COURS D’INTRODUCTION SUR Sido et Les Vrilles de la vigne DE COLETTE.
Publié le 01/12/2023
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COURS D’INTRODUCTION SUR Sido et Les Vrilles de la
vigne DE COLETTE.
1.
Biographie de Colette.
1873 Sidonie Gabrielle Colette naît le 28 janvier 1873 à SaintSauveur-en –Puisaye dans l’Yonne.
Sa mère Sidonie Landoy dite
‘Sido » est veuve d’un premier mariage.
Son père, Jules-Joseph
Colette, est ancien capitaine de zouaves, amputé d’une jambe à la
suite de la guerre de Crimée.
Enfance heureuse et paisible dans une
maison bourgeoise au centre du village.
Mais une mauvaise gestion du patrimoine lors du premier mariage
de Sido est à l’origine de l’endettement de la famille qui est
contrainte de déménager dans une modeste demeure à ChâtillonColigny en 1891.
Colette ne reviendra à Saint-Sauveur que peu
de fois, malgré l’usufruit de la maison qu’elle obtient des
nouveaux propriétaires en 1926.
1889 Colette est reçue au brevet élémentaire, dernière étape de sa
scolarité.
Cette période fournit la matière de son premier livre,
Claudine à l’école.
Elle rencontre Henry Gauthier Villars, dit Willy,
éditeur parisien et écrivain à succès.
15 mai 1893 Elle épouse Willy, le couple s’installe à Paris.
1900 Son premier livre est un succès de librairie, il est suivi de trois
autres romans : Claudine à Paris, Claudine en ménage, Claudine
s’en va.
Apparaît une polémique retentissante : alors que le couple
bat de l’aile, Willy, seul signataire des quatre romans, vend la série
Claudine à l’éditeur Ollendorf.
Colette ne récupèrera jamais les
droits de ses livres.
Elle gardera envers Willy une rancune tenace.
1905-1909 Son père meurt en 1905, Colette et Willy se séparent et
elle est contrainte de gagner sa vie.
Elle devient mime et actrice,
collabore à de divers journaux et continue à produire une œuvre
personnelle (La Retraite sentimentale, Les Vrilles de la vigne).
Elle
trouve refuge auprès de « Missy », Mathilde de Morny =
bouleversements intimes.
1910 Divorce.
Elle retrace sa carrière d’actrice dans La Vagabonde.
Ce récit rate de peu le prix Goncourt mais consolide sa notoriété.
Début d’une intense collaboration avec divers journaux comme Le
Matin.
1912 Mort de Sido.
Colette ne se rend pas aux obsèques,
conformément au souhait de Sido.
Elle épouse le baron Henry de
Jouvenel.
Pour Colette, la mort n’est qu’une « banale défaite », mais
le chagrin lié à la mort de sa mère est très visible.
1913 Naissance de Colette de Jouvenel, unique enfant de l’auteure.
1914-1918 Première guerre mondiale, Colette multiplie les
productions journalistiques et s’impose comme témoin privilégiée du
conflit.
Elle se rend au front à Verdun et écrit des articles sur la vie à
l’arrière du front.
1920 Publication de Chéri.
La Nouvelle Revue française loue son art
romanesque.
Colette est nommée chevalier de la Légion d’honneur
quelques mois après Proust.
1922 Parution de La Maison de Claudine qui inaugure une trilogie en
partie consacrée à la figure maternelle et à la maison natale.
Elle
sera complétée par La Naissance du jour (1928) et Sido (1930).
1923 Echec du second mariage : Henry est infidèle et Colette
entretient une relation avec son beau-fils Bertrand de Jouvenel
depuis 1921.
L’amour entre un jeune homme et une femme mûre
était déjà le sujet de Chéri et sera repris dans Le Blé en herbe =
sous forme de courts textes dans Le Matin, puis un volume après
l’interruption par le journal de la publication de cette histoire jugée
trop sulfureuse.
1925-1929 rencontre son dernier mari, Maurice Goudeket,
courtier en pierres précieuses.
Elle écrit La Fin de Chéri, La
Naissance du jour, La seconde et le premier chapitre de Sido.
1930-1934 Réédition de Sido dans une version augmentée.
En
1932, elle ouvre un commerce de produits de beauté à Paris, écrit
des dialogues pour le cinéma, court l’Europe pour donner des
conférences.
Elle nomme ses différentes activités parallèles à
l’écriture comme « le second métier de l’écrivain ».
Dans ses
fictions, elle évoque toujours la mésentente au sein du couple.
1939-1953 Seconde guerre mondiale = période éprouvante pour
Colette.
Elle souffre d’une violente arthrite de la hanche et angoisse
beaucoup au sujet du conflit.
En 1942, son mari, d’origine juive est
arrêté et déporté au camp de Compiègne.
Colette réussit à le faire
libérer.
Sa carrière journalistique s’essouffle, elle publie néanmoins
des recueils de nouvelles et des récits de souvenirs
Contrainte à l’immobilisme, elle ne quitte plus Port-Royal où elle a
élu domicile depuis 1938.
