore très attaqué, comme toutes les inventions nouvelles.
Dans ses Scènes de la vie future, Georges Duhamel lui reproche d'être « un amusement
d'ilotes, un passe-temps d'illettrés ».
c) Cette condamnation est-elle justifiée ?
I.
— Difficultés à vaincre :
a) Un art véritable doit souvent s'affirmer contre le goût des multitudes, et non dans une
infinie complaisance aux goûts de ces multitudes.
Or, pour être rentable, car la
production d'un film coûte très cher, un film doit se mettre au niveau da ces multitudes.
Il s'abaisse vers elles, au lieu de les élever.
b) Procédé d'expression visuel, le cinéma est tenté de supprimer toutes les occasions
d'imaginer et de rêver.
Il n'évoque pas, il montre.
Le spectateur reste alors passif; il ne
réfléchit pas, il subit, d'où avilissement intellectuel.
II.
— Le mauvais cinéma :
a) C'est d'abord le cinéma qui n'a pas conscience de lui-même, des moyens propres dont
il dispose et des fins qu'il doit chercher.
Ex.
: Le théâtre filmé (premiers films de Méliès).
Le cinéma, succédané du théâtre, ne peut être qu'un art mineur.
b) Tout art suppose un choix.
De belles photographies ne suffisent pas à faire un bon
film.
Le grand metteur en scène doit choisir celles qui sont utiles pour créer une
atmosphère ou rendre son dessein.
"Ce ne sont pas les images, dit Abel Gance, qui font
un film, mais l'âme des images".
c) Un mauvais film est celui qui table sur les mauvais instincts de l'homme et accumule,
pour faire recette, des scènes violentes ou scandaleuses.
III.
— Le cinéma d'art :
A.
— Le choix des images.
L'art véritable est de suggérer.
a) Comme le font les classiques, le grand metteur en scène ne doit pas tout montrer.
Certaines scènes doivent être laissées à l'imagination du spectateur.
b) Il faut choisir les décors qui sont en rapport avec l'impression qu'on veut laisser.
—
Ex.
: La Strada de Fellini, par des décors désolés, fait ressortir un sentiment de tristesse
et de solitude.
B.
— La manière de les présenter.
Il faut concentrer et condenser, avec le souci constant
de transposer en images visuelles des conflits, des sentiments ou des problèmes.
Le bon
cinéma utilise alors :
a) Le cadrage : L'espace se resserre pour présenter constamment
face à face des personnages qui s'opposent (Jeanne d'Arc de Dreyer).
b) Les gros plans qui rendent, par des jeux de physionomie, les sentiments des
personnages.
c) Les variations de lumières (éclatante, atténuée ou floue) pour créer l'atmosphère
heureuse, tragique ou indécise.
Exemple : Dieu est mort de John Ford tiré de la
Puissance et la Gloire de Graham Greene, dont l'éclairage est lourd mais accompagné de
clairs obscurs.
d) La cadence tantôt lente (film d'analyse psychologique : le Curé de Campagne de.
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