Dans ses Documents littéraires (1881 ), Zola affirme : « Je ne sais pas ce qu'on entend par un écrivain moral et un écrivain immoral ; mais je sais très bien ce que c'est qu'un auteur qui a du talent et qu'un auteur qui n'en a pas. Et dès qu'un auteur a du talent, j'estime que tout lui est permis. (...) Une page bien écrite a sa moralité propre qui est dans sa beauté, dans l'intensité de sa vie et de son accent. » Êtes-vous de l'avis de l'auteur ? Vous justifierez votre opinion et l'ap
Publié le 02/07/2020
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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Dans ses Documents littéraires (1881 ), Zola affirme : « Je ne sais pas ce qu'on entend par un écrivain moral et un écrivain immoral ; mais je sais très bien ce que c'est qu'un auteur qui a du talent et qu'un auteur qui n'en a pas. Et dès qu'un auteur a du talent, j'estime que tout lui est permis. (...) Une page bien écrite a sa moralité propre qui est dans sa beauté, dans l'intensité de sa vie et de son accent. » Êtes-vous de l'avis de l'auteur ? Vous justifierez votre opinion et l'appuierez d'exemples empruntés aux oeuvres littéraires que vous connaissez.. Ce document contient 2223 mots soit 4 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Littérature.
« « Dès qu'un auteur a du talent, j'estime que tout lui est permis. » Peut-on considérer avec Zola que le talent permet tout, et l'immoralité elle-même? On peut d'abord constater comme lui l'impossibilité de juger une oeuvre littéraire en se fondant sur le seul critère de la moralité. Il faut reconnaître qu'on se priverait d'une bonne part de la littérature, si l'on agissait dans le même esprit que ceux qui ont condamné Flaubert ou Baudelaire! En outre, il faut bien le dire, « c'est avec de beaux sentiments qu'on fait de la mauvaise littérature», comme l'estimait Gide (cf. l'ennui qui se dégage de certaines pièces moralisatrices, comme La Mère coupable, de Beaumarchais). Le beau sentiment en ...»
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ses Documents littéraires (1881 ), Zola affirme : « Je ne sais pas ce
qu'on entend par un écrivain moral et un écrivain immoral; mais je sais très
bien ce que c'est qu'un auteur qui a du talent et qu'un auteur qui n'en a
pas.
Et dès qu'un auteur a du talent, j'estime que tout lui est permis.
( ...
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Une page bien écrite a sa moralité propre qui est dans sa beauté, dans
l'intensité de sa vie et de son accent.
»
Êtes-vous de l'avis de l'auteur 7 Vous justifierez votre opinion et l'appuie
rez d'exemples empruntés aux œuvres littéraires que vous connaissez.
Corrigé INDICATIONS
« Dès qu'un auteur a du talent, j'estime que tout lui est permis.
» Peut
on considérer avec Zola que le talent permet tout, et l'immoralité elle
même? On peut d'abord constater comme lui l'impossibilité de juger une
œuvre littéraire en se fondant sur le seul critère de la moralité.
Il faut
reconnaître qu'on se priverait d'une bonne part de la littérature, si l'on
agissait dans le même esprit que ceux qui ont condamné Flaubert ou Bau
delaire! En outre, il faut bien le dire, « c'est avec de beaux sentiments
qu'on fait de la mauvaise littérature», comme l'estimait Gide (cf.
l'ennui
qui se dégage de certaines pièces moralisatrices, comme La Mère coupable,
de Beaumarchais).
Le beau sentiment en effet supprime tous les conflits.
La complexité de la vie est sacrifiée, et il faudrait, pour bien faire, que la
princesse de Clèves n'ait jamais risqué de faillir, même en esprit.
On peut
d'ailleurs, comme Zola, se demander « ce qu'on entend par un écrivain
moral et un écrivain immoral», quand on sait que chez « !'écrivain immo
ral», la morale est parfois implicite (dans la préface de Manon Lescout,
l'abbé Prévost insiste sur le rôle de repoussoir que doit jouer son œuvre :
cet « exemple terrible de la force des passions» doit, dit-il, « servir à l'ins
truction des mœurs »).
Mais force est de reconnaître que parler d'une moralité implicite de
l'œuvre d'art, comme le fait l'abbé Prévost pour se justifier, c'est encore
faire preuve d'une conception qui paraît faussée.
Le vrai but de l'art est-il
dans ce souci? Son rôle est peut-être de montrer la réalité telle que la voit
l'artiste (cf.
l'idée de Théophile Gautier : « Les livres suivent les.
mœurs, et
les mœurs ne suivefat pas les livres»), en laissant au lecteur le soin de se
démarquer de ce qui est décrit, s'il le juge nécessaire.
D'autre part, en
allant plus loin, ne peut-on dire comme Zola qu' « une page bien écrite a sa
morali té propre qui est dans sa beauté» : le sujet lui-même importerait peu,
mais seulement la manière dont il est traité.
Des sujets « immoraux » peu
vent donner matière à de belles œuvres (cf.
Madame Bovary, et même Phè
dre), ce qui n'exclut pas d'ailleurs la beauté de certaines œuvres «morales»
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