Cracovie

« 1 / 2 ZT mars 1968 Série D-22 Fiche N• 2309 Cracovie 1.

Ancienne résidence royale de la Pologne, Cracovie est une des plus vieilles et des plus curieuses villes de l'Europe centrale.

Epargnée par la dernière guerre mondiale, elle a soigneusement conservé son caractère médiéval.

Le château royal de Wawel, la place du Vieux-Marché avec, au centre, la curieuse Hal'le-aux-Draps, les vestiges des anciens remparts, comme la Barbacane du xve siècle, d'innom­ brables monuments historiques, dont une cinquantaine d'églises et couvents, font de Cracovie un Immense musée.

2.

Située sur la rive gauche de la Vistule, à l'endroit où le plateau subcarpathique vient s'opposer à celui de Petite-Pologne, à un carrefour des routes terrestres et fluviales, Cracovie, dont les origines remontent à l'an 600, est promue capitale en 1034 et conserve ce rang pendant près de six siècles.

La découverte de nouvelles voies maritimes va peu à peu saper sa suprématie au profit de la cité du Nord, Varsovie, devenue capitale en 1595.

Cracovie n'en conserve pas moins sa place de métropole intellectuelle et artistique.

3.

Aux XVe et XVIe siècles, l'« Age d'or,.

polonais, les arts fleurissent à Cracovie.

Des artisans polonais et étrangers y créent des chefs-d'œuvre, tel le célèbre retable polychromé de Wit Stwosz qui orne la Cathédrale de Notre-Dame de Cracovie.

Avec l'arrivée de la reine italienne Bona Sforza, femme du roi Sigismond 1er, et des artistes italiens, l'architecture et l'art de la Renaissance s'y allient au gothique tardif polonais et aux influences arlemandes et françaises.

L'Université Jaguellone, une des pre­ mières d'Europe, créée en 1364, devient un important centre international d'études scientifiques.

De 1491 à 1495, Nicolas Copernic y étudie auprès de ses maitres.

4.

Après les partages qui, à la fin du XVIIIe siècle, rayent la Pologne de la carte du monde, le « Florence polonais ,.

accroit son rôle de centre spirituel.

Sous la domi­ nation !;le l'Empire austro-hongrols, plus libérale (après 1848) que celle des Russes et des Prussiens, la langue polonaise y reste officielle et des partis politiques se forment.

Au lendemain de l'insurrection de 1863, elle donne refuge à l'élite intellec­ tuelle polonaise.

Lettres, sciences, arts plastiques s'épanouissent.

Après la révolution russe de 1905, toute une émigration politique polonaise et russe (dont Lénine et Trotsky) poursuit ses activités à Cracovie.

Joseph Pilsudski y organise des forces armées polonaises, noyau de la future armée.

5.

Cracovie renoue avec les traditions de la Résistance pendant l'occupation hitlérienne qui fait d'elle le siège du "Gouvernement général "· Libérée le 19 janvier 1945 par l'offensive de l'Armée rouge, la ville reste à l'écart du bouillonnement qu'apportent à Varsovie et aux régions dévastées les nouvelles couches des bâtis­ seurs et le brassage des popu·lations.

Moyennement industrialisée, elle fait figure de ville paisible, bourgeoise et conservatrice.

L'installation, à ètix kilomètres de son centre, dans une région rurale pauvre, du gigantesque complexe sidérurgique de Nowa Huta et de sa cité ouvrière, devait mettre Cracovie au contact des réalités industrielles et sociales de la République populaire.

Peuplée de quelque 300 000 habitants avant 1939, Cracovie connait un essor nouveau et voit sa popula­ tion passer à plus de 525 000 personnes. 2 / 2. »