Costa Rica: 1987-1988

« file:///F/dissertations_pdf/Nouveau%20dossier/450809.txt[14/09/2020 16:45:04] Costa Rica 1987-1988 Dès son accession à la Présidence de la République, le 8 mai 1986 Oscar Arias avait manifesté sa volonté de faire revenir le Costa Rica à sa position constitutionnelle de neu tralité, fortement compromise sous son prédécesseur.

Si la présence de troupes de la Contra nicaraguay enne était officiellement niée, l'enjeu essentiel de la campagne électorale avait été le maintien ou la suppression de ses bases au nord du pays.

Reprenant nombre de propositions du groupe de Contadora, O.

Arias a é laboré un "plan de paix" pour lequel il a obtenu l'appui de plusieurs pays européens, dont la Franc e, au cours d'un voyage effectué dans la première quinzaine de juin 1987.

L'adoption de ce plan, le 7 aoû t 1987, par les cinq chefs d'État d'Amérique centrale a déclenché un processus réel de transfo rmation de la région et a valu à son auteur d'obtenir le prix Nobel de la paix en octobre.

Tout au long de l'année, l'ensemble de la population s'est mobilisé autour de son président.

Il faut dire qu'elle a découvert avec surprise l'ampleur des activités de Washi ngton sur son sol.

Fin mai, le Wall Street Journal révélait l'aide apportée à la Contra par un riche pr opriétaire de nationalité nord-américaine, à partir de ses terres situées près de la frontière nicaraguayenn e.

En juin, elle apprenait à travers l'enquête sur l'"Irangate" que l'ambassadeur des États-Unis à San José av ait officiellement pour mission de renforcer le front sud de la Contra.

Les succès diplomatiques se sont accompagnés de résultats éc onomiques satisfaisants quoique fragiles.

Le Costa Rica a connu en 1987 un taux de croissance de 3,5% à 4%, net tement supérieur à celui de ses voisins, grâce au développement d'exportations non traditionnelles (agricoles et industrielles), qui sont venues compenser la chute des cours du café et le renchérissement de la facture pétrolière.

De plus, les investissements privés ont connu un rythme soutenu, en augmentation d e 10% par rapport à 1986.

Mais l'inflation (15%) n'a pu être maîtrisée, les importations ont trop augmenté, et le pays a dû décréter un moratoire partiel du paiement de la dette au milieu de l'année 1987.

Les mesures d'austérité adoptées pour faire face à ces problèmes ont provoqué de nombreux méc ontentements, qui se sont manifestés en mars 1988 par d'importants mouvements de grève.

Après avoir gagné ses galons sur le plan extérieur, il restait au président à les gagner sur le plan intérieur.. »