Cours SES 1 ère Chapitre 1 : Comment un marché concurrentiel fonctionne-t-il ?
Publié le 16/05/2024
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Chapitre 1 : Comment un marché concurrentiel fonctionne-t-il ?
Un marché est le lieu, réel ou fictif, où se rencontrent une offre et une demande de
biens ou de services.
Les offreurs proposent un bien en cherchant à maximiser leur
profit ; les demandeurs cherchent à obtenir le bien au meilleur prix.
L'échange donne
lieu, le plus souvent, à une contrepartie en monnaie.
1.
Le marché
1.1.
Le marché est une institution :
Le marché s’est construit progressivement, lentement, par une modification des
comportements, des mentalités, des institutions.
Le marché n'est pas donc « naturel ».
Il est, en effet, encadré par des usages, des conventions, des règles et des lois et, de ce
fait, il porte la marque de son contexte social et culturel.
Il suppose, par exemple, la
confiance entre les échangistes et la garantie du droit de propriété.
1.2.
La diversité de marché.
On peut différencier les marchés selon l'objet de l'échange (biens matériels, services,
capitaux, force de travail), mais aussi selon leur degré de concurrence.
On distingue
alors trois grandes formes de marchés : le marché concurrentiel (grand nombre
d'offreurs et de demandeurs) ; l'oligopole (quelques offreurs et de nombreux
demandeurs) ; et le monopole (un seul offreur et de nombreux demandeurs).
• Chacune de ces formes conduit à une position différente des offreurs.
En marché
concurrentiel, un offreur n'a pas, à lui seul, d'influence sur le prix ou sur les quantités.
En oligopole, l'offreur doit évidemment tenir compte des concurrents, mais il dispose
d'un certain pouvoir de marché, qui lui permet notamment d'influencer la fixation du
prix.
Le pouvoir d'un monopole est encore plus important, tant en termes de fixation
des prix que de détermination du volume de la production.
Doc 2 page 24, doc 7 page 26
2.
La concurrence pure et parfaite
Les économistes néoclassiques, à partir du XIXe siècle, ont théorisé les cinq
conditions de la concurrence pure et parfaite qui, selon eux, conduit à la situation
économique optimale, c'est-à-dire une situation d'équilibre :
L'atomicité du marché signifie que le marché rassemble de nombreux offreurs
et demandeurs, de sorte qu'aucun d'entre eux n'a, à lui seul, d'influence sur le
marché.
Il doit y avoir homogénéité du bien, de telle sorte que la concurrence ne porte
que sur le prix, et non sur des différences de qualité qui influenceraient le choix
des demandeurs.
La liberté d'entrée sur le marché doit permettre l'arrivée, sans barrière, de tout
nouvel offreur éventuel.
La transparence du marché signifie que tous les participants au marché
disposent, en même temps, de toutes les informations disponibles.
Enfin, la mobilité des facteurs de production (le travail et le capital) doit
permettre aux producteurs d'adapter rapidement leur production aux
changements qui affectent le marché.
1
Doc 6 page 26
3.
Les déterminants de l'offre
• L'offre d'un bien est une fonction croissante du prix : pour augmenter son profit,
l'offreur a intérêt à accroître le volume offert quand le prix augmente.
En situation de
concurrence, les offreurs ne fixent pas leur prix de vente.
On dit qu'ils sont « preneurs
de prix », celui-ci étant fixé par le marché.
L'offreur, face à ce prix qu'il ne maîtrise pas,
doit déterminer la quantité de bien qu'il va produire.
• Pour cela, il doit tenir compte de ses coûts de production : l'indicateur qui guide son
choix est le coût marginal, qui se définit comme l'accroissement du coût total
qu'engendre la production d'une unité de bien supplémentaire.
La courbe du coût
marginal est d'abord décroissante, puis, au-delà d'un seuil, elle devient croissante, ce
qui signifie que toute unité supplémentaire produite coûte de plus en plus.
L'offreur
fixe son niveau de production au point où le coût marginal égalise le prix du marché :
au-delà, toute unité supplémentaire coûterait plus qu'elle ne rapporte.
À ce point, le
profit total de l'offreur est donc maximal.
4.
Les déterminants de la demande
• Le demandeur (un consommateur, par exemple) est soumis, en raison des limites de
son revenu, à une contrainte de budget.
De ce fait, il doit arbitrer entre les biens qu'il
souhaite acquérir, en fonction d'une part de leur prix et, d'autre part, de leur utilité,
c'est-à-dire du degré de satisfaction qu'ils procurent.
Quand il choisit un bien, le
demandeur subit un coût d'opportunité qui représente le renoncement aux autres
choix possibles.
L'objectif du demandeur rationnel est de maximiser l'utilité globale de
son budget.
