Cours engagement politique
Publié le 10/06/2024
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«
L’engagement politique dans les sociétés démocratiques
Plan :
Introduction
1.
La diversité des formes de l’engagement politique.
1.1 Le vote et la participation au processus électoral.
1.1.1
1.1.2
1.2
Le militantisme.
1.2.1
1.2.2
1.2.3
1.3
Un mode de participation conventionnelle.
Mais qui peut être utilisé de façon non conventionnelle.
Le militantisme politique.
Le militantisme syndical.
Le militantisme associatif.
La consommation engagée.
2.
Expliquer l’engagement politique.
2.1
Pourquoi les individus s’engagent-ils ?
2.1.1
2.1.2
2.1.3
2.2
Le paradoxe de l’action collective et les incitations sélectives.
Les rétributions symboliques.
La structure des opportunités politiques.
L’engagement politique est socialement déterminé.
2.2.1
2.2.2
Le poids du statut socio-économique et de la socialisation.
Les effets de l’âge, de la génération et du genre.
3.
Les transformations de l’engagement politique et des conflits sociaux depuis 50 ans.
3.1
Les conflits du travail : déclin ou transformation ?
3.1.1
3.1.2
3.2
Un déclin relatif des conflits du travail.
Une transformation des conflits du travail.
Le renouvellement des conflits sociaux.
3.2.1
3.2.2
3.2.3
Des conflits sociaux post-matérialistes.
Les nouveaux acteurs de l’action collective.
Un renouvellement du répertoire d’action collective.
1
Introduction
« [S]’engager politiquement consiste essentiellement à avoir une activité politique (des activités les moins
intenses : inscription sur les listes électorales aux activités les plus intenses : adhésion à un parti) » (Pascal
Perrineau, 1994).
En grec, « Polis » signifie « La Cité », soit la zone géographique sur laquelle est exercée un gouvernement.
Société démocratique : pays dans lequel les structures de gouvernement peuvent être considérées
comme démocratiques, c’est-à-dire garantissant la souveraineté du peuple, la protection des
libertés fondamentales et enfin le respect de l’Etat de droit.
Engagement politique : ensemble d’activités (actions, comportements) individuelles ou collectives
qui s’inscrivent dans une logique de défense d’une cause, d’expression d’une revendication
impliquant la Cité politique, et qui visent à influencer voire prendre le pouvoir politique.
On distingue plusieurs formes d’engagement et de participation politique.
Ainsi, une première distinction
concerne la participation conventionnelle de la participation non conventionnelle.
Participation politique conventionnelle : tous les moyens d’actions institutionnels centrés sur
la participation au processus électoral : participation à une discussion politique, suivi de l’actualité
politique dans les médias, inscription sur les listes électorales, vote, adhésion à un parti, candidature
à une élection voire exercice d’un mandat.
Toutes ces activités politiques qui se déroulent dans un
cadre légal sans remettre en cause la légitimité du système.
Participation politique non conventionnelle : aussi appelée protestataire.
Moyens d’actions non
prévus par le cadre institutionnel du processus électoral, qui visent à influencer les décisions
politiques voire remettre en cause la légitimité du système : signature de pétitions, boycott,
manifestation, grève, désobéissance citoyenne, occupation de locaux, actions violentes, … Si
certaines de ces actions sont individuelles, la plupart ont une dimension collective.
Il faut noter que
certains moyens d’action sont légaux (manifestation, grève, boycott, …) tandis que d’autres sont
illégaux ou à la marge de la légalité (occupations, désobéissance civile, …)
1.
La diversité des formes de l’engagement politique.
Adhérer à une organisation politique (partis, « mouvements »), y militer, y jouer un rôle de dirigeant, se porter
candidat à une élection, exercer un mandat électif, etc., constituent autant de manières de s’engager
politiquement.
L’engagement politique peut aussi se déployer en marge de la compétition politique
proprement dite, par exemple dans les activités syndicales ou associatives.
Dès lors qu’elles expriment un
désaccord relatif au monde tel qu’il est ou conduisent à formuler une revendication concernant la Cité
politique, ces activités constituent des formes d’engagement politique.
De la même façon, les pratiques de
consommation peuvent permettre de « faire valoir des positionnements politiques et éthiques ».
Il existe une multitude de modalités de l’engagement politique, c’est-à-dire de moyens de prendre part aux
décisions politiques ou de les influencer.
2
1.1 Le vote et la participation au processus électoral.
1.1.1
Un mode de participation conventionnelle.
Le vote constitue une première forme d’engagement politique et la plus classique.
Mode de
désignation des représentants politiques, il est un des socles de la démocratie représentative et a été préféré
au tirage au sort dans les démocraties occidentales.
Il s’inscrit dans le cadre du processus électoral, où les électeurs sont invités à s’informer sur les
programmes et personnalités des différents candidats, à en débattre publiquement ou en privé puis à choisir
lors d’un scrutin.
