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Croissance économique et organisation

Publié le 06/07/2020

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« Lorsqu'un nouveau produit apparaît pour la première fois sur le marché, la firme qui le lance doit fabriquer dans ses propres ateliers la plupart de ses éléments constituants; mais à mesure que s'accroît la demande, diverses firmes se spécialisent dans la production de ces éléments. Ainsi la fabrication d'une automobile est-elle actuellement répartie entre un grand nombre de firmes, dont chacune se spécialise dans la production de chassis, de carrosseries, d'essuie-glaces, de pneus ou de multiples autres accessoires; le « constructeur d'automobiles » peut se contenter d'assembler des pièces achetées pour la plupart à d'autres firmes. La spécialisation entraîne l'agrandissement de la firme dans la mesure où elle se traduit par des opérations qui doivent être menées sur une grande échelle; elle entraîne sa réduction chaque fois qu'elle provoque le fractionnement d'une opération en ses processus élémentaires. L'organisation à grande échelle est ainsi un des résultats indirects de la spécialisation. La spécialisation des individus 1 oblige à coordonner leurs activités, et cette coordination peut être réalisée soit par le mécanisme du marché, soit à l'intérieur de la firme. A cet égard, le marché et la firme agissent en sens contraire. Plus le marché sera perfectionné, moins la coordination sera nécessaire à l'intérieur de la firme; moins il le sera, plus les entrepreneurs auront l'occasion de coordonner les activités des spécialistes individuels. C'est une erreur de croire que le principe de la spécialisation en soi confère un avantage à l'organisation à grande échelle. La petite entreprise peut aisément survivre si les marchés sont assez bien organisés pour qu'elle puisse acheter à bon compte certains facteurs — tels que conseils techniques, services d'ingénieurs, pièces détachées, matières premières — et vendre sans difficulté sa production aux acheteurs ou aux intermédiaires. Mieux le marché sera organisé, moins chaque firme aura besoin de s'organiser pour son compte, et plus l'avantage de l'organisation à grande échelle sera mince. [...] La grande entreprise peut mener des recherches, acheter et vendre en gros, réunir des fonds sans difficulté, produire des articles de série, faire de la publicité, s'assurer les meilleurs conseils techniques, etc. La petite entreprise peut réussir tout aussi bien à condition d'être connectée avec des organismes — privés, coopératifs ou à statut spécial — se chargeant de la partie des opérations qui doit se faire à une grande échelle et lui permettant ainsi de se concentrer sur les activités qui peuvent être menées à petite échelle. [...] Il n'est pas vrai que la grande dimension de l'entreprise individuelle soit la condition de la productivité ou de la croissance économique; mais il est vrai qu'on ne peut s'assurer les avantages de la spécialisation qu'à condition de pouvoir bénéficier d'économies de masse à l'intérieur de la firme ou dans le cadre de marchés bien organisés. [...] La croissance économique demande un certain développement de la production de masse, si efficace que soit l'action du marché, du mouvement coopératif ou des pouvoirs publics pour soutenir les unités plus petites. [...] Étant donné les changements considérables dans les attitudes et les institutions sociales qu'implique l'organisation à grande échelle, et les mécontentements qu'elle suscite, bien des gens y sont hostiles et préféreraient se contenter de l'expansion économique qu'il est possible d'atteindre sans agrandir les dimensions de l'entreprise. Cette attitude est relativement justifiée dans un pays dont la seule ressource naturelle est un sol cultivable; mais celui qui posséde des ressources miniéres industrielles considérables réduira presque à coup sûr ses possibilités, s'il n'autorise et n'encourage pas le développement de la grande entreprise. W. A. Lewis 1 : La Théorie de la croissance économique, trad. Françoise Pons (pp. 81-83) Payot éd. ...»


ATELIERS PUBLICS NATIONAUX. Chantiers créés à Paris et dans plusieurs villes de province sur l’initiative du socialiste Louis Blanc, par le gouvernement provisoire après la révolution de Février 1848. Destinés à résorber le chômage mais aussi à calmer l’agitation socialiste, les Ateliers nationaux furent, dans la réalité, peu efficaces et coûteux. Cependant, en ordonnant la fermeture de ces ateliers, l’Assemblée constituante provoqua les journées insurrectionnelles de Juin 1848.

« Croissance économique et or ganisation Lorsqu'un nouveau produit apparaît pour la première fois sur le marché, la firme qui le lance doit fabriquer dans ses propres ateliers la plupart de ses éléments constituants; mais à mesure que s'accroît la demande, diverses firmes se spécialisent dans la production de ces éléments.

Ainsi la fabrication d'une automobile est-elle actuellement répartie entre un grand nombre de firmes, dorit chacune se spécialise dans la production de chassis, de carros­ series, d'essuie-glaces, de pneus ou de multiples autres accessoires; le « constructeur d'automobiles » peut se contenter d'assembler des pièces achetées pour la plupart à d'autres firmes.

La spécialisation entraîne l'agrandissement de la firme dans la mesure où elle se traduit par des opé­ rations qui doivent être menées sur une grande échelle; elle entraîne sa réduction chaque fois qu'elle provoque le fractionnement d'une opération en ses processus élémentaires.

L'organisation à grande échelle est ainsi un des résultats indirects de la spécialisation.

La spécialisation des individus 1 oblige à coordonner leurs activités, et cette coordination peut être réalisée soit par le mécanisme du marché, soit à l'intérieur de la firme.

A cet égard, le marché et la firme agissent en sens contraire.

Plus le marché sera perfectionné, moins la coordi­ nation sera nécessaire à l'intérieur de la firme; moins il le sera, plus les entre­ preneurs auront l'occasion de coordonner les activités des spécialistes individuels.

C'est une erreur de croire que le principe de la spécialisation en soi confère un avantage à l'organisation à grande échelle.

La petite entreprise peut aisément.

survivre si les marchés sont asse� bien organisés pour qu'elle puisse acheter à bon compte certains facteurs -tels que conseils techniques, services d'ingénieurs, pièces détachées, matières pre­ mières -et vendre sans difficulté sa production aux acheteurs ou aux intermédiaires.

Mieux le marché sera organisé, moins chaque firme aura besoin de s'organiser pour son compte, et plus l'avantage de l'organisation I.

Ici, les entreprises individuelles.. »

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