• Dans le cas le plus fréquent, la demande d'un bien est une fonction décroissante de
son prix : prix et quantité demandée varient donc en sens inverse.
Cependant, la
réaction de la demande par rapport à une variation du prix peut être très différente
selon les biens.
Certains ont une forte élasticité-prix : la baisse du prix, par exemple,
fait fortement augmenter la quantité demandée (cas d'un smartphone innovant).
D'autres biens, comme le poivre, ont par contre une faible élasticité-prix : une baisse
(ou une hausse) du prix du poivre n'a que peu d'effet sur le volume de la demande.
La
courbe correspondante est proche de la verticale.
À l'inverse, plus l'élasticité est forte,
plus la pente de la courbe est faible, celle-ci se rapprochant de l'horizontale.
5.
La détermination du prix d'équilibre
2
• En situation de concurrence pure et parfaite, le prix sur le marché est déterminé par
la rencontre de la courbe d'offre et de la courbe de demande.
• À ce point d'intersection, tous les demandeurs acceptant d'acheter à ce prix trouvent
le bien et tous les offreurs acceptant d'offrir à ce prix trouvent preneurs pour leur
production.
Il y a donc à la fois équilibre des prix et des quantités.
6.
La dynamique du marché : chocs d'offre et chocs de demande
• Cette situation d'équilibre correspond à un moment statique du marché.
Des
événements internes ou externes au marché viennent fréquemment remettre en cause
cette situation, créant un déséquilibre et la recherche d'un nouvel équilibre.
Ces
situations dites de « choc » peuvent provenir de l'offre ou de la demande.
6.1.
Les chocs d'offre
Ils sont la conséquence d'une modification significative des conditions de production
d'un bien (hausse ou baisse du prix d'une matière première, bonne ou mauvaise
récolte, liée au climat, innovation technologique majeure, etc.).
• Un choc d'offre positif, entraînant une baisse des coûts de production, déplace la
courbe d'offre vers la droite : pour un niveau de prix donné, la quantité produite
augmente.
Si la demande reste stable, le nouveau prix d'équilibre est à la baisse.
Inversement, un choc d'offre négatif déplace la courbe vers la gauche et fait monter le
prix d'équilibre.
3
Doc 5 page 30.
6.2.
Les chocs de demande
• Ils sont provoqués par un événement affectant le comportement des demandeurs
(hausse ou baisse des revenus, création ou suppression d'un impôt, engouement subit
pour un bien, etc.).
• Un choc de demande positif (à un niveau de prix donné, la quantité demandée
augmente) déplace la courbe de demande vers la droite, et détermine un nouveau prix
d'équilibre en hausse.
À l'inverse, un choc de demande négatif (forte baisse des
4
revenus, par exemple) déplace la courbe vers la gauche et engendre, à offre inchangée,
un prix d'équilibre en baisse.
Doc 6 page 30.
7.
L'effet d'une taxe sur l'équilibre du marché
• La mise en place d'une taxe par les pouvoirs publics modifie les conditions de
fonctionnement du marché, ce qui peut précisément être l'objectif de la mesure.
Ainsi,
une taxe sur le tabac, sur certains aliments sucrés ou sur les produits pétroliers peut
avoir pour conséquence de dissuader les utilisateurs de ces biens d'y avoir recours.
Selon les cas, l'efficacité de la taxe comme instrument de dissuasion dépendra de la
sensibilité des utilisateurs aux variations du prix, c'est-à-dire de l'élasticité-prix du
bien.
• Ainsi, une taxe sur le tabac renchérit, pour les fumeurs, le prix des cigarettes, mais
sans augmenter les revenus des producteurs de tabac, puisque la taxe alimente le
budget de l'État.
Le prix augmentant, la demande doit, en principe baisser, au moins
pour les utilisateurs les plus sensibles à la hausse des prix.
• L'instauration d'une taxe carbone sur les entreprises a pour effet de renchérir leurs
coûts de production et donc de diminuer l'offre, l'objectif étant d'amener les
producteurs à réduire leurs émissions de carbone, en modifiant leur processus de
production.
Doc 7 page 31.
8.
Surplus du producteur, surplus du consommateur et gains à l'échange
• À travers sa métaphore de la « main invisible », l'économiste classique Adam
Smith, à la fin du XVIIIe siècle, a affirmé que l'addition d'actes individuels isolés, sur un
marché concurrentiel, conduit spontanément, par tâtonnements, l'économie à
l'équilibre.
Dans son sillage, d'autres économistes, notamment les néoclassiques, ont
développé des théories visant à démontrer que l'équilibre d'un marché concurrentiel
respectant les cinq conditions de la concurrence pure et parfaite produit la situation la
plus efficace pour l'ensemble des participants au marché, offreurs comme demandeurs.
La notion de surplus caractérise cette situation optimale qui maximise les gains à
l'échange.
• Le surplus....
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