En règle générale, le scrutin est très cadré : les candidats se déclarent, leurs noms sont
validés puis publiés et ils font campagne dans des modalités prédéfinies (temps de parole, budget, …).
A la
fin de la campagne, les électeurs votent à bulletin secret lors d’un véritable cérémonial (passage dans
l’isoloir, signature du registre, introduction du bulletin dans l’urne scellée, …) dont la tenue et le dépouillement
des résultats sont publics.
Il existe plusieurs occasions de voter pour les citoyens : bien entendu les classiques élections de
représentants politiques (présidentielle, législatives, municipales, …) mais aussi de représentants
syndicaux ou de délégués (du personnel, des élèves, …) ou encore les votes pour exprimer une opinion
sur une décision (référendum, consultation locale, …)
Le vote est souvent considéré comme la forme d’engagement politique la plus légitime et conventionnelle.
Les données issues du Baromètre de la confiance politique du Cevipof montrent qu’en 2018, 55% des
Français considèrent que le vote est l’un des deux moyens permettant le plus efficacement d’influencer les
décisions prises, tandis que seuls 42% choisissent la manifestation et 27% la grève.
Le vote est aussi la forme de participation politique la plus fréquente.
En 2017, année pourtant marquée
par une abstention relativement forte, 86% des électeurs inscrits ont voté à au moins un des quatre tours de
scrutin.
Par comparaison, la signature d’une pétition en ligne, forme de participation non conventionnelle la
plus fréquemment déclarée, est citée par 64% des individus (d’après un sondage paru en 2018 pour le
compte de la fondation Jean Jaurès), devant la manifestation (49% des répondants).
1.1.2
Mais qui peut être utilisé de façon non conventionnelle.
Voter est par essence un mode de participation conventionnelle, mais il faut cependant noter qu’il peut être
utilisé de façon protestataire :
- vote « sanction » envers un parti au pouvoir, quand les électeurs choisissent de voter pour l’opposition et
donc pour faire perdre les détenteurs du pouvoir politique, plutôt que de voter pour leurs opinions réelles et
de chercher à faire élire un candidat qu’ils estiment les représenter.
Lorsque cette logique est poussée, les
partis extrêmes ou remettant en cause l’ordre légitime obtiennent des voix (exemple d’une partie du vote
Rassemblement National, dont les électeurs ne partagent pas les idées mais souhaitent s’opposer aux partis
traditionnels).
C’est aussi parfois le cas de candidats apparaissant « hors du système » voire loufoques :
vedettes, comiques, animaux, etc…
- vote blanc ou nul : refus du choix proposé
- absence de vote : pour certains individus politisés, l’abstention n’est pas le signe d’un désintérêt pour la
politique mais au contraire d’une protestation vis-à-vis du fonctionnement du système ou des candidats
proposés.
On parle d’abstentionnisme « dans le jeu ».
Enfin, le vote, bien que secret et expression d’une opinion personnelle, ne saurait être réduit à un mode de
participation individuelle : il n’existe qu’à la condition qu’une élection soit organisée et n’a de sens que
relativement aux autres votes.
3
1.2 Le militantisme : s’engager dans un parti, un syndicat ou une association.
Le militantisme est une forme d’engagement qui suppose de la part de celui qui le pratique une conviction
forte dans la cause qu’il défend et une lutte active pour celle-ci supposant une participation durable à une
action collective.
Le militantisme se met en œuvre au sein d’associations diverses parmi lesquelles, on
distingue les partis politiques.
Militantisme : forme d’engagement qui suppose la défense d’une cause ou d’une conviction
politique.
Se pratique en général à travers l’adhésion à un groupe dédié (parti, syndicat,
association) et la participation aux actions, souvent collectives, organisées par ou avec ce groupe
(tractation, manifestation, occupation, …)
1.2.1
Le militantisme politique.
Les partis politiques n’ont pas de statut juridique particulier, ils sont, en droit, rattachés aux associations
loi 1901.
Ils sont actuellement 579 à être officiellement déclarés en France, même si une minorité seulement
est connue du grand public.
Pour être un parti politique, il faut se soumettre à la législation sur le
financement des partis (en déposant chaque année ses comptes à la Commission nationale des comptes
de campagne et des financements politiques), ainsi qu’à la législation sur la parité pour la constitution de
leurs listes de candidats.
Au-delà de ce cadre, on considère généralement qu’un parti politique rassemble des membres partageant
des valeurs communes et que son objectif est la conquête et l’exercice du pouvoir.
Les partis politiques contribuent à :
- la rédaction des programmes donc la défense des différentes opinions
- la sélection des candidats (même si être membre d’un parti n’est pas obligatoire pour être candidat, mais
qu’un parti possède les ressources nécessaires pour soutenir et faire connaître son candidat, facilitant
l’obtention des votes)
- la mobilisation de l’électorat....
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