Cryptologie
Publié le 16/05/2020
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1 / 2 8 mai 1968 Série D-28 Fiche N• 2384
Cryptologie
1.
La cryptologie est la science qui élabore et déchiffre des codes.
De tout temps,
les activités des cryptanalystes ont trouvé une place importante dans les affaires des
nations.
En 1968, le Département d'Etat américain reçoit plus de dix millions de mots
en code par mois; dans son travail de déchiffrement et de codage, la National
Security Agency utilise douze mille employés, les ordinateurs les plus perfectionnés
et un budget deux fois plus important que celui de la CIA.
Pendant la seconde guerre
mondiale, la " rupture " du code naval principal de la marine japonaise contribua de
façon décisive à la bataille du Pacifique.
En 1940-1941 l'agent soviétique Richard Sorge prévenait Moscou des intentions nippones de ne pas attaquer J'URSS, et cela
dans un code que les Japonais ne réussirent jamais à briser.
2.
La communication de messages secrets s'est d'abord effectuée à l'aide de tech
niques de "camouflage"· Le message était caché par des procédés physiques (cire, encre sympathique) ou " noyé" au milieu de mots inoffensifs.
Ces techniques sont
appelées stéganographie.
La cryptographie néglige la dissimulation du message et
s'ingénie à Je rendre incompréhensible à l'observateur étranger.
Elle transforme un texte clair en changeant l'ordre des lettres (transposition) ou en leur substituant les
signes d'un alphabet numérique ou littéral (substitution).
Les deux procédés sont
généralement combinés.
3.
La transposition et la substitution simples permettent de construire des codes que l'on peut résoudre très facilement.
Dans toutes les langues les lettres d'un texte
sont utilisées avec une fréquence constante.
Il suffit au cryptologue d'enregistrer les
répétitions d'un message chiffré suffisamment long pour deviner la lettre codée par le symbole répété.
Le perfectionnement d'un code consiste surtout à faire disparaître les répétitions dans le message.
Les techniques de rupture d'un code conduisent à faire apparaître des répétitions dans un message intercepté.
4.
En 1466, l'architecte du Vatican, Leo Batista Alberti, invente une méthode qui
sert encore de base à la plupart des codes modernes.
Il pense simplement à utiliser plusieurs alphabets pour un même message.
Ce moyen est perfectionné en 1553 par
l'Italien Giovani Batista Belasco qui imagine d'introduire une clé répétée dans le message pour indiquer les changements d'alphabet.
Il fallut attendre 1863 pour que
l'Allemand Friedrich Kasiski publie la solution des messages polyalphabétiques avec clé répétée, et, en 1883, le linguiste français Auguste Kerckhoffs trouve la solution
générale de tous les systèmes polyalphabétiques, sauf un.
Mais le système invulné
rable est
à son tour trouvé en 1914-1918 aux Etats-Unis par quatre officiers.
5.
L'emploi de ces systèmes s'avérant délicat, on préfère utiliser des codes
engendrés par des machines électriques dont le prototype fut inventé en 1917 par l'Américain H.
Hebern.
En se servant de circuits complexes, les machines super posent plusieurs alphabets avec la possibilité de chiffrer plus de deux cent milliards
de lettres avant que Je premier alphabet soit répété.
Avant transmission, ces codes sont essayés contre les plus puissants ordinateurs.
Seules des répétitions dues à des erreurs de manipulation permettent de décrypter des messages chiffrés de cette
manière.
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