Damas

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1 PRÉSENTATION Damas, en arabe Dimashq, capitale de la Syrie, située dans le sud-ouest du pays, au pied de l’Anti-Liban oriental, à la limite du désert de Syrie, près de la frontière libanaise, sur le Barada. 2 ÉCONOMIE Plus grande ville de Syrie, Damas est un important centre commercial, notamment pour les produits agricoles (fruits séchés, céréales, vins), les textiles (soie, lin, laine), ainsi qu’un grand centre industriel (industries mécaniques). La réputation artisanale de la ville, autrefois fondée sur la fabrication et l’exportation de lames d’épées en acier damasquiné exceptionnellement dures et résistantes, se poursuit avec d’autres activités traditionnelles, comme le tissage d’étoffes de soie, le travail du cuir et du cuivre, la fabrication d’objets filigranés en or et en argent et la marqueterie. 3 PATRIMOINE Damas, l’une des villes saintes de l’islam, abrite de nombreuses mosquées, dont la plus remarquable est la mosquée des Omeyyades, ou Grande Mosquée, construite entre 706 et 715 par le calife al-Walid Ier. Élevée sur le site d’un temple païen, lui-même remplacé à la fin du ive siècle par la basilique chrétienne Saint-Jean-Baptiste, la Grande Mosquée, plusieurs fois détruite par des incendies et en majeure partie reconstruite au xixe siècle, est l’une des plus anciennes et l’une des plus grandes mosquées du monde musulman. Outre cet édifice prestigieux, qui a eu une influence considérable sur l’architecture musulmane, Damas possède un riche patrimoine (palais Azem, du milieu du xviiie siècle, couvent de Soliman, tombeau de Saladin, etc.) et abrite diverses institutions culturelles (université, Musée national syrien, Bibliothèque nationale). 4 HISTOIRE Damas est l’une des villes les plus anciennes au monde. Elle existe déjà au xvie siècle av. J.-C., où elle fait partie de l’Empire égyptien. Capitale du royaume araméen, en guerre contre le royaume d’Israël, elle est prise en 732 av. J.-C. par les Assyriens, sous Teglath-Phalasar III. Incluse dans l’Empire perse, prise par Alexandre le Grand en 333-332 av. J.-C., Damas échoit au royaume des Séleucides à la mort de ce dernier. Prise par Pompée en 65 av. J.-C., elle est, au début du christianisme, évangélisée par saint Paul (qui s’est converti sur le « chemin de Damas ») et abrite un évêché. En 635, Damas passe sous la domination arabe et sert de résidence aux califes omeyyades (661-750), qui l’embellissent et la fortifient. Elle devient alors un grand centre commercial réputé pour son artisanat et ses textiles, vendus dans tout le monde occidental. Prise par Saladin (1176), elle sert à celui-ci de quartier général pendant la troisième croisade. Mise à sac par Tamerlan (1401), Damas est rapidement reconstruite. En 1516, les Turcs ottomans l’arrachent aux Égyptiens, et elle est intégrée à l’Empire ottoman jusqu’en 1918 — sauf entre 1832 et 1840, période au cours de laquelle elle est reprise par le vice-roi d’Égypte Méhémet Ali. En 1860, le massacre de l’importante et active minorité chrétienne par les musulmans fait 5 000 morts. Au cours de la Première Guerre mondiale, les troupes germano-turques utilisent Damas comme base afin de mener leurs opérations contre le canal de Suez. En 1918, la ville est prise par les troupes britanniques sous le commandement du général Allenby, auxquelles sont associées les forces du chef arabe Fayçal (futur Fayçal Ier, roi d’Irak). Celui-ci tente de faire de Damas la capitale d’un État arabe indépendant et, en mars 1920, s’y fait proclamer roi de Syrie. Mais les Français, ayant obtenu un mandat sur le pays (avril 1920), font occuper la ville par les troupes du général Gouraud le 25 juillet. En 1925, ils répriment violemment une insurrection druze. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, les Britanniques et les Forces françaises libres prennent Damas (juin 1941), alors le siège des autorités françaises de Syrie, favorables au gouvernement de Vichy. Les troupes françaises ne quittent la ville qu’en avril 1946, et Damas devient la capitale de la Syrie indépendante. Population (2003) : 2 228 000 habitants.