Croatie

« 1 / 2 26 juillet 1967 Série C-39 Fiche No 1891 Croatie 1.

La Croatie constitue au sein de la Yougoslavie une unité homogène qui se dis­ tingue du reste de la fédération par sa population, son économie et sa culture.

Un demi-siècle de fédéralisme et vingt années d'un régime socialiste qui affirme son « respect des caractéristiques nationales » n'ont pas réussi à supprimer les anta­ gonismes et les rivalités entre Serbes et Croates.

2.

Pendant des siècles, la Croatie et la Serbie ont appartenu à des sphères de civi­ lisation totalement différentes.

Au sud, la Serbie orthodoxe cherche avec l'aide de la Russie à se libérer du joug ottoman.

Au nord, les Croates, .englobés dans l'Empire austro-hongrols, appartiennent à l'Europe centrale.

Ils en ont conservé la religion (catholique) et l'alphabet (latin).

Dès avant la première guerre mondiale, les capitaux étrangers, hongrois et allemands, créent en Croatie un début d'industrialisation.

3.

La création en 1921 d'un Etat indépendant et unifié: le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes, qui deviendra en 1929 le Royaume de Yougoslavie, est un échec.

Le Parti paysan croate dirigé par Raditch se dresse rapidement contre la centralisation et l'hégémonie serbe.

L'assassinat du leader croate en 1928 amorce une flambée de vio­ lences qui mettra vingt ans à s'éteindre.

L'opposition croate s'organise en mouvement terroriste, l'Oustacha.

Après une tentative de soulèvement armé contre Belgrade, les oustachis réussissent à assassiner le rqi Alexandre à Marseille en 1934.

Les liens noués avec les puissances de l'Axe précipitent la Croatie dans le fascisme.

(Suite au verso) 4.

L'invasion allemande et italienne de 1941 a pour conséquence la création d'un Etat pseudo-Indépendant.

A sa tête se trouve l'un des plus fameux chefs de l'Oustacha, Ante Pavelltch.

De véritables pogroms antl-orthodoxes et antiserbes ensanglantent le pays pendant quatre ans.

A la libération, les Croates et en particulier les Croates catholiques paieront lourdement les atrocités de Pavelitch.

Pourchassées, exter­ minées, les dernières bandes d'oustachis sont anéanties en 1946.

Vingt ans plus tard les rancunes sont encore vivaces.

5.

Dirigée par un partisan croate, Josip Broz-Tito, la Yougoslsvie d'après-guerre écrase sous le totalitarisme les velléités nationalistes.

Mais la rupture avec le Kominform en 1948 inaugure une libéralisation relative.

En sourdine, les antagonismes historiques continuent à jouer.

Ils resurgissent périodiquement.

Les Croates se plaignent d'être brimés sur le plan religieux et sur le plan culturel.

Ils se plaignent aussi de faire les frais de la politique d'industrialisation des régions plus pauvres et moins développées du pays.

6.

Seconde république du pays après la Serbie, la Croatie s'étire en forme de crois­ sant de la frontière roumaine au littoral monténégrin.

Sa superficie représente, avec 56 538 km 2 , 22 Ofo de la surface totale de la Yougoslavie.

Ses productions agricoles sont relativement diversifiées: céréales et cultures industrielles au nord, élevage et forêts dans le Karst, vignobles et vergers sur le littoral.

Elle possède les seuls gise­ ments de pétrole du pays, les meilleurs bassins houillers.

Une industrie puissante s'est développée autour de Zagreb (503 000 habitants) qui rivalise avec Belgrade.

Depuis les années 1960, la mise en valeur du littoral et l'essor du tourisme contribuent à son développement.

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