Les honneurs se multiplient : élue
présidente de l’Académie Goncourt en 1949, elle est nommée grand
officier de la Légion d’honneur en 1953.
1954 Elle s’éteint le 3 août 1954.
Ses obsèques nationales se
déroulent dans la cour d’honneur du Palais-Royal, non sans
esclandre.
On lui refuse les sacrements catholiques, l’ombre du
music-hall planant toujours sur son existence.
Colette a été une
femme libre, faisant fi des conventions et de la morale.
Elle a
traversé le siècle selon ses propres envies, au gré de ses
métamorphoses et à l’affût de ses désirs.
2.
Les thèmes clés présents dans Sido.
- L’enfance : Colette souhaite remonter aux origines de soi pour
mieux se comprendre.
Ainsi, les portraits des membres de sa
famille, l’exploration de la nature à travers les courses effrénées
dans les bois, la description sensible d’un monde retrouvé par
l’écriture sont des voies pour explorer les traces du passé dans le
présent.
L’enfance = un âge symbolique mais il n’est pas perdu car
le passé demeure une matière féconde à déchiffrer et à
interpréter.
- Paradis perdu : La maison natale est indissociable des êtres qui
l’occupent.
Colette recrée cet univers en montrant sa beauté, sa
luxuriance et elle établit des correspondances entre le monde et le
jardin, entre l’intérieur et l’extérieur, entre les membres de la
famille et les villageois.
Le décor est apaisant.
Moins décrite que le
jardin, la maison fait office de seuil = elle sépare le paradis perdu du
reste du monde.
Démiurge de son univers, Colette ne cesse de le
recomposer au fil de ses livres.
- Sens : Chaque récit convoque les cinq sens car les sensations sont
à l’origine des souvenirs et de la mémoire.
Colette révèle la subtilité
et la précocité de son odorat.
Elle donne aussi beaucoup
-
-
d’importance au regard = moteur de l’écriture.
Elle ne décrit pas le
quotidien mais en révèle, par le contact du corps, sa face cachée et
spectaculaire.
Ainsi, le lecteur est invité à percevoir et ressentir, au
sens propre et figuré, les jouissances du monde.
Morale : Cette morale a été inventée par Sido pour justifier et
légitimer une vie consacrer entièrement à l’éclosion des êtres et des
choses, elle est reprise par sa fille dans sa vie d’adulte et son
œuvre.
Mise en marge de la société à cause de sa vie d’actrice, la
narratrice s’invente une morale destinée à fustiger les bourgeois.
Vivre pour soi devient un but et une nécessité.
Plaisir de l’écriture : L’écriture sensible n’est pas dépourvue de
sensualité.
Sensualité des mots, sensualité d’une prose poétique
qui abonde en images et connotations, sensualité d’un corps
cherchant constamment à retrouver les délices du monde.
De cette
sensualité naît un véritable plaisir de l’écriture.
Les souvenirs qui se
déploient témoignent du souci de Colette de retrouver par la magie
des mots ses émotions et ses joies d’antan
3.
Histoire littéraire.
Siècle de Colette = changements et mutations sur différents plans :
politique, social et artistique.
Atrocité des deux guerres, l’artiste
trouve en l’art de nouvelles voies pour exprimer les troubles
de l’existence et les failles de l’être humain.
Les genres
littéraires se transforment rapidement = effervescence intellectuelle
et artistique encouragée par les créations techniques du siècle =
photographie et cinéma.
Le récit est pris dans une modernisation
vertigineuse de sa forme et de ses sujets.
Une évolution du roman, engagée à la fin du XIXe siècle se poursuit.
Abandonnant le roman naturaliste, réaliste ou psychologique, les
écrivains s’engagent sur des chemins nouveaux = le roman n’est
plus un miroir du réel mais une manière de l’interroger par le
prisme de l’individu et de la conscience.
Colette participe à
cette modernisation en intégrant la présence d’un « je »
complexe dont l’identité morcelée est recréée par le pouvoir de
l’imaginaire.
Dès 1850, les auteurs sont propulsés au 1er plan grâce à la
photographie, au cinéma et à la publicité.
L’auteur devient une
figure médiatique.
L’image est habilement utilisée pour mettre en
scène l’écrivain et son environnement de création.
L’écrivain et son
environnement sont médiatisés et Colette apparaît à ce sujet
comme étant une pionnière.
Colette a traversé la 1ere moitié du XXe siècle et occupe une place
singulière dans l’histoire littéraire = Elle se rapproche d’autres
romanciers par l’inscription de son œuvre dans un paysage
personnel et intime.
Le réalisme à la fois vécu et rêvé la situe en
périphérie du récit autobiographique (prb de la vérité et du
mensonge).
4.
Présentation de Sido.
- Un récit idéalisé :
Sido est considérée comme une mère idéale.
Elle est la
figure centrale de l’enfance et du passé.
A travers elle, les choses
et les êtres convergent.
La narratrice privilégie l’image du
« centre »....
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