Corée du Sud - 2005-2006: Affaiblissement du parti gouvernemental Uri
Publié le 13/09/2020
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Corée du Sud 2005-2006
Affaiblissement du parti gouvernemental Uri
La perte de la majorité à l'Assemblée nationale au terme des é
lections législatives partielles du 30 avril
2005 a réduit la marge de manœuvre du parti gouvernemental Uri (N
otre parti de l'ouverture) et du
président Roh Moo-hyun (au pouvoir depuis 2003) sur la scène int
érieure.
Disposant d'un faible soutien
de la part d'une opinion publique déçue par les promesses de ré
formes non tenues et préoccupée par le
ralentissement économique, le président Roh a tenté, fin juille
t 2005, de reprendre l'initiative en
proposant une alliance avec l'opposition conservatrice afin de mettre un
terme aux rivalités régionales
anciennes qui agitent la vie politique, sans succès.
Une nouvelle dé
faite aux législatives partielles du 26
octobre 2005, lors desquelles les candidats du principal parti d'opposit
ion (Grand Parti national, GPN) ont
remporté les quatre sièges en jeu, a conduit à la démission
du chef du parti Uri, Moon Hee-sang.
Le
remaniement ministériel partiel effectué en janvier 2006 et la dé
mission en mars du Premier ministre Lee
Hae-chan – critiqué pour avoir joué au golf le jour d'une grè
ve nationale des chemins de fer –, ainsi que
son remplacement par l'avocate et ancienne ministre de l'Environnement H
an Myung-sook, n'ont pas
empêché Uri d'essuyer un important revers lors des élections lo
cales du 31 mai 2006.
L'opposition y a
remporté quinze des seize postes de maires (dont celui de Séoul)
et de gouverneurs de provinces à
renouveler.
Cet affaiblissement progressif du parti présidentiel s'inscrit dans u
n contexte national troublé par la
révélation de nouveaux scandales.
Les grands groupes industriels (
chaebol), symboles du « miracle
coréen », ont été rattrapés par leurs pratiques peu trans
parentes du passé.
Au cours de l'été 2005, le
président de Samsung a été accusé d'avoir transmis à son
fils, en 1996, des obligations convertibles de la
maison mère du groupe à 9 % de leur valeur lui octroyant le contrô
le du conglomérat.
Un enregistrement
des services secrets sud-coréens a par ailleurs montré l'implicati
on de Samsung dans le financement des
« caisses noires » du candidat conservateur à la présidentie
lle de 1997.
En avril 2006, le président de
Hyundai Motor, premier constructeur automobile coréen et septième
mondial, a été arrêté pour
détournement de fonds et abus de confiance.
Quant à l'ex-P-DG de D
aewoo, Kim Woo-choong, revenu au
pays après avoir fui la justice pendant six ans, il a été conda
mné à dix ans de prison en mai 2006 pour
avoir détourné vingt milliards de dollars et entraîné la fai
llite de son groupe.
Dans un autre registre, le scandale de la fraude scientifique en matiè
re de clonage thérapeutique et la
disgrâce du professeur Hwang Woo-suk ont été vécus comme un
drame national.
Celui qui apparaissait
comme un futur prix Nobel a été inculpé en mai 2006 pour fraude
, détournement de fonds (près de 3
millions de dollars) et violations des lois bioéthiques.
Une croissance alimentée par la demande intérieure
Sur le plan macroéconomique, la croissance de l'économie a été
plus équilibrée en 2005 (+ 4 %) qu'en
2004 (+ 4,6 %), grâce à la poursuite du redressement de la deman
de intérieure.
La consommation des
ménages, après deux années de contraction suite à l'éclat
ement de la « bulle des cartes de crédit » en
2003, a progressé de + 3,2 % en 2005.
La solvabilité des ménage
s s'améliore mais le nombre important
d'emprunteurs défaillants – 3,6 millions, soit près d'un dixiè
me de la population d'âge actif – demeure un
frein à la consommation privée.
Les exportations, après une pro
gression record en 2004 (+ 31 %), ont
connu un ralentissement sensible en 2005 (+ 12 %) en raison notamment
du fléchissement des
commandes de la Chine, premier partenaire commercial de la Corée du S
ud.
La croissance des
importations a également ralenti (+ 16 % au lieu de + 25 % en 2004)
, permettant de dégager un
excédent commercial de 23 milliards de dollars (près de 3 % du PI
B).
En revanche, l'investissement
domestique, freiné par la récession dans le secteur de la construc
tion, peinait à redémarrer malgré une
amélioration de la trésorerie des entreprises.
L'accumulation d'ex
cédents courants alimentait les pressions
à l'appréciation du won et inquiétait le gouvernement, même
si cela permettait par ailleurs de contenir les
tensions inflationnistes (2 % en mars 2006) nées de la flambée d
es cours du pétrole.
La société sud-coréenne, dont le taux de fécondité a bais
sé par rapport à 2004 et constitue déjà le plus
faible des pays de l'OCDE (Organisation de coopération et de déve
loppement économiques) à 1,08 enfant
par femme en 2005, doit faire face au défi majeur du vieillissement d
émographique, posant le problème
du financement des régimes de retraite.
La baisse continue du nombre
des naissances révèle le poids.
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