Cosima Wagner1837-1930Des trois enfants qu'eut Liszt de sa liaison avec Mme d'Agoult, seule Cosima vécut assez pourremplir la brillante destinée prévoir et l'hérédité et les ambitions paternelles.
Publié le 23/05/2020
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Cosima Wagner
1837-1930
Des trois enfants qu'eut Liszt de sa liaison avec Mme d'Agoult, seule Cosima vécut assez pour
remplir la brillante destinée prévoir et l'hérédité et les ambitions paternelles.
Ce fut elle, en
effet, qui (autant que faire se pouvait) apporta bonheur et calme à Wagner, l'“ homme sans
paix et sans joie ” et vestale obstinée, fut 47 ans la prêtresse de Bayreuth.
Elle naquit sur les bords du lac de Côme le 24 décembre 1837.
D'où son nom.
Lorsque la
mésentente s'établit définitivement entre ses parents, ce fut à Paris qu'elle fut élevée avec ses
frère et s œ ur par leur grand-mère d'abord, puis par la gouvernante sévère que leur imposa la
vigilance paternelle.
En 1855 Liszt, craignant de plus en plus l'influence de Mme d'Agoult sur
ses filles, les envoya à Berlin chez la mère d'un de ses plus brillants élèves, Hans de Bülow.
Ce
dernier s'éprit très vite de Cosima et le mariage eut lieu le 18 août 1857 à Berlin.
Ce n'était sans doute, dans la vie de Cosima, qu'une préface à son destin d'inspiratrice.
Si,
physiquement elle ressemblait beaucoup à son père (même magnifique regard, même visage
allongé qui la faisait surnommer en famille “ la Cigogne ”), elle tenait de sa mère une
cérébralité très accusée et, animatrice avant tout, elle voulut pousser son mari à produire.
Mais, homme d'un talent réel, le génie manquait à l'excellent Bülow.
Le grand lyrique dont parlait toute l'Europe pour l'admirer ou le haïr, ce Wagner
l'“ Enchanteur ”, ce “ surhomme ” selon Nietzsche, celui dont le seul regard l'avait fait fondre
en larmes dès que Cosima l'avait entrevu à Zürich lors de son voyage de noces : voilà l'être
qui avait besoin d'elle pour achever son œ uvre gigantesque, voilà celui auquel elle allait
donner sa vie, lui sacrifiant jusqu'à la pitié qu'elle devait éprouver pour le mari abandonné à
sa solitude.
Après plusieurs années partagées entre Berlin et de nombreux séjours auprès du Maître qui
réclamait la présence des Bülow à la fois pour se servir du talent d'Hans et jouir de l'ivresse
d'une passion réciproque, Cosima finit par aller définitivement s'installer à Tribschen en 1868,
dans la maison qu'ils avaient ensemble choisie.
Depuis qu'elle connaissait le musicien, elle
avait assisté à la genèse de Tristan (inspiré toutefois par Mathilde Wesedonck), à celle des
Maîtres Chanteurs. Mais c'était maintenant l'époque où, dans une exaltation croissante, se
nouait l'“ Anneau ” des Nibelungen. La naissance d'un fils tant désiré, le 6 juin 1869, marqua
l'apogée de l'épisode Siegfried. Ce fut ce nom que, triomphalement, les parents donnèrent à
l'enfant et le délicieux Siegfried-Idyll, tiré du thème de la Paix de l'opéra, fut joué pour la
première fois le 24 décembre à Tribschen, pour l'anniversaire de Cosima et en hommage à son
rôle d'Egérie.
La femme de Wagner, Minna, était morte en 1866 Le divorce d'avec Bûlow prononcé le 18
juin 1870, le 25 août de la même année Wagner épousait Cosima.
Le Crépuscule des Dieux
s'amorce ; Bayreuth s'éveille à son destin wagnérien.
Entre 1870 et 1876, c'est une fièvre de
construction : le Festspielhaus et la villa Wahnfried qui va dorénavant abriter la famille,.
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