Cours de philosophie
Publié le 05/05/2024
Extrait du document
«
Chapitre 2
Ce qui fait de moi un sujet : la conscience
Constat :
o L’homme a cs de ce qu’il fait/est
o La cs est double :
« prise de cs » ; « je suis cs que ce que je te demande est difficile… » : sens
psychologique, c’est lié à la connaissance
« avoir un poids sur la cs » ; « soulager sa cs » : sens moral, c’est lié aux
valeurs.
o On distingue aussi deux sens du mot sujet : le sujet psychique, à savoir
l’individu conscient, pensant, connaissant ; et le sujet moral, càd le sujet de droit
(sens juridique et moral), qui est responsable de ses actes
Pbtq :
o Est-ce si simple ? L’homme a-t-il vraiment cs de tout en lui ?
o Est-ce la cs qui fait mon identité ? Pb des amnésies.
Enjeu : les deux domaines de la cs s’articulent-ils forcément ? Prendre cs de ce
qu’est une personne humaine ne me conduit-il pas nécessairement à la traiter
moralement ?
Définitions :
o Cs spontanée : sentiment confus et immédiat que l’on a de soi, de son
existence.
Elle accompagne tous mes actes et pensées : c’est juste
l’enregistrement psychiques de mes actes (je me rends compte que je marche
etc.).
Il ne s’agit pas là véritablement de cs mais de SENTIMENT DE SOI, comme
l’a l’enfant avant de posséder véritablement le JE (environ 2 ans).
o Cs réfléchie : processus de mise à distance (on peut ici unir les deux sens du
mot réfléchir : penser/refléter une image), en effet, je réfléchis sur moi dans la
prise de cs, aD je fais un retour sur moi, un bilan ; et cela réfléchit une image
de moi, comme le miroir réfléchit mon image.
De même que si je suis collé au
miroir je ne vois rien, de même si j’en reste à l’immédiateté de l’action je ne me
rends compte de rien.
La cs réfléchie est donc le mouvement de la pensée
qui se tourne vers son propre contenu pour l’analyser et le juger.
C’est de
ce sens que nous parlerons.
o Dernière remarque : la cs est caractérisée par L’ATTENTION, à l’opposé de
tout ce qui est action mécanique, automatique (comme bouger les pieds sous la
table).
I.
La cs est-elle la différence spécifique de l’homme ?
1.
Seul l’homme pense
Référence Pascal, texte 1 p.26.
Exercice fragment 200, voir corrigé
Conclusion : L’homme est un « roseau pensant », càd il est à la fois :
o Misérable : le roseau est un des végétaux les plus faibles, la moindre brise le
plie.
L’homme est misérable du point de vue physique (ce qu’on a vu) et du point
de vue moral (grande vanité, passion de la gloire).
Ainsi Pascal symbolise ici la
grande fragilité de l’homme : il est FINI par l’espace et le temps (il est ici et
maintenant).
C’est d’ailleurs pourquoi il ne peut remplir l’espace et la durée).
1
o Grand : le roseau est finalement un des végétaux les plus résistants, puisqu’il se
plie, il ne se casse pas.
L’homme est grand par sa pensée : c’est par elle qu’il est
INFINI : l’homme pense tout le temps et sur tout.
Pascal a donc montré que la conscience est ce qui apporte DIGNITE à l’homme :
aD, c’est ce qui, non seulement lui donne de la valeur et de la force EN SOI, mais
cela lui apporte de la SUPERIORITE par rapport au reste des animaux.
C’est
d’ailleurs cette supériorité que l’homme traduit en exploitant faune et flore comme
le dénonce Morizot (//nature).
Ce texte s’oppose à toutes les théories qui accordent la conscience ou la
pensée à l’animal.
Compétence travaillée ici : l’IP.
o Référence : Rousseau, Discours sur l’origine et les fondements de
l’inégalité parmi les hommes, I1.
Pour Rousseau, il n’y a qu’une différence de
DEGRE et non de NATURE entre homme et animal parce que les deux sont des
machines qui ont des idées.
Du point de vue du corps de l’homme, on peut
effectivement parler d’une sorte de machine, puisque tout y est savamment
organisé (notion d’ORGANISME) et tout y répond mécaniquement.
o Comparaison Rousseau/Descartes : Point commun : parallèle entre le corps
et la machine comme le faisait Descartes (cf.
texte langage ; cœur comme
pompe).
Différence : Descartes va jusqu’à la thèse de l’animal machine : puisqu’il
n’est composé que d’un corps et non de cs, il ne fonctionne QUE comme une
machine.
Rousseau accorde quand même une forme de pensée à l’animal.
o Critique de la théorie de Rousseau : la complexité des combinaisons chez
l’homme n’implique pas seulement une différence de DEGRE mais elle devient une
différence de NATURE.
D’ailleurs, dans d’autres passages, Rousseau reconnaît que
les animaux n’ont pas d’idée générale mais seulement des idées particulières,
voire singulières : l’homme connaît l’arbre, l’animal connaît CET arbre.
Les idées
générales sont trop abstraites pour être élaborées par un animal.
une différence de NATURE est une différence d’ESSENCE entre deux
choses, la différence est donc QUALITATIVE.
La différence de DEGRE est une
variation de plus ou moins, la différence est donc QUANTITATIVE.
Conclusion : on ne peut attribuer la pensée et les idées aux animaux que dans un
sens très (trop) large du terme ‘pensée’ : processus physico-chimique dû à la
possession d’un cerveau.
Or, penser dépasse cela : penser < latin pensare =
peser.
Que s’agit-il de peser ici ? Le pour et le contre.
Donc penser est une
faculté créatrice et désintéressée.
Créatrice pcq il s’agit de combiner un
minimum d’éléments (les mots, les Idées) pour obtenir une infinité de pensées et
ainsi permettre l’adaptation à n’importe quelle situation.
Désintéressée pcq cela ne
vise pas directement l’intérêt pratique (sinon on ne ferait pas de poésie ou de maths).
Retenez bien : L’animal n’a pas et ne peut pas avoir la pensée abstraite,
désintéressée.
Il a suffisamment d’intelligence pour pouvoir s’adapter un minimum,
pour obtenir un intérêt pratique et pour pouvoir apprendre un minimum de choses
(on apprend aux singes à faire qc qui ressemble à du dessin ou à des maths) mais
seulement de façon mécanique (simple répétition, exactement comme quand vous
faîtes du ‘par cœur’).
ATTENTION : Pascal ne s’oppose pas directement à Rousseau, chrono-logiquement, c’est
impossible.
1
2
Conséquence : l’animal n’a pas une CS de SOI mais tout au plus une
SENSATION de SOI
2.
En conséquence, seul l’homme est un sujet
Définition :
Un sujet est un tout autonome, un centre de décision, qui met donc par luimême en place des pensées et des actions.
Il désigne tout être connaissant, et
donc tout être qui dit « JE ».
Ainsi, l’homme peut AGIR et non pas seulement
REAGIR.
A l’inverse, les animaux ne peuvent que réagir.
Réagir c’est être
uniquement soumis à la puissance des stimuli (càd.
des stimulations sensorielles), ils
sont donc dans l’immédiateté d’une situation.
IMMEDIAT/ MEDIAT Immédiat : ce
qui est direct, ce qui est donc donné (ma connaissance du temps) / Médiat : ce qui
nécessite un intermédiaire , ce qui est donc construit (ma connaissance de
l’hypoténuse d’un triangle).
Les animaux ne peuvent pas dépasser l’immédiateté
puisqu’ils ne connaissent pas la....
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