Côte-d'Ivoire: 1985-1986
Publié le 14/09/2020
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Côte-d'Ivoire 1985-1986
La Côte-d'Ivoire a été en Afrique le pays du "miracle économ
ique" avant que la crise économique
mondiale ne la frappe par surprise, au début des années quatre-vin
gt, après la chute brutale des cours du
café et du cacao.
La houlette paternaliste du vieux président Félix Houphouët-Boi
gny qui, à quatre-vingt-un ans en 1986,
gouverne son pays depuis 1960 a dû se faire plus dure et plus éner
gique.
La politique "de rigueur" mise
en oeuvre en 1984 a été activement poursuivie.
La corruption a enf
in été dénoncée.
Il faut dire que les
dirigeants ont pris de très mauvaises habitudes et que les scandales
à milliards sont devenus monnaie
courante dans ce pays.
C'est ainsi qu'Emmanuel Dioulo, député-mair
e d'Abidjan, a été compromis dans
un scandale financier portant sur près de 30 milliards de francs CFA
(600 millions de francs français) et a
dû momentanément prendre la fuite.
Un autre, Mohamed Diawara, anci
en ministre des Finances, a été
accusé d'avoir détourné plus de 6 milliards de francs CFA appar
tenant à la Communauté économique de
l'Afrique de l'Ouest (CEAO).
Au début 1986, il n'avait toujours pas
rendu gorge.
Plus que jamais, la politique de réduction du train de vie de l'Ét
at est à l'ordre du jour.
Les indemnités de
logement ont été supprimées.
Les salaires des 82 000 fonctionna
ires et agents de l'État sont bloqués
depuis 1984.
En janvier 1985, ceux des 16 000 agents des sociétés
d'État et d'établissement publics
nationaux ont été - sauf cas particuliers - alignés sur la gril
le des salaires de la fonction publique.
Cette
dernière mesure a déclenché un vif mécontentement suivi d'un
e grève, en juin 1985, énergiquement
réprimée: 342 enployés ont été aussitôt licenciés ;
le calme revenu, 276 d'entre eux ont été réintégrés.
Sur le plan industriel, le programme sucrier, véritable gouffre finan
cier, a été revu.
Deux complexes ont
été fermés, ceux de Serebou et de Katiola.
Un programme de ré
habilitation a été mis au point pour les
quatre autres (Zuémoula, Borotou, Ferkessedougou I et II).
Toutes ces mesures ont porté quelques fruits.
Le taux de croissance d
u PNB, nul en 1984, est redevenu
positif en 1985.
En janvier 1986, l'année s'annonçait bonne.
1985
a enregistré une production record de
cacao (500 000 tonnes), de café (270 000 tonnes) et de coton (21
2 000 tonnes), alors qu'en 1960, année
de l'indépendance, la Côte-d'Ivoire ne produisait que 80 000 tonne
s de cacao, 60 000 tonnes de café et 6
000 tonnes de coton.
Les prix d'achat du cacao et du café ont pu ê
tre augmentés et sont passés
respectivement à 400 francs CFA et 200 francs CFA le kilo.
Par ailleurs, la réduction sensible du nombre d'assistants techniques
a permis de dégager quelques
ressources financières.
Elles ont servi au recrutement de douze cents
jeunes universitaires après
septembre 1985.
Coût: deux milliards de francs CFA.
Une politique active d'intervention a été poursuivie en matière
de pêche.
La Côte-d'Ivoire est devenue en
1986 le premier producteur africain de thon et le deuxième exportateu
r mondial, après le Japon.
Quant au secteur industriel, il se remet plus lentement des mauvaises an
nées.
Selon le ministère ivoirien
de l'Industrie, il y avait, en 1982, 727 entreprises réalisant 1 066
milliards de francs CFA de chiffres
d'affaires, dont 37% à l'exportation.
Ces entreprises employaient 60
359 personnes, dont 75% de
nationaux.
Depuis, de nombreuses faillites et cessations d'activité o
nt été enregistrées.
Sur le plan social, la présence massive des étrangers est toujours
mal ressentie.
Des Ghanéens
illégalement entrés en Côte-d'Ivoire sont régulièrement e
xpulsés.
Les 1er et 2 juin 1985, 500 d'entre eux
ont été expulsés d'un coup.
Lors d'un match de football entre l
e Ghana et la Côte-d'Ivoire, à Kumasi, des
bagarres ont éclaté, suivies, le 2 septembre 1985, de violents inc
idents à Abidjan.
Des mesures ont dû
être prises pour le rapatriement de 10 000 ressortissants ghanéens
, sur les 300 000 qui vivaient en Côte-
d'Ivoire.
Le cardinal Yago a fêté à Abidjan ses vingt-cinq ans à la tê
te de l'Église catholique ivoirienne forte d'un
million de fidèles, de ses diocèses dotés de onze évêques
nationaux et de ses 500 prêtres dont 136
Ivoiriens.
Le VIIIe congrès du Parti démocratique de Côte-d'Ivoire (PDCI,
parti unique) s'est déroulé sans surprise.
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