Cosaques - anthropologie.
Publié le 18/05/2020
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Cosaques - anthropologie.
Cosaques , groupe de populations semi-nomades qui vivaient aux marches des États moscovite et polono-lituanien, dans les steppes commençant au nord de la mer Noire et des montagnes du Caucase, et s'étendant à l'est vers les monts Altaï.
D'origine turco-tatare, le mot kazak signifie « homme libre ».
Selon certains historiens, les Cosaques seraient constitués par des combattants irréguliers recrutés parmi les nomades et par des paysans slaves qui, au cours des XIVe et XVe siècles, fuyaient le servage.
Les plus importantes communautés cosaques étaient celles du Don, du Dniepr, de l'Oural et du Terek.
Chaque communauté était autonome : organisée selon un principe démocratique et militaire, elle avait à sa tête une assemblée générale(rada) chargée d'élire les chefs (atamans). En échange de blé, les Cosaques assurèrent la protection des frontières des États russe et polono-lituanien, notamment contre les incursions des Turcs et des Tatars : ils servirent de courriers, de mercenaires, ou d'agents de pénétration des Russes dans leur expansion vers le sud et vers l'est ; ainsi,les Cosaques du Don, sous la conduite de leur ataman Iermak, participèrent vers 1580 à une expédition contre le khanat de Sibérie.
Toutefois, les communautés cosaques eurent à défendre leur liberté et leurs traditions contre l'expansion de la colonisation polonaise et contre l'affermissement du pouvoir tsariste : Bogdan Khmelnitski, hetmandes Cosaques zaporogues (« au-delà des rapides du Dniepr »), s'allia aux Tatars de Crimée et obligea les Polonais à reconnaître les « libertés » cosaques (1649).
De mêmeen 1707-1708, Mazeppa rechercha l'appui de Charles II de Suède contre Pierre le Grand.
En Russie, les atamans Stenka Razine et Pougatchev prirent respectivement la tête des insurrections paysannes de 1670-1671 et de 1773-1774.
Après l'écrasement des Cosaques zaporogues par Catherine II (1775), le gouvernement tsariste accorda aux cosaques des privilèges : les communautés furent transforméesen régiments (voïska) dont les chefs, nommés par le tsar, furent assimilés à la noblesse d'empire.
Les cosaques de rang reçurent des lots de terre supérieurs à ceux de la paysannerie locale et devaient, en contre partie, faire leur service militaire et fournir leurs chevaux.
Appréciés et reconnus comme des troupes d'élite, les régimentscosaques participèrent aux campagnes militaires et aux menées expansives de l'Empire russe tout au long du XIXe siècle.
Au début du XXe, Nicolas II fit appel aux Cosaques pour réprimer les mouvements nationaux et révolutionnaires.
Au cours de la guerre civile qui fit suite à la révolution de 1917, la majorité des Cosaques combattit l'armée Rouge.
L'avènement du système soviétique apporta denombreux changements dans leur vie : les plus fortunés furent privés de leurs biens et les distinctions sociales fondées sur la richesse furent abolies.
Le nouveaugouvernement abolit également les formes traditionnelles d'administration locale, et les soldats cosaques furent libérés de leurs obligations spéciales militaires et policières.Au début des années 1930, les Cosaques prirent part à la collectivisation, malgré une certaine résistance.
Les unités de cavalerie cosaques furent supprimées, et denombreux Cosaques furent déplacés au Kazakhstan et en Sibérie.
En 1936, le gouvernement soviétique rétablit plusieurs divisions de cavalerie cosaques qui combattirentles Allemands lors de la Seconde Guerre mondiale.
Pendant la période soviétique, les Cosaques purent pratiquer leurs coutumes et maintenir leurs traditions dans lesrégions du Don et du Kouban.
En 1990, des associations cosaques se formèrent dans les régions traditionnelles du sud de la Russie : la partie inférieure du Don, le nord du Caucase, les monts Oural etl'Extrême-Orient, et une union nationale cosaque fut fondée à Moscou la même année.
Après la dissolution de l'URSS, en 1991, ce mouvement s'étendit à des régionsextérieures aux terres cosaques traditionnelles et, à la fin de 1992, des associations cosaques virent le jour dans plusieurs grandes villes du Nord, comme Saint-Pétersbourget Moscou.
Au départ, ces associations présentèrent des revendications de nature culturelle et historique, puis exigèrent une administration locale autonome ainsi que la restitution deleurs terres traditionnelles.
En 1992, un décret signé par Boris Eltsine réhabilita les Cosaques, leur accorda le statut de groupe ethnique et des terres à titre gratuit,moyennant la protection des frontières de la Russie par des forces cosaques.
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