Critique du film Cléo de 5 à 7 d'Agnès Varda
Publié le 30/10/2020
Extrait du document
«
PORTRAIT DE FEMME
Cléo, interprétée par Corinne Marchand, en quête d’elle-même, déambule dans Paris,
depuis la rue de Rivoli jusqu’à son appartement situé sur la rive gauche, depuis la gare
Montparnasse jusqu’au Parc Montsouris.
Sorti en 1962 et réalisé par Agnès Varda, Cléo de 5 à 7
reste un des films les plus appréciés de la Nouvelle Vague.
Cléo de 5 à 7 raconte l'histoire d'une jeune et belle chanteuse de variété qui attend avec
angoisse les résultats d'une analyse médicale.
Cantonnée à un rôle de « poupée » futile que tout
le monde gâte sans chercher à la comprendre, Cléo prend soudain conscience de la vanité de
son existence.
Après un choc émotionnel, elle descend dans la rue et se met à regarder le
monde qui l'entoure pour la « première fois ».
Un jeune soldat en permission de la guerre
d'Algérie l'aidera à apaiser sa peur du cancer.
Le film est découpé en deux parties d'égale
longueur.
La première met en scène une Cléo capricieuse et frivole, « offerte » aux regards des
hommes, une Cléo moins « sincère ».
L'interprétation de la chanson «Sans toi» lui fait soudain
prendre conscience qu'elle n'est qu'une image glacée, une apparence sans contenu.
Ici
commence la deuxième partie du film .
Ce film nous offre un beau voyage.
L'idée de faire le film en temps réel fonctionne à
merveille.
Voir un film nous proposer un trajet en taxi de 5min par exemple, où il ne se passe
rien de spécial, nous permet d’être avec les personnages, de se balader, de se laisser porter : la
caméra capte plein de petits moments.
Paris est merveilleusement filmé, tout comme le peuple
qui l’habite.
Cafés, rues, passants, places, bars.
On découvre la ville tout le long du film, comme
un documentaire mélangé à de la fiction.
Au fil du temps et des rencontres que Cléo fait durant
le film, ses états d'âme changent, passant de l’angoisse, au désespoir, à la joie : plein d’émotions
que Varda tente de nous partager et qui rend également le personnage de Cléo attachant, bien
qu’elle apparaisse au début comme égocentrique et superficielle : elle ne regarde que son
image, son reflet.
Les miroirs au début du film sont d’ailleurs omniprésents.
Si l'histoire du film
est relativement simple, il s'agit avant tout d'une oeuvre poétique, que ce soit dans les images,
très belles, jusque dans les dialogues des personnages, ou bien encore dans les chansons
chantées par Corinne Marchand et la musique de Michel Legrand qui contribuent à immortaliser
l’oeuvre.
On peut notamment citer la chanson « Sans toi », où Cléo se retrouve tout le long face
à la caméra, au centre de l’image, sur un fond noir, moment très poignant du film.
Toutefois
derrière cette poésie se cache un double discours.
D'un côté, on suit le parcours qu'effectue Cléo
dans Paris, mais d'un autre côté, Agnès Varda traite de la peur de l'Homme en général sur la
mort, ici représentée par la crainte du cancer.
La caméra la prend en filature saisissant autant ses
états d’âme que le monde qui l’entoure.
Le film peut cependant devenir un peu long.
Agnès Verda amène alors un moment
inattendu, une mise en abyme, un peu hors de l’histoire, tout en faisant un bel hommage au.
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