corrigé de Rousseau: l'amour des distinctions
Publié le 03/02/2022
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Rousseau écrit ici en moraliste; non en moraliste qui juge et condamne, mais en fin connaisseur de la nature humaine, dont l'amb est de rendre clair ce qui agit confusément au plus profond de nous. 1 comprise, ainsi mise au jour, la passion des distinctions peut révéler sa force, mais, en même temps, son extrême vacuité. Voilà pou l'auteur note, comme en passant, que cette passion est, maigr intensité, plus facile à vaincre que l'intérêt: car, même si nous sommes habitués à nous savoir égoïstement soumis à l'argent découvrons avec Rousseau, comme une révélation subite, le ca absurde et contradictoire de nos comportements, la soumission intérêt prestigieux contre notre intérêt matériel. La compréhensio véritable nature d'une passion est le premier pas vers son éradicat ne pourra être heureux sans savoir pourquoi on a été jusqu'à malheureux, et c'est finalement bien à cela que s'est employé R dans ce texte : nous guérir de notre passion en en dévoilant la la jouissance que l'homme peut en retirer.
«
Pour jean-Jacques Rousseau c'est l'amour des distinctions, le desitd?
paraitre, la volonté d' abre remarqué respecté et admire.
Or, même si li de
ponsidère généralement l'intéret c'est-d-dire l'amour de l'argent, comma
ha passion dominante de l'homme, et même comme le pire de ses défalts,
Fauteur va s'attacher à démontrer ici que c'est pour se permettre de
briller en société que l'on poursuit avec acharnement la fortune.
Ainsi, la
richesse apparaitra paradoxalement comme un moyen, et non plus
comme une fin:
on comprendra alors
ce qui fonde réellement la
pertinence de la maxime populaire selon laquelle l'argent ne fait pas 1e
bonheur.
[Développement]
Comme nous le font remarquer les moralistes, on constate chez la plupart
d'entre nous une tendance générale et naturelle à l'estime de soi :
aveuglés par la subjectivité et poussés par un sentiment d'orgueil, nous
jugeons bien souvent de ce que nous sommes de manière trop favorable
ou trop partiale.
Or, Rousseau nous invite dès les premières lignes de ce
texte à tempérer ce jugement trop abrupt ou trop sévère : l'homme
souvent coutume de se dévaluer plus que de raison, c'est-à-dire de
s'estimer « plus méprisable » qu'il ne l'est en réalité.
Là réside la
singularité, c'est-à-dire la particularité étrange de la condition humaine,
relativement à l'image que l'individu se forge de lui-même : comme
l'orgueil, le dégoût de soi est lui aussi susceptible de s'appuyer sur des
motifs exagérés ou sur des raisons inexactes, car on peut se convaincre de
son indignité pour de mauvaises raisons, ou s'avouer à soi-même des
défauts qui n'en sont pas réellement.
Quel est donc le reproche essentiel que l'homme adresse à l'homme ?
Quel est le vice, quelle est l'indignité majeure dont chacun reconnaîtrait
aisément qu'elle constitue, sinon la sienne propre, du moins le défaut
moral principal de l'espèce humaine ? On croit généralement que c'est
l'amour de l'argent; on pense que c'est l'intérêt porté à la conquête et à
la possession des choses matérielles qui cause la ruine morale de l'espèce
humaine, puisque tout vice semble y trouver sa source et son explication:
égoisme, avarice, envie, rivalité, violence.
Or, en cela, les hommes se trompent, dit Rousseau.
L'intérêt n'est pas ce
défaut passionnel premier dont toute la misère de l'homme dépendrait,
puisqu'il existe une autre passion, qui occupe une place à la fois plus
importante et plus difficile à apercevoir dans le cœur humain : l'amour
des distinctions, c'est-à-dire le désir d'être considéré par autrui, la
volonté de susciter l'admiration.
Il s'agit bien ici d'une passion, d'une
tendance naturelle, que l'homme ne se donne pas comme un but réfléchi
à atteindre (et qu'il pourrait ainsi maîtriser), mais d'un sentiment
profond, durable et obscur, qui l'entraîne et le dirige, sans qu'il en soit
obligatoirement conscient, comme un esclave obéit sans réfléchir à un
maître supérieur.
Mais pourquoi l'amour des distinctions est-il, selon Rousseau, plus fort
que l'amour de l'argent, ou de la prospérité en général ? Parce que - et
cela est la thèse fondamentale du texte
cette seconde passion est
soumise à la première comme un moyen à sa fin, comme un instrument
au service d'un but.
Lorsque nous agissons, nous pouvons justifier nos.
»
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