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Cours chômage terminale: Chapitre 3 : Comment lutter contre le chômage ?

Publié le 05/02/2025

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« Chapitre 3 : Comment lutter contre le chômage ? Objectifs d’apprentissage  Savoir définir le chômage et le sous-emploi et connaître les indicateurs de taux de chômage et de taux d’emploi.  Comprendre que les problèmes d’appariements (frictions, inadéquations spatiales et de qualifications) et les asymétries d’information (salaire d’efficience) sont des sources de chômage structurel.  Comprendre les effets (positifs ou négatifs) des institutions sur le chômage structurel (notamment salaire minimum et règles de protection de l'emploi).  Comprendre les effets des fluctuations de l’activité économique sur le chômage conjoncturel.  Connaître les principales politiques mises en œuvre pour lutter contre le chômage : politiques macroéconomiques de soutien de la demande globale, politiques d’allégement du coût du travail, politiques de formation et politiques de flexibilisation pour lutter contre les rigidités du marché du travail. Introduction Le chômage est une préoccupation permanente pour les pouvoirs publics.

Il pose en effet un double problème sociétal.

D’une part, il exclut du marché du travail une partie de la population active qui souhaiterait travailler.

D’autre part, il limite l’intégration du chômeur dans la société de consommation, de production, réduit ses liens sociaux, fragilisant parfois même sa dignité humaine. Après avoir défini le chômage, le sous-emploi, le taux de chômage et le taux d’activité, il s’agit d’étudier le chômage conjoncturel dû aux fluctuations de l’activité économique et le chômage structurel dû aux problèmes d’appariement, aux asymétries d’information (salaire d’efficience), et de mettre en évidence les effets positifs et négatifs des institutions, comme le salaire minimum ou les règles de protection de l’emploi afin, ensuite, de comparer les principales politiques mises en œuvre pour lutter contre le chômage : politiques de soutien de la demande globale, politiques d’allègement du coût du travail, politiques de formation et de flexibilisation pour lutter contre les rigidités du marché du travail. 1.

Les sources du chômage 1.1. Comment définir et mesurer le chômage 1.1.1.

Le chômage Définir le chômage n'est pas aisé.

Or, la définition retenue a des conséquences sur le nombre de chômeurs comptabilisés et donc sur le niveau du taux de chômage annoncé.

Les économistes s'appuient sur les critères du Bureau international du travail (BIT) permettant de définir ce qu'est un « chômeur ».

Il s'agit d'une personne en âge de travailler (15 ans ou plus) qui remplit trois conditions cumulatives : être sans emploi, être disponible pour occuper un emploi et en chercher un activement. Une fois déterminé le nombre de personnes répondant à ces critères, on peut calculer le taux de chômage, c'est-à-dire la part des chômeurs dans la population active (les actifs regroupent les personnes occupant un emploi et les chômeurs). E_mail : [email protected] 1 taux de c h ô mage= nombre de c h ô meurs population active Fin 2019, le taux de chômage au sens du BIT s'établissait à hauteur de 8,1 % de la population active en France (hors Mayotte) et à 7,9 % en France métropolitaine, soit environ 2,4 millions de personnes. 1.1.2.

Le sous-emploi Il est également important de tenir compte du sous-emploi.

Selon l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), il concerne les personnes actives occupées au sens du BIT qui travaillent à temps partiel mais qui souhaiteraient travailler davantage.

Le sous-emploi apparaît donc comme une sorte de « semi-chômage ».

Selon les chiffres de l'INSEE, en 2018, il concerne près de 1 614 000 personnes, soit 6 % des personnes en emploi. Le taux d'emploi est de plus en plus souvent utilisé pour mesurer la part des personnes qui occupent un emploi dans le total des personnes en âge de travailler (entre 15 et 64 ans).

Il permet de mettre en évidence la capacité des organisations productives à embaucher de la main-d'œuvre potentielle, c'est-à-dire les personnes qui ont l'âge de travailler.

En 2018, la France a un taux d'emploi (environ 65,8 %), parmi les plus faibles de l'Union européenne. taux d ' emploi= 1.2. ' nombre d actifsoccup é s population en â≥de travailler Les explications du chômage conjoncturel Les fluctuations de l’activité économique peuvent avoir des effets sur le chômage conjoncturel, c’est-à-dire à court terme.

En effet, ce type de chômage est le résultat des mouvements à la hausse ou à la baisse de l’activité économique.

Il varie à la baisse si la croissance est perçue comme durable par les entrepreneurs, ou à la hausse si la conjoncture est déprimée ou les perspectives jugées inquiétantes.

Lors des phases de croissance forte, la production augmente pour s’adapter à une demande globale attendue à la hausse par les producteurs.

À productivité constante, il faut donc produire plus et utiliser davantage de facteur travail pour suivre cette hausse de la production, ce qui crée des emplois et fait baisser le chômage.

C’est ce qui s’est produit en France entre 2016 et 2018.

Dans le cas contraire, lors des phases de ralentissement, les producteurs s’adaptent à une demande qu’ils attendent en baisse, et vont donc produire en moins grande quantité, avec moins de facteur travail mobilisé, ce qui détruit des emplois et fait augmenter le chômage.

C’est ce qui s’est produit en France à partir de 2008 lors de la crise des subprimes. Doc 1 page 76 hachette 2020 https://enseignants.lumni.fr/fiche-media/00000001277/lacrise-financiere-mondiale-et-ses-effets-sur-l-emploi.html A l’image de la crise de 2008 (la grande récession), la hausse du chômage à partir de 2008 s’explique par le ralentissement de l’activité des entreprises qui font face à une demande de biens et de services en baisse.

En effet, à cause de la crise immobilière américaine, les banques du monde entier deviennent méfiantes et accordent moins de crédits.

Les agents économiques (ménages et entreprises) voient leurs revenus diminuer et diminuent leurs dépenses (consommation et investissement), ce qui diminue la production et l’emploi.

On parle alors de chômage « conjoncturel » car les suppressions d’emplois sont liées à une situation économique soudainement dégradée (fluctuations).

Les employeurs sont incités à E_mail : [email protected] 2 réduire leur activité et à mobiliser moins de facteur travail pour réaliser une production en baisse. 1.3. Les causes du chômage structurel Le chômage structurel, quant à lui, est un chômage chronique, durable et contre lequel il est difficile d'agir.

Il a plusieurs causes. 1.3.1.

Des problèmes d’appariements Tout d'abord, il s'explique par des problèmes d'appariements : l'offre de travail (les actifs) et la demande de travail (qui émane des entreprises à la recherche de travailleurs) ne se rencontrent pas.

Ces problèmes de matching peuvent résulter de :  L’inadéquation de qualifications Les qualifications peuvent être aussi en cause : les inadéquations des qualifications requises et celles dont disposent les candidats et des chômeurs sont sources de chômage structurel (les mineurs, … les couturières avec des qualifications qui ne sont pas très demandées actuellement en France …).

Un problème d’appariement apparaît lorsque l’employeur ne trouve pas précisément le candidat aux compétences adéquates pour un poste, et réciproque. Malgré l'importance du chômage en France, certains secteurs précis ne parviennent pas à recruter : ingénieurs, personnels de maison, etc.) ;  L’inadéquation spatiale La répartition des demandeurs et des offreurs d’emplois n’est pas égale dans toutes les régions.

Les régions sont plus ou moins dynamiques du point de vue de la production et de la création d’emplois.

Les chômeurs des Pyrénées-Orientales ne sont pas forcément en mesure de chercher un emploi dans une autre région : si leur conjoint a déjà un emploi dans la région, ou s’ils sont dans l’impossibilité de se déplacer, ils seront contraints de rester à chercher un emploi sur place.

En outre, la recherche d’emploi à distance est souvent moins fructueuse car la personne ne bénéficie pas de son réseau social de proximité pour amplifier ou appuyer sa recherche.  Frictions Les frictions sur ce marché, sont le temps nécessaire aux chômeurs, pour trouver un emploi et aux recruteurs, pour pourvoir un poste (asymétries d’informations entre l’offre et la demande notamment).

On peut constater que le chômage n’est pas un phénomène uniforme sur le territoire français, ce qui permet d’introduire l’hypothèse de la faible mobilité de la maind’œuvre.

De nombreux emplois non pourvus, le sont dû fait de la localisation de l’employeur et le futur salarié (diagonale des faibles densités, pôle de compétitivité …). 1.3.2.

Les asymétries d’information Le chômage structurel peut également résulter des asymétries d'information inhérente à la relation salariale (par exemple, l'employeur ne dispose pas d'une information parfaite sur les capacités réelles du travailleur au moment de l'embauche).

Cela conduit souvent les employeurs à mettre en place un salaire d'efficience, c'est-à-dire à payer les salariés à un niveau plus élevé que le niveau de salaire d'équilibre afin de les inciter à l'effort et ainsi réduire l'incertitude. E_mail : [email protected] 3 1.3.3.

La rigidité du marché du travail Sur le marché du travail, les institutions, c’est-à-dire les réglementations (notamment le salaire minimum et les règles de protection de l’emploi), ont des effets positifs et négatifs sur le chômage structurel, indépendamment de la conjoncture économique. D’après le paradigme néoclassique standard (vu en 1ère), le marché du travail est un marché comme les autres et ce sont aux mécanismes de marché.... »

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