CYBERNÉTIQUE

Moyen d’étendre les théories valables pour les mouvements des organes des machines au comportement des êtres vivants, notamment des êtres humains, et aux sociétés d’êtres vivants, plus particulièrement aux sociétés humaines (d’après Louis Couffignal).

Des cybernéticiens ont proposé des définitions ou plus abstraites ou plus générales. La cybernétique est alors définie « comme l’ensemble des théories groupant les études relatives aux communications« et à la régulation dans l’être vivant et la machine « (Wiener) et, enfin, « l’art d’assurer l’efficacité de l’action « (IIe Congrès international de cybernétique de Namur).

Le terme Cybernetici est issu du mot grec Kubernêtikê, équivalent du ternie anglais governor, dans le sens de pilote ; ce dernier, entre le capitaine qui dit où aller et le timonier qui manœuvre la barre, choisit le programme d’action et donne les ordres au timonier : il Dense cybernétique.

L’une des originalités de la cybernétique est de traiter ces sujets sous un angle neuf et inhabituel. Elle ne pose pas la question : « Qu’est-ce 7 mais : « Qu’est-ce que cela produit?«. « Elle est, à la machine réelle — électronique, mécanique, nerveuse ou économique —, ce que la géométrie est aux objets réels de notre espace terrestre « (W. Ross Ashby).

Le père de la cybernétique est le savant américain Norbert Wiener (1894-1964) qui, au terme de travaux poursuivis en commun avec des biologistes, des physiciens et des mathématiciens, publiait en 1948 un ouvrage de base : Cybernetics, Paris, Hermann).

Certains des exemples et des arguments proposés par Wiener ont été ultérieurement mis en doute ou réfutés, mais l’élan de son imagination créatrice avait donné le départ à un nouveau mode de pensée scientifique, générateur d'un nombre incalculable de recherches, de communications et de réalisations. Citons-en quelques-unes :

- Un approfondissement de la pensée analogique, conduisant notamment aux théories sur les modèles mathématiques.

- Une théorie de l'information, essentiellement due à l’Américain Shannon, qui recherche les conditions les plus efficaces (exactitude et vitesse) de transmission d’un message.

- Une théorie du guidage automatique. Exemples d’applications : le « pilote automatique « d’un « Jet «, le mécanisme de commande des modernes D.C.A., les cerveaux pilotes des fusées ou missiles.

Ces systèmes exploitent notamment l’une des notions cybernétiques les plus connues : celle de rétroaction ou feed-back.

- Une théorie de la mémoire et des programmes applicables à la construction des machines à calculer et des machines à pensée asservie : ordinateurs de gestion et de recherche, machines à lire, à traduire...

- Une théorie de l'apprentissage, qui a permis la construction de machines à jouer (aux dames, aux échecs, etc.), d’usines automatiques, et qui est en train de modifier profondément l’enseignement traditionnel avec les méthodes dites « d’enseignement cybernétique « ou « programmé «.

Plusieurs branches de la psychologie moderne : étude du comportement, de l'apprentissage, des circuits nerveux de transmission des informations, des structures de la mémoire, etc., sont donc directement concernées par les doctrines relevant de là pensée cybernétique.