Croatie 1998-1999: Préparation des législatives et crise du pouvoir

« file:///F/dissertations_pdf/Nouveau%20dossier/450860.txt[14/09/2020 16:45:08] Croatie 1998-1999 Préparation des législatives et crise du pouvoir La vie politique croate s'est structurée, après juillet 1998, sur la préparation des élections législatives prévues au plus tard en janvier 2000.

Le recul prévisible du parti du président Franjo Tudjman, le HDZ (Communauté démocratique croate), l'a incité à préconis er un système proportionnel pour rendre difficile une coalition de l'opposition.

Pourtant, début septembre 1998, les si x principaux partis de l'opposition parlementaire ont conclu un accord de coopération, dont les chevilles ouvrières étaient Ivica Racan, pour le SDP (sociaux-démocrates, issus de la Ligue communiste) et les de ux partis libéraux, Drazen Budisa pour le HSLS (libéral-social) et Vlado Gotovac pour le Parti "libé ral", auxquels se sont joints le Parti paysan démocrate-chrétien, le Parti paysan et le Parti autonomiste de l'Istrie, excluant seulement trois petits partis d'extrême droite.

Début décembre, le président entamait une série de consultations avec l'ensemble des leaders politiques, n'excluant pas une future coalition e ntre le HDZ et le HSLS, à la différence de D.

Budisa.

Le HDZ a en effet connu une crise au mois d'octobre: le ministre de la D éfense, Andrija Hebrang, nommé en mai 1998, et le secrétaire général de la Présidence, Hrvo je Sarinic, ont démissionné, le premier pour protester contre le refus du président de destituer plusieurs directe urs de l'administration de son ministère, le second prétextant des activités des services secr ets non conformes à la légalité et au respect de l'opposition politique.

Les leaders parlementaires de cette derniè re ont fait démissionner leurs députés de leurs postes de responsabilité au Parlement, espérant hâter les élections législatives.

Un voyage de Madeleine Albright, secrétaire d'État américaine, en septembre 1998, qui a critiqué la législation sur la presse, le retour trop lent des réfugiés serbes et la politique cr oate en Bosnie, a achevé de polariser le débat.

La croissance a été de 2,4 % en 1998, mais le rapport de Marko Š kreb, directeur de la Banque de Croatie, qui est paru en mai 1999, prévoyait une récession pour 19 99.

La réalisation du grand programme de construction du réseau routier a commencé à l'automne 1998 à la frontière slovène.

Le président Franjo Tudjman a continué une vaste tournée des pays de l'Europe d e l'Est (Russie) et du sud-est de l'Europe (Grèce, Turquie).

Les officiels croates ont noué des co ntacts avec la Slovaquie, la Hongrie, sans négliger la Bavière, le Bade-Wurtemberg, et Israël, avec lequel le nouveau ministre de la Défense, Pavao Miljavac, a conclu un accord de coopération militaire pour la réno vation de l'aviation.

Il est vrai que l'ouverture prévue du procès de Dinko Sakic (commandant du camp d e concentration de Jasenovac en 1942-1944), le 4 mars 1999, qui a dû être retardée jusqu'au 15 mars, a facilité ce rapprochement, que n'avait pas compromis la béatification du cardinal Stepinac par le pa pe, le 4 octobre 1998.

Le comportement de l'ancien archevêque de Zagreb (1937-1960) en 1941-1 945 est resté très controversé: beaucoup de Croates le considèrent comme un héros ou un saint, tan dis que la plupart des Serbes le tiennent pour un complice du régime oustachi (pro-nazi).

La Croatie a pris parti en faveur de l'intervention de l'OTAN (Organisa tion du traité de l'Atlantique nord) en Yougoslavie, au printemps 1999, ouvrant même son espace aérien aux missions de l'opération Force alliée.

Le 2 avril, Mate Granic, ministre des Affaires étrangèr es, a pu annoncer la fin de l'embargo américain sur les armes à destination de la Croatie.

Un sondage pu blié le 24 avril révélait que 82 % des Croates étaient favorables à l'intervention.. »