CYCLOPES
Publié le 07/12/2021
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CYCLOPES. Ces êtres fabuleux, pourvus d’un œil unique au centre du front, apparaissent dans de nombreuses légendes gréco-latines. On en distingue quatre sortes : les Cy-clopes ouraniens, les Cyclopes forgerons, les Cyclopes bâtisseurs et les Cyclopes pasteurs.
Les Cyclopes ouraniens sont nés de l’union monstrueuse de Gaia (la Terre) et d’Ouranos (le Ciel). Comme ils étaient trois frères, Ouranos redouta de les voir se retourner contre lui et s’emparer de ses pouvoirs. Aussi, il les fit jeter dans le Tartare. Plus tard, avec l’aide de leurs frères les Titans, de Cronos en particulier, et de leur mère indignée, ils se révoltèrent et mutilèrent leur père. Mais Cronos, lui aussi, qui trouvait leur existence dangereuse pour sa suprématie, les précipita à nouveau dans les Enfers. Zeus les délivra. Par gratitude, ils forgèrent la foudre, l’éclair et le tonnerre, qui permirent à Zeus de vaincre Cronos et de s’emparer du trône céleste. Les trois Cyclopes, pour commémorer leurs rôles dans cette révolution, prirent alors respectivement ,les noms d’Argês (« l’éclair »), Stéropês (« la foudre ») et Brontês (« le tonnerre »). A Hadès, ils offrirent un casque; à Poséidon, le trident grâce auquel celui-ci soulève ou apaise les ondes marines. Par la suite, les trois Cyclopes furent mis à mort par Apollon : le dieu ne leur pardonnait pas d’avoir fourni à Zeus la foudre qui avait frappé et tué Asclépios, son fils.
A ces trois auxiliaires de Zeus viennent s’ajouter les aides-forgerons d’Héphaïstos, qui ont élu domicile au cœur des volcans où ils travaillent l’airain afin d’en façonner l’armure des dieux et des héros. Pyracmon (« l’enclume ») et Acamas (« l’infatigable ») comptent parmi les plus souvent cités de ces Cyclopes. Plus tardivement encore, on a donné le nom de « murailles cyclopéennes » aux murs constitués d’énormes blocs de pierre, dont on peut voir encore les restes à Mycènes et à Tirynthe. Certains Cyclopes bâtisseurs les auraient édifiés.
Mais les plus fameux des Cyclopes restent ceux que décrit Homère. Géants brutaux, sans foi ni loi, ils élèvent des troupeaux de moutons, récoltent, sans user d’aucun moyen de technique agricole, ce que la terre consent à faire pousser spontanément, et ne craignent pas, à l’occasion, de dévorer les êtres humains qui se risquent sur leurs territoires et dans
leurs cavernes. Ils représentent, aux yeux des Grecs, le type de la race sauvage, inculte, dénuée de toute idée de civilisation. Au cours de leur pérégrination, Ulysse et ses compagnons se mesurèrent avec le plus redoutable d’entre eux, Polyphème