Corée du Sud - 2003-2004: Redéfinition de l'alliance Washington-Séoul
Publié le 13/09/2020
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file:///F/Lycée/1/450750.txt[13/09/2020 23:43:54]Corée du Sud 2003-2004
Redéfinition de l'alliance Washington-Séoul
La visite du président Roh Moo-hyun aux États-Unis, à la mi-200
3, pour rencontrer le président George
W.
Bush à propos de la question du nucléaire en Corée du Nord, a p
ermis de situer le nouveau
gouvernement sud-coréen dans son rapport ambigu avec un allié de l
ongue date.
Partisan d’une politique
de «prospérité pacifique», inspirée de la «sunshine po
licy» de son prédécesseur Kim Dae-jung et prônant
des échanges économiques et culturels progressifs avec la Corée
du Nord, Roh Moo-hyun se présente
comme opposé à un règlement par la force de la crise nord-coré
enne.
Les États-Unis, qui soutenaient le
candidat conservateur Lee Hoi-chang à l’élection présidentie
lle de décembre 2002, étaient visiblement
plus à l’aise avec la génération des vétérans de la gu
erre de Corée (1950-1953), favorables au maintien
des 37 000 soldats américains sur le sol sud-coréen.
Roh Moo-hyun
incarne la génération de ceux qui
sont nés après 1945 et qui ont lutté contre le régime milita
ire dans les années 1980 pour obtenir la
démocratisation, avec succès.
Autodidacte, avocat des droits de l’
homme, très peu lié aux élites
économiques et politiques en place, il ne s’était jamais rendu
aux États-Unis auparavant et avait même
pris position, un temps, contre la présence armée américaine da
ns la péninsule.
Après son élection, Roh Moo-hyun a toujours cherché à rassur
er les investisseurs déconcertés par
l’évolution de la démocratie sud-coréenne : soutenant l’a
lliance avec les États-Unis dans un souci de
stabilité régionale, il a accepté d’envoyer des troupes en I
rak et a remis à plus tard la question de la
présence américaine en Corée du Sud.
Ce faisant, il s’est mi
s à dos une partie de l’opinion publique sud-
coréenne, qui souhaite plus de changements et est opposée à la
participation au conflit irakien.
Fin mai
2004, l’envoi de 3 000 soldats sud-coréens en Irak, pourtant ratif
ié par l’Assemblée nationale en février,
était reporté, alors qu’il était question de délocaliser
en Irak 4 000 soldats américains jusqu’alors
stationnés en Corée du Sud.
Avec seulement 3,1 % de croissance en 2003, contre 6,5 % en moyenne par
an depuis la crise financière
asiatique de 1997-1998, la Corée du Sud a été victime d’une
conjoncture internationale déprimée au
premier semestre, qui a ralenti ses exportations, ainsi que d’une cri
se interne de la consommation des
ménages marquée par un durcissement de la réglementation concer
nant les crédits aux particuliers.
La
dégradation du climat des affaires a été accentuée par l’
inquiétude entourant la question nucléaire en
Corée du Nord, mais aussi par les conflits sociaux (deux fois plus q
u’en 2002) et les scandales politico-
financiers qui se sont succédé au Sud, avec des tragédies comme
le suicide de Chung Mong-hun, l’un des
fils du fondateur du groupe Hyundai, en août 2003.
Pourtant, à partir du second semestre 2003, on a constaté une repr
ise des exportations de véhicules
automobiles, d’équipements électroniques et de téléphonie
, notamment vers la Chine qui devient le
premier client de la Corée du Sud, devant les États-Unis et l’E
urope.
Avec les semi-conducteurs et les
composants électroniques, les industries de haute technologie sont en
plein développement, alors que
des secteurs comme le textile ou l’agriculture sont en crise.
La tend
ance des conglomérats coréens à
délocaliser leur production en Chine et à y exporter pour assembla
ge des composants à haute valeur
ajoutée augmente la dépendance de la Corée vis-à-vis de la C
hine.
Roh Moo-hyun, vainqueur du conservatisme
Critiqué par son électorat, comprenant notamment les deux tiers de
s moins de 40 ans, à propos de sa
politique extérieure et de la crise économique, le président a