Databac

Cours LA LIBERTE

Publié le 06/06/2022

Extrait du document

liberte

« L A L I B E R T E A/ Sens immédiat : 1.

Par opposition à la contrainte : la liberté est le pouvoir de faire ce que l’on veut. Contrainte : entrave à la liberté, restriction plus ou moins forte de notre marge de manœuvre, synonyme de coercition dans un registre politique. 2.

Par opposition à l’aliénation : la liberté est le pouvoir d’être maître de soi-même. Aliénation : Processus par lequel l’individu est dépossédé de lui-même et devient esclave des autres, des choses, de ses penchants ou de ses désirs inconscients. B/ Aspect métaphysique : 3.

Par opposition au déterminisme, à la nécessité absolue et à la fatalité ou au destin, la liberté est le pouvoir qu’aurait la raison humaine de se déterminer en toute indépendance.

Elle est synonyme de libre-arbitre, c’est-à-dire du pouvoir dont dispose l’homme d’agir sous la seule conduite de sa volonté (faculté de vouloir, pouvoir de se déterminer) sans influences externes (thèse de Descartes).

La liberté se fonde sur la contingence (ce qui pourrait arriver autrement, circonstances imprévisibles, fortuites).

[La contingence s’oppose donc au déterminisme, à la nécessité et au fatalisme]. Déterminisme : *Au sens strict : conception philosophique selon laquelle tout est régi par des rapports de cause à effet.

Cette conception s’appuie sur le constat qu’il existe des lois causales dans la nature.

Par exemple : si l’eau bout (effet), c’est qu’elle est chauffée à 100°C (cause).

Or, l’homme étant inscrit au sein de la nature, les lois causales valent également pour lui.

Comme tout s’enchaîne dans des séries de causes et d’effets, un esprit qui pourrait connaître toutes les séries causales serait à même de tout prévoir.

A ce sujet, on parle du « démon de Laplace ».

Le savant français Laplace (1749-1827) a imaginé lui aussi un « démon » (cf.

Descartes !) doué d’une intelligence et d’une mémoire prodigieuses qui serait à même de tout anticiper, car il aurait la possibilité de connaître toutes les suites de toutes les causes. *Au sens large : selon cette doctrine, tous mes actes seraient conditionnés, ils seraient les effets ou conséquences de mon éducation, de ma situation familiale et sociale, de mon inscription historique et géographique, de ma constitution physique, des lois psychologiques qui régissent mon inconscient (Freud en soutenant que « le moi n’est pas maître dans sa propre maison » indique qu’il y a un fort déterminisme inconscient qui s’exerce sur ma conscience).

Toutes ces causes m’influencent et donc quand je crois agir librement, en fait, je suis déterminé par quantité de facteurs que j’ignore (thèse de Spinoza). Nécessité (anankè en grec) : c’est ce qui ne peut pas être autrement.

Quand on dit d’une chose qu’elle est nécessaire, cela signifie qu’elle est indispensable, inévitable.

La nécessité exerce donc, comme la fatalité, une contrainte absolue sur l’individu.

Ces deux termes sont parfois synonymes.

Toutefois, on parle de fatalité quand on veut caractériser le déroulement des événements en spécifiant qu’une finalité surnaturelle ou transcendante est à l’œuvre, alors que le terme de nécessité est plus neutre, factuel, impersonnel.

Remarquons de plus que la nécessité vaut pour les événements, mais aussi pour les raisonnements.

On parle, par exemple, dans une déduction logique, d’une conséquence nécessaire (exemple : si A, alors B). Fatalité (du fatum en latin) ou destin : c’est une force surnaturelle qui semble déterminer d’avance le cours des événements, comparable à l’action inéluctable du destin.

Quand on dit d’un acte qu’il était fatal, cela veut dire qu’il devait, quoi qu’il arrive, avoir lieu.

On peut penser à Œdipe.

Il était fatal qu’il tue son père et épouse sa mère.

Penser que les oracles puissent prédire l’avenir relève donc d’un contexte fataliste.

Et de fait, la tragédie grecque s’inscrit dans un horizon régit par la fatalité.

Cette conception montre que tout est joué d’avance, tout est déjà « écrit dans le grand livre » comme le dit Jacques le fataliste dans l’œuvre de Diderot. C/ Aspect moral : 4.

Par opposition à l’hétéronomie (heteros = autre, nomos = loi), la liberté se définit par l’autonomie, c’est-àdire par la capacité d’un individu à se régir selon ses propres lois (auto = soi-même, nomos = loi).

L’autonomie est la propriété selon laquelle l’homme est l’initiateur de ses propres directives de vie, sans dépendance extérieure (volonté d’autrui) ou intérieure (servitude à ses passions), donc disposant de responsabilité (capacité à répondre de ses actes et décisions – en morale : caractère de celui qui accepte de se reconnaître comme l’auteur de ses actes et d’en assumer les conséquences / - en droit : obligation de répondre à tout acte qui enfreint la loi, on parle de « responsabilité juridique »).

Attention, être autonome donc libre implique de respecter ses devoirs ou obligations morales (thèse de Kant), c’est-à-dire de respecter des valeurs ou des vertus (ce qui signifie se conformer à une excellence morale). 1. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles