Daniel Defoe
Publié le 09/12/2021
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Londonien de naissance, Daniel Defoe fut éduqué dans un institut privé non conformiste à Newington Green. Destiné à la carrière ecclésiastique, il préféra s'orienter vers les affaires à la fin de ses études. Son entreprise fit faillite en 1692, catastrophe qui le mit face à une dette insurmontable. Son goût pour le commerce et les théories économiques l'avait mené vers la politique et l'écriture de ses premiers pamphlets (1683). Il devint peu à peu le défenseur officiel de Guillaume III et du nouveau régime, notamment dans sa satire L'Anglais de bonne souche (1701). Longtemps considéré avec méfiance par les tories, il gagna leur faveur après la parution du Moyen le plus rapide d'en finir avec les dissidents, où il feignait de défendre l'intransigeance pour provoquer une levée de protestations. L'ironie du propos fut décelée et le satiriste emprisonné pour diffamation. Après avoir purgé une peine de sept mois, durant laquelle son entreprise de tuilerie à Tilbury s'effondra, il fut libéré à la condition de collaborer avec les tories. Il resta durant onze ans l'homme de confiance du ministre Harley, puis retourna au service des whigs après la chute du gouvernement en 1714. Dans les années 1720, Defoe s'essaya à l'écriture de romans ; l'immense succès de Robinson Crusoé et de Moll Flanders lui permit de vivre confortablement jusqu'à ce qu'il soit une nouvelle fois poursuivi. Il publia à Londres ses derniers livres sous un nom d'emprunt, puis fut terrassé par une attaque en 1731.
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Daniel Defoe
Londonien de naissance, Daniel Defoe fut éduqué dans un institut privé non conformiste à Newington Green.
Destinéà la carrière ecclésiastique, il préféra s'orienter vers les affaires à la fin de ses études.
Son entreprise fit faillite en1692, catastrophe qui le mit face à une dette insurmontable.
Son goût pour le commerce et les théorieséconomiques l'avait mené vers la politique et l'écriture de ses premiers pamphlets (1683).
Il devint peu à peu ledéfenseur officiel de Guillaume III et du nouveau régime, notamment dans sa satire L'Anglais de bonne souche(1701).
Longtemps considéré avec méfiance par les tories, il gagna leur faveur après la parution du Moyen le plusrapide d'en finir avec les dissidents, où il feignait de défendre l'intransigeance pour provoquer une levée deprotestations.
L'ironie du propos fut décelée et le satiriste emprisonné pour diffamation.
Après avoir purgé une peinede sept mois, durant laquelle son entreprise de tuilerie à Tilbury s'effondra, il fut libéré à la condition de collaboreravec les tories.
Il resta durant onze ans l'homme de confiance du ministre Harley, puis retourna au service des whigsaprès la chute du gouvernement en 1714.
Dans les années 1720, Defoe s'essaya à l'écriture de romans ; l'immensesuccès de Robinson Crusoé et de Moll Flanders lui permit de vivre confortablement jusqu'à ce qu'il soit une nouvellefois poursuivi.
Il publia à Londres ses derniers livres sous un nom d'emprunt, puis fut terrassé par une attaque en1731.
Je suis entré en relations avec Daniel Defoe, une récente nuit, dans mon domicile d'Archet dont l'aspect est celuid'une souricière adroitement adaptée à de telles circonstances.
Autour de ma demeure, à l'heure où les chouettes, les hiboux, les effraies chantent modestement leurs petitssuccès sur un air universellement connu, la route est peuplée de passants, quelquefois anonymes.
Le plus souventce sont des personnages historiques qui vont et viennent entre deux crépuscules, sans grande utilité pratique.
Laplupart d'entre eux parlent à voix haute mais pour leur seul entendement.
Drôles de voix dans la nuit.
On s'habituetrès bien à leur présence fugitive.
Une nuit, cependant que j'achevais péniblement ma besogne quotidienne, qui est de me mêler de ce qui ne meconcerne pas directement, on heurta le marteau de ma porte.
Après avoir hésité un peu à cause de la lecture desjournaux du jour, j'ouvris et j'aperçus, sous la lumière blême d'une lune rigolante, un homme vêtu d'un grandmanteau d'utilité nocturne.
Le visage de ce passant était assez beau.
Il était coiffé d'une chevelure en cascade,une perruque probablement, qui l'apparentait à Louis XIV.
Ce n'était pas lui.
L'inconnu se présenta sans hésiter.
" Vous ne me reconnaissez pas, dit-il.
Je suis Daniel Defoe.
Il n'y a aucune imposture dans cette visite nocturne,comme vous pouvez vous en rendre compte en ouvrant votre Grand Larousse, lettre D, à la page 727, tome II.
"
Je fis entrer Daniel Defoe dans mon domicile, car j'ai toujours éprouvé une curieuse sympathie pour ses romans etpour ses infortunes.
" Je suis, dit-il, le fils d'un marchand de chandelles qui devint propriétaire d'une boucherie à Londres.
Mon pèrevoulait me destiner à l'état ecclésiastique et je rompis avec le collège pour entrer comme petit commis dans laboutique d'une sorte de shipchandler-marchand de vins.
Le métier me plut au point que je m'établis afin de pratiquerle même commerce, quand, devenu homme, j'épousai Marie Tuffley une demoiselle assez bien pourvue d'attraits etd'argent.
C'était, si ma mémoire est bonne, le 1er janvier 1684.
Il est inutile d'écrire un livre ou de ratiociner sur l'artde dilapider sa fortune en moins de dix ans.
Vous savez qu'au moment même où la gêne, que dis-je, la misèremenace de vous saisir à la gorge, les préjugés disparaissent et que l'honnêteté, telle que la morale sociale l'imaginepour les besoins de la cause, s'affaiblit jusqu'à la mortification complète.
Il me fallut éviter la prison en prenant lafuite.
Il serait fastidieux de vous énumérer mes angoisses durant cette période.
Les circonstances me conduisirent àBristol d'où je pus revenir à Londres sans craindre d'être agrippé par les constables.
"
Daniel Defoe sortit d'une poche intérieure de sa houppelande une pipe en terre blanche et la bourra machinalementen usant de mon tabac mis frais dans un pot d'aspect très élisabéthain.
" Vous avez beaucoup voyagé ? "
Il sursauta.
" Moi ? Que diable allez-vous chercher là ! J'ai failli me rendre de Bristol à Cadix...
Mais ce projet demeura dans leslimites de la conversation.
J'ai surtout vécu à Londres, puis à Edimbourg en 1706.
En somme, j'ai vécu dans monpays comme mon matelot dans son île déserte.
Encore l'île de Selkirk était-elle peuplée par ses rêves, tandis que jedépeuplais mon île de mes rêveries les plus fructueuses.
J'ai, ainsi, imaginé en 1719, mon Robinson et son papegaison valet de solitude, le fameux Vendredi.
En 1720, j'ai suivi le capitaine Singleton.
En 1722, j'ai rencontré MollFlanders...
sans doute dans une vieille chronique de Covent Garden.
C'est en 1724 que lady Roxana fit sonapparition devant mon écritoire.
Elle était, comme je l'ai dit, une heureuse personne...
".
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