Cours de philosophie sur l'inconscient
Publié le 25/05/2024
Extrait du document
«
Chapitre 3 :
Une deuxième composante controversée de mon sujet : l’inconscient
Constat :
o Dans le sens commun, que signifie ics ?
o Tu ne te rends pas compte/tu ne fais pas attention aux conséquences de tes actes.
o Dans les deux cas, on reste dans la continuité de ce que l’on a vu avec la cs : cs =
attention ; icsce = inattention
o Reste qu’il y a des choses en moi que je dis ou que je fais, mais je ne sais pas
d’où elles viennent : ex.
: actes manqués, lapsus, rêves.
Ne sont-ce là que des
étourderies ? des bugs de cs ? ou y a-t-il une autre origine ? Puis-je vraiment être
cs de tout ? Ne reste-t-il pas une part d’ombre en moi ?
Problèmes
o sa nature : différence de NATURE (2° instance psychique autonome) ou de DEGRE
avec la cs (non conscient, inattention) ?
o son existence : simple hypothèse ou preuves scientifiques ?
Enjeux :
o Liberté : si qc en moi me fait agir sans que je le connaisse, en quoi suis-je encore
libre ? ne suis-je pas en proie à un déterminisme ?
o Maîtrise : si la cs permet la connaissance, elle permet la maîtrise de soi, comme
le voulait Descartes : souveraineté du sujet.
Mais si elle n’est pas seule maître à
bord, tout s’écroule
o Responsabilité : en quoi puis-je être responsable de ce que je n’ai pas voulu ?
Pourtant, c’est bien moi qui en suis la cause ! NB : responsable < respondere =
répondre de.
Être responsable, c’est donc répondre de ses actes, autrement dit
les assumer.
Et on peut les assumer pour deux raisons : parce que j’ai voulu faire
cet acte, je dois donc en assumer mon INTENTION ou parce que je l’ai fait, je
dois donc assumer mon GESTE.
On retrouve cette dualité dans la distinction
homicide volontaire / homicide involontaire.
ATTENTION donc au double sens de RESPONSABLE : issu de la volonté (cause
subjective) ; cause objective (d’où elle vient).
I.
L’inconscience est-elle juste l’envers de la conscience ?
Thèse générale : Les pensées inconscientes sont celles auxquelles on ne fait pas
attention (cf.
caractéristique inverse de la cs)
Exercice sur le texte de Leibniz p.38.
Voir corrigé.
Conclusion : on peut, avec Leibniz, distinguer :
o PERCEPTION (pensée icsce) et APERCEPTION (pensée cste)
o Deux niveaux de pensées inconscientes :
les perceptions auxquelles on ne fait pas ou plus attention.
On pourrait faire
un effort et de nouveau les percevoir, mais on n’est pas obligé d’y faire
attention.
Ex.
: bruit du moulin à côté de ma maison.
On peut donc noter que
l’on ne fait pas attention à tout, on ne prend pas cs de toute la réalité (cf.
côté
sélectif de la cs).
Les PETITES PERCEPTIONS.
L’aperception est elle-même composée de
plusieurs perceptions, mais trop petites et trop faibles pour retenir mon
attention.
Malgré tous les efforts possibles, on ne peut pas en prendre
conscience, on ne peut pas y faire attention parce qu’elles sont de trop faible
1
intensité pour cela.
Elles provoquent bien en moi qc (des sensations) mais je ne
peux pas m’en rendre compte.
Ex.
: j’entends le bruit de la mer mais non celui
de chaque goutte d’eau qui la composent.
II.
L’inconscient est-il une deuxième instance psychique autonome ?
1.
« L’hypothèse de l’inconscient est nécessaire et légitime »1 (FREUD)
NÉCESSAIRE parce qu’elle se manifeste à travers des comportements et pensées
universels.
o Freud donne l’exemple des actes manqués, des rêves et des phénomènes
compulsionnels.
Si les derniers montrent bien la nécessité d’une deuxième
instance pensante et agissante en moi (puisque Je reconnais que la compulsion est
inepte), reste que ce ne serait pas un argument suffisant pour asseoir son
hypothèse : cela ne correspond qu’à une pathologie.
o C’est pourquoi les exemples de rêves et actes manqués sont forts, pcq ils
concernent tout le monde.
Avant Freud, on ne donnait pas de sens aux rêves.
Avec
Freud, ils prennent du SENS.
En effet, « SIGNIFIER » désigne à la fois :
ce qui veut DIRE qc, qui a un SENS, que l’on peut EXPLIQUER en déroulant
les éléments présents (on s’occupe du résultat).
manifester une intention (cela VEUT dire), que je peux INTERPRETER
(on s’occupe de l’origine) et donc COMPRENDRE.
o Avant Freud, on essayait tout au plus D’EXPLIQUER les rêves, ce qui est
impossible.
Avec Freud, on part dans l’interprétation, donc dans la recherche du
sens latent, derrière le sens manifeste : on cherche à les COMPRENDRE.
C’est une hypothèse LÉGITIMÉE
o par le fait que la cs n’est pas suffisante pour rendre compte de tous les
comportements
o par le succès de la cure analytique.
Reste que c’est une HYPOTHESE :
o L’inconscient n’est donc pas prouvé au sens scientifique du terme (il n’est pas
tangible, il n’est pas sensible donc il ne peut être au sens strict expérimenté).
Freud le déduit de ses longues observations et recherches à partir de personnes
souffrant de pathologies, donc à partir de ses expériences de cure.
o Par conséquent : on peut critiquer cette hypothèse au nom de son manque de
scientificité et donc renier l’existence de l’ics.
Cf.
critique de Popper dans le III.
Conclusion : Freud a conscience du pavé dans la mare qu’il jette avec sa
théorie : il dit qu’il opère la 3° humiliation pour l’Humanité, après Copernic et
Darwin : à chaque fois l’homme chute de son piédestal.
2.
il cache des données à la conscience.
Comment fonctionne-t-il ?
Il refoule les désirs liés à des interdits : il refoule tout ce qui entre en conflit avec
la conscience.
1
Métapsychologie (1915)
2
o
Le REFOULEMENT est le processus par lequel le moi rejette dans l’ics
les représentations (pensées, images, souvenirs) liées à une pulsion quand elles
n’ont pas réussi à franchir le barrage de la censure exercée par la cs morale,
particulièrement à l’encontre des pulsions sexuelles.
Attention, ces
représentations refoulées ne disparaissent pas mais persistent à l’insu du sujet
et sont condamnées à réapparaître dans la cs à travers des activités de
substitution.
o
Les PULSIONS.
La pulsion s’oppose à l’INSTINCT : l’instinct est purement corporel, et il n’y
a qu’une seule façon de le mettre en œuvre (parce qu’on le reçoit par
hérédité).
A l’inverse, la mise en place de la pulsion dépend de l’histoire de
l’individu.
Les pulsions relèvent donc autant de la vie psychique que
corporelle : elles sont la représentation psychique de l’excitation
corporelle.
Le BUT d'une pulsion est la satisfaction (suppression de l’état d’excitation).
Son OBJET est tout ce qui lui permet d’obtenir cette satisfaction (objet
étranger au corps lui-même).
Sa SOURCE est l’organe à l’origine de la pulsion.
Pour Freud, il y a 2 sortes de pulsion : la pulsion de vie (tendant à la
conservation de soi), représentée par la figure mythique d'Eros 2, et la pulsion
de mort (visant l'autodestruction), représentée par la figure mythique de
Thanatos3.
a sa logique propre .
Il ignore la réalité et désire simultanément des objets contraires.
Il déplace et condense des représentations, ce qui oblige à déchiffrer un rêve
comme un rébus.
Il est également indifférent à la réalité et est soumis au seul principe de
plaisir.
Le PRINCIPE DE PLAISIR consiste à éviter le déplaisir et procurer à
tout prix le plaisir.
Ce principe s’oppose au PRINCIPE DE REALITE, lequel
consiste à prendre cs des obstacles que la réalité met devant nos désirs.
Du
coup il ignore la morale et la temporalité.
Il contient l’ensemble de notre libido.
il
o
o
o
o
A bien retenir : pour Freud, le psychisme est constitué du ça, du moi et du
surmoi.
o Le CA est l’ensemble des pulsions inconscientes : pulsion primitive (qui
existent dès notre naissance) et des pulsions refoulées.
o Le MOI est l’instance consciente qui s’adapte à la réalité : elle doit maîtriser
les pulsions du ça, donc voir ce qui le satisfait ou non et dans quelle mesure.
Cette maîtrise se fait en partie consciemment, et en partie inconsciemment.
o Le SURMOI :
est la partie morale, qui sépare l’inconscient et le conscient par la
barrière de la CENSURE.
2
3
L’amour.
la mort.
3
il permet l’auto-observation et l’auto-critique et surtout la socialisation
pcq il correspond à l’intériorisation des règles sociales, morales, des non-dits
de la civilisation et des interdits parentaux 4.
Il est constitué par le déclin du complexe d’Œdipe 5 (environ après 5 ans).
o Conséquence : le moi est donc pris entre deux feux : la poussée des forces
inconscientes et la pression des injonctions mentales du surmoi.
Pour
illustrer le rapport entre le moi et le ça, Freud donne l’image du rapport
entre le cavalier et le cheval : c’est le cavalier qui commande mais parfois le
cheval mène la danse.
o....
»
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