Dans les Mémoires d'Hadrien, Marguerite Yourcenar prête cet aveu à l'empereur romain :«Tantôt ma vie m'apparaît banale au point de ne pas valoir d'être, non seulement écrite, mais même un peu longuement contemplée, nullement plus importantes, même à mes propres yeux, que celle du premier venu. Tantôt, elle me semble unique, et par là même sans valeur, inutile, parce qu'impossible à réduire à l'expérience du commun des hommes. »A la suite d'Hadrien, vous vous interrogerez sur la valeur

« Dans les Mémoires d'Hadrien, Marguerite Yourcenar prête cet aveu à l'empereur romain : «Tantôt ma vie m'apparaît banale au point de ne pas valoir d'être, non seulement écrite, mais même un peulonguement contemplée, nullement plus importantes, même à mes propres yeux, que celle du premier venu.

Tantôt,elle me semble unique, et par là même sans valeur, inutile, parce qu'impossible à réduire à l'expérience du commundes hommes.

» A la suite d'Hadrien, vous vous interrogerez sur la valeur de l'exemplarité et de l'utilité de l'œuvre autobiographique. plan Introduction • Grande place de l'autobiographie dans les œuvres romanesques. • Mais aussi mémoires, réflexions autobiographiques, journaux intimes... • Déjà beaucoup au XVIIe s., bien qu'il se prétende impersonnel. • Multiplication au XIXe siècle mais peut-être plus encore depuis 1945. • Présentation du plan. I.

Qu'est-ce qu'une œuvre autobiographique? Peut-on parler de son exemplarité? • autobiographie = présentation de sa propre vie.

Mais où est l'essentiel? le secondaire?... • ...

faut-il tout montrer? ne faire grâce de rien? tenir compte seulement des événements déterminants?• Est-ce journal intime ou transposition à peine voilée? Part de l'inconscient? • De toute façon le Moi est central, essentiel.

Véritable commentaire de vie et pas seulement description.

Mais pasde collection d'anecdotes! Vie = «décor spirituel» (Valéry). • Il faut : choix, composition, élaboration des détails et lignes de vie... • ...

Mais conserver aussi la spontanéité des réactions et événements : «Je notais comme au vol des minutesd'angoisse.» (J.

Green, Journal.) • Devient alors mode d'expression privilégié. • Elle n'est plus «banale» ni «nullement importante» alors, cette vie racontée, car elle devient : — expérience individuelle ou historique ; — transmission d'un témoignage sur les grands événements auxquels on a participé, ou grands hommes rencontrés,à moins qu'on ne l'ait été soi-même. Ex.

: Mémoires du général de Gaulle, de Churchill...

Antimémoires de Malraux, ou le Journal d'un salaud de Queffélec,Mon village à l'heure allemande de J.-L.

Bory, le dernier des Justes de Schwartz-Bart.

Différence — malgré lessimilitudes — avec roman historique, car affectivité plus présente.

Exemple : les Eaux mêlées de J.

Ikor; — transmettre ses découvertes sur une époque ou son évolution parallèle à celle du mémorialiste ou romancierautobiographique : Journal d'un homme de quarante ans de Guéhenno : montée des prolétaires parallèle à sa propreascension, lui, fils de sabotier devenu inspecteur général. • De même, bien des romans utilisent tant d'éléments autobiographiques qu'ils sont en réalité des autobiographiesvéritables. • Mais grâce au choix et à la distanciation artistique ils acquièrent une exemplarité servant non seulement de refletmais de référence.

D'où : II.

Utilité de l'œuvre autobiographique. • D'abord nécessité de communiquer avec les autres — pour l'auteur, mais aussi dans l'autre sens. • «Me croira-t-on? L'essentiel est de se dire».

Cayrol (Je vivrai l'amour des autres).. »