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Cours de philosophie sur le langage

Publié le 05/05/2024

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« Condition de mon rapport à autrui : le langage //cs, vérité, ics, art, culture, nature, raison, science, justice  Constats : o le langage est LE phénomène social par excellence.

En effet, 1° il permet la vie en société : il met en place l’intersubjectivité et manifeste l’appartenance à une communauté.

Et 2° il est permis par la vie en société : je dois apprendre à parler. o Il me permet de m’adresser aux autres.

Or, il ne me permet pas toujours de m’exprimer comme je le souhaite (cf.« les mots me manquent»).  Problématique : le langage TRADUIT-il ma pensée (me permet-il de m’exprimer avec exactitude ?) OU TRAHIT-il ma pensée (auquel cas, en dit-il moins -quand il fait défaut, quand il m’empêche de dire ce que je ressens- OU en dit-il plus -révèle-t-il ma pensée malgré moi, par mon intonation, par un lapsus, etc.) ?  Enjeux : o Rapport du langage au sujet : est-ce lui qui fait ce que je suis ? aD : est-ce lui qui constitue mon ÊTRE, au double sens : 1° mon être particulier d’homme (ma différence spécifique) puisqu’on ne commence à exister en tant qu’homme qu’à partir du moment où l’on parle (ex. Victor, enfant sauvage) ; 2°mon être singulier (mon identité) cf.

registres de langue ; intonation ; mimiques ; gestuelle etc. o Utilisation du langage.

Quel rapport entre langage et pouvoir ? Est-il un moyen de manipulation ? de révélation ? Définitions 1  LANGAGE = réalité, fonction psychologique.

Ensemble de dispositifs organiques et intellectuels.

Il est la caractéristique de l’espèce humaine uniquement.

C’est la capacité à combiner des signes, selon certaines règles, dans l’intention de signifier qc, càd de donner un sens à la réalité.

L’exercice du langage produit :  LA LANGUE = institution qui s’impose au parler individuel à travers un vocabulaire et une grammaire.

C’est une réalité sociale, c’est l’ensemble de règles et de signes utilisés par une communauté précise.

Ex.

le mot cellule vient de Leeuwenhoek1 : les petits carrés (cellules) qu’il observait en regardant des pelures d’oignons dans son microscope lui faisaient penser aux chambres des moines. L’exercice individuel de la langue est :  LA PAROLE = réalité humaine.

En effet, par elle je m’affirme en tant qu’homme (UN être qui peut parler) ET en tant que personne singulière (CET être qui ne s’exprime pas comme tout le monde et qui a qc de précis à dire).  Attention : la parole est une FONCTION qui n’a pas d’organes propres et exclusifs.

Certes, elle nécessite des dispositifs organiques (on parle grâce aux cordes vocales ; poumons ; langue ; appareil auditif -c’est pourquoi un sourd de naissance est nécessairement muet- ; et grâce aux structures cérébrales).

Mais ces dispositifs sont insuffisants à eux seuls : les chimpanzés sont dotés des mêmes composantes mais ne parlent pas au sens strict. Inversement les muets qui n’ont pas toutes les composantes organiques ont quand même un langage.  Ainsi : le langage n’est pas une simple fonction organique mais plutôt intellectuelle et spirituelle.

On 1 Inventeur du microscope 2 peut dire que le langage est en puissance et la parole est en acte. I. Pourquoi l’homme parle-t-il : quel est le fondement du langage ? ORIGINE/FONDEMENT 1. Le langage est naturel à l’homme  PB : Se demander si le langage est NATUREL pour l’homme, c’est se demander 1° si c’est SPECIFIQUE ; dans ce cas l’animal ne le possède pas.

2° si c’est INNE, dans ce cas, un homme isolé serait apte à parler.

Or, n’a-ton pas plutôt besoin d’appartenir à la société pour qu’elle lui inculque le langage ? Dans ce cas, le langage semblerait plutôt CULTUREL.

Ex de l’enfant sauvage : en 1800, Victor, enfant sauvage, est capturé dans l’Aveyron.

Il vit à l’état d’animal, ne parle pas mais émet juste des grognements.

Il est confié au Dr Itard pour faire son éducation.

Celui-ci lui fait faire des exercices.

Ex : quand Victor a soif, Itard lui met un pot de lait devant les yeux et dit « lait », puis il donne le pot à sa servante qui dit « lait ». Le but était que Victor demande du lait.

Or il n’a jamais réussi : la seule fois où Victor a prononcé le mot « lait », c’est après l’avoir reçu, aD il ne faisait qu’exprimer sa joie d’avoir du lait et n’exprimait pas du tout une demande. Ainsi, l’expérience n’a pas fonctionné pcq Victor n’a pas eu l’abstraction nécessaire pour saisir ce qu’est une demande.

[//nature]  Référence : Rousseau, Essai sur l’origine des langues, ch.

2 Exercice en TD (voir corrigé). On ne commença pas par raisonner, mais par sentir.

On prétend que les hommes inventèrent la parole pour 3 exprimer leurs besoins ; cette opinion me paraît insoutenable.

L’effet naturel des premiers besoins fut d’écarter les hommes et non de les rapprocher.

Il le fallait ainsi pour que l’espèce vînt à s’étendre, et que la terre se peuplât promptement ; sans quoi le genre humain se fût entassé dans un coin du monde, et tout le reste fût demeuré désert. De cela seul il suit que l’origine des langues n’est point due aux premiers besoins des hommes ; il serait absurde que de la cause qui les écarte vînt le moyen qui les unit. D’où peut venir cette origine ? Des besoins moraux, des passions.

Toutes les passions rapprochent les hommes que la nécessité de chercher à vivre force à se fuir.

Ce n’est ni la faim, ni la soif, mais l’amour, la haine, la pitié, la colère, qui leur ont arraché les premières voix.

Les fruits ne se dérobent point à nos mains ; on peut s’en nourrir sans parler ; on poursuit en silence la proie dont on veut se repaître : mais pour émouvoir un jeune cœur, pour repousser un agresseur injuste, la nature dicte des accents, des cris, des plaintes.

Voilà les plus anciens mots inventés, et voilà pourquoi les premières langues furent chantantes et passionnées avant d’être simples et méthodiques.  A retenir sur le texte de Rousseau : o Le langage est naturel et vient des passions (des émotions). o Rousseau critique deux thèses sur l’origine du langage :  La thèse conventionnaliste.

Réfce : Condillac selon lequel le langage est le fruit du génie de l’homme). Arguments de Rousseau : cette thèse suppose l’usage de 4 la raison : on ne peut inventer des mots que grâce à la raison.

Or la raison n’est pas première (cf.

le bébé qui sent mais ne fait pas encore usage de raison).

De plus cette thèse tombe dans un cercle vicieux : « la parole paraît avoir été fort nécessaire pour établir l’usage de la parole ».

aD, on peut créer une langue mais pas un langage : sans langage aucune communication n’est possible, donc encore moins un accord entre les hommes.  Thèse de Lucrèce (p.90, à lire) : le langage est naturel pcq issu des besoins physiques.

C’est important de critiquer cette thèse pcq si le langage ne sert qu’à manifester les besoins, alors on réduit le langage à sa fonction pragmatique, utilitaire.

Le langage ne servirait plus qu’à communiquer les besoins et donc toute poésie, manifestation des sentiments n’auraient plus leur place, aD toute la sphère de l’expression disparaîtrait et du coup le sujet s’étoufferait. Argument : le langage est un phénomène social.

Pour qu’il y ait langage, il faut donc que les hommes soient rassemblés en groupes.

Or, le besoin éloigne les hommes les uns des autres.

En effet, la satisfaction des besoins physiques (faim, soif) ne nécessite pas le recours d’autrui (je peux cueillir une pomme tout seul) et même autrui me gêne pour la satisfaction de ces besoins (il peut me prendre cette pomme sous le nez pcq il veut les mêmes choses que moi ; il peut perturber mon sommeil ou ma chasse avec son verbiage par ex.). Ainsi, les besoins éloignent les hommes pcq ils sont un rapport de l’homme à la chose dont il a besoin et non un rapport d’homme à homme.

Conséquence : ce n’est pas la fonction d’information, de communication 5 qui prime mais la fonction poétique, donc la fonction d’expression. o Résolution du paradoxe : les besoins moraux ne sont pas de même.... »

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