CUBA AU XXe SIÈCLE
Publié le 14/09/2020
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«
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CUBA AU XXe SIÈCLE
Alors que les principaux pays du sous continent latino-américain s’
étaient affranchis de la tutelle
espagnole au début du xixe siècle, l’île de Cuba, dans les C
araïbes, n’a conquis son indépendance qu’en
1902.
Cette émancipation tardive s’explique par sa situation gé
ographique exceptionnelle, au cœur de la
« Méditerranée américaine ».
Nécessaire à l’expa
nsion commerciale des États-Unis, indispensable à la
défense de leur environnement maritime et de leurs régions côti
ères, l’île fut l’objet des convoitises de
Washington comme aucun autre pays hispano-américain.
La première guerre d’indépendance - la « Grande Guerre »
- fût engagée par un latifundiste, Carlos
Manuel de Cespedes (1819-1874).
Ce propriétaire libère ses escla
ves le 10 octobre 1868 pour fonder une
armée de libération dont les combattants seront appelés les «
mambis ».
Le « père de la nation » - c’est
ainsi qu’on l’appellera - est l’auteur de la première Consti
tution cubaine.
La guerre contre l’Espagne dure
dix ans (1868-1878) : elle est sanglante et se termine par une défa
ite.
Selon Fidel Castro, « ces sacrifices
ne furent pas vains.
Ils forgèrent le ciment de la patrie, créè
rent une âme, une nation, un peuple ».
La
seconde guerre d’indépendance commence en 1895 et dure trois ans.
Elle est dirigée par José Marti
(1853-1895).
Indépendantiste convaincu, il a fondé le Parti ré
volutionnaire cubain aux États-Unis.
Il écrit
: « Je risque tous les jours ma vie pour mon pays ; l’indépenda
nce de Cuba doit empêcher que les États-
Unis s’étendent jusqu’aux Antilles ; telle est ma mission ; tou
t ce que j’ai fait et ferai va dans ce sens.
»
Celui que l’on surnommera plus tard l’« apôtre de la nation
» meurt lors de son premier combat.
Une indépendance frustrée par les États-Unis.
En 1898, les États-Unis décident d’intervenir après avoir pr
oposé à l’Espagne d’acheter l’île (guerre
hispano-américaine).
Les mambis sont sur le point de gagner la guerr
e ; ils n’ont pas demandé cette
intervention, mais ne s’y opposent pas.
Mal leur en prend : les force
s rebelles cubaines ne sont pas partie
prenante du traité de Paris signé en 1898 par les États-Unis et
l’Espagne.
L’Espagne perd Porto Rico, les
Philippines et l’île de Guam au profit de Washington.
L’île
est dévastée, la guerre a fait plus de 300 000
morts.
La première Constitution de Cuba indépendante (1902) est
« amendée » par le sénateur américain
Hitchcock Platt et reconnaît aux États-Unis un droit unilatéral
d’intervention.
Dès 1906 ce droit est exercé
pour protéger le président cubain Tomás Estrada Palma (1902-19
06) ; ce dernier affirme préférer la «
dépendance politique » de l’île à une « république
indépendante et souveraine mais misérable ».
Dès lors
deux figures se font face dans la traversée du siècle : celle de «
l’annexionniste », le « vende patria », le
traître ; et celle du patriote, héritier de J.
Marti.
L’occupat
ion de l’île dure jusqu’en 1909.
Deux nouvelles
interventions militaires ont lieu en 1912 et 1917.
Instabilité sociale et politique.
La première moitié du xxe siècle est marquée par l’instab
ilité sociale et politique.
L’économie est dominée
par la canne à sucre.
Le sucre bénéficie des tarifs préfé
rentiels accordés par les États-Unis, principal
débouché à l’exportation.
Mais la monoculture engendre une d
épendance croissante à l’égard du marché
américain.
Les fluctuations des cours rendent l’économie vulné
rable.
La crise de 1929 provoque un
chômage massif ; les mobilisations sociales des ouvriers du sucre et
du tabac et celles des étudiants se
heurtent à la dictature du général Gerardo Machado (1925-1993)
.
La grève générale de 1933 est le point
culminant de la lutte anti-machadiste et entraîne la chute du dictate
ur.
Le 4 septembre 1933, lors de la
révolte des sergents - un mouvement issu de la base de l’armée
luttant pour des revendications
démocratiques - une figure émerge, celle du sergent Fulgencio Bati
sta (1901-1973).
Devenu colonel, il
fait réprimer la grève générale de 1935 et assassiner le che
f de l’opposition Antonio Guiteras.
Grâce au
soutien du Parti communiste cubain qui voit dans cet ancien sergent un p
artenaire ad hoc pour mettre en
pratique la stratégie de front populaire élaborée par le Komint
ern, F.
Batista est élu président de la
République en 1940.
Pour la première fois, un gouvernement cubain
comprend des ministres
communistes.
Le mandat de F.
Batista prend fin en 1944.
Il revient au pouvoir par un coup d’État le 10 mars 1952, cinquant
e ans après la fondation de la
république.
Onze jours après le putsch, les États-Unis reconnai
ssent le nouveau gouvernement.
Si
l’indépendance frustrée représente le premier acte de l’h
istoire cubaine, l’échec de la révolution
démocratique contre G.
Machado le deuxième, F.
Batista vient d’
ouvrir le troisième.
Le choix de la lutte armée..
»
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