Cuba 2000-2001: Durcissement des relations avec les États-Unis
Publié le 14/09/2020
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Cuba 2000-2001
Durcissement des relations avec les États-Unis
L'élection controversée de George W.
Bush fin 2000 et la mise en p
lace d'une nouvelle administration,
républicaine, ont marqué un nouveau durcissement des relations ent
re les États-Unis et Cuba.
La
commission des Relations extérieures du Sénat américain s'ét
ait prononcée en avril 2000 en faveur d'un
allégement des sanctions économiques concernant l'exportation de p
roduits alimentaires et de
médicaments vers l'île.
Cette proposition a été battue en br
èche par le lobbying de la Fondation nationale
cubano-américaine (FNCA) et des élus républicains de l'Éta
t de Floride, dont le gouverneur, Jeb Bush, est
le frère du président.
L'influence de la FNCA - organisation regro
upant les catégories les plus extrémistes
de l'exil - est apparue particulièrement nette au sein de la nouvelle
administration ; le secrétaire d'État au
Logement et à l'Urbanisme, Mel Martinez, et le secrétaire aux Affa
ires latino-américaines, Otto Reich,
étant d'anciens dirigeants de ce mouvement.
La condamnation de La Havane par la Commission des droits de l'homme de
l'ONU en avril 2001 par 22
voix contre 20, l'exclusion de Cuba des négociations pour la formatio
n d'une Zone de libre-échange des
Amériques (ZLEA) en 2005, au motif que son régime serait le seul
dans l'hémisphère occidental à n'être
pas démocratique, rendaient peu probable un assouplissement de l'emba
rgo.
D'autant que des élections à
mi-mandat (mid term) étaient prévues fin 2002 : l'importance de
la Floride, confirmée par l'élection de G.
W.
Bush, ne devait pas inciter celui-ci à heurter un électorat cub
ano-américain majoritairement
républicain.
Des voix contradictoires se sont pourtant fait entendre au Congrès am
éricain, le seul depuis 1996 à
pouvoir impulser un changement de politique envers Cuba, les milieux d'a
ffaires souhaitant pénétrer sur
un marché de 11 millions d'habitants, à 200 km des côtes amé
ricaines et dont l'accès leur est interdit au
profit des firmes européennes.
Ces dernières pourraient être me
nacées si G.
W.
Bush décidait d'appliquer
les clauses du chapitre III de la loi Helms-Burton que l'ex-président
Clinton avait régulièrement
suspendues.
Adoptée en 1996, cette loi menace de sanctions les entrep
rises étrangères voulant investir à
Cuba dans des propriétés dont les Américains ont été dé
possédés au début de la Révolution.
Sa
suspension a finalement été reconduite pour six mois à la mi-ju
illet 2001.
Sur le plan intérieur, le taux de croissance cubain a été estim
é à 4 % pour 2001, un taux inférieur aux
prévisions, dû aux fortes contraintes financières liées à
la détérioration des termes de l'échange après
l'augmentation du prix du pétrole.
Toutefois, les prévisions tabla
ient sur plus de 5 % pour 2002.
La
récolte de sucre en 2001 (3,6 millions de tonnes) a été infé
rieure à celle de 2000, une baisse en partie
compensée par la hausse des prix.
Le gouvernement misait sur une augm
entation des revenus du
tourisme d'environ 10 % en 2001.
L'accord pétrolier très favorable
conclu avec le Vénézuela et la
production nationale accrue de brut ont eu pour effet de limiter le dé
ficit commercial.
Enfin, quelques
progrès limités ont été faits sur la renégociation de la
dette dont les arriérés devaient commencer à
diminuer en 2002.
Les grandes orientations de la politique économique n'ont pas été
modifiées.
Le gradualisme dans
l'application des réformes économiques restait de rigueur.
La pour
suite de la libéralisation marchande a
été limitée par la volonté du gouvernement d'en maîtriser
les coûts politiques et sociaux.
Sept ans après
l'autorisation du travail indépendant, 150 000 personnes recensées
s'étaient installées à leur compte, soit
environ 4 % de la population active.
L'ouverture aux investissements é
trangers est restée aussi
étroitement contrôlée et plus sélective qu'auparavant.
Les r
estructurations des entreprises d'État se sont
poursuivies lentement, limitant l'augmentation du chômage.
Les dép
enses sociales se sont maintenues à
un haut niveau, plaçant Cuba en tête des pays les plus pauvres pou
r la santé et l'éducation, un bilan
salué par la Banque mondiale dans son rapport sur les indicateurs du
développement en 2001.
Depuis le dénouement victorieux de l'affaire Elian, le gouvernement a
multiplié les mobilisations
populaires, une tradition affaiblie par la crise.
Des forums ont été
organisés où le mécontentement de la
population a pu s'exprimer sur les salaires, les conditions de travail,
les inégalités, les difficultés de la vie
quotidienne, les conditions de transport.
La dénonciation de la corru
ption est devenue un thème majeur
des dirigeants du Parti communiste cubain (PCC), dont le congrès é
tait prévu en 2002.
La santé de Fidel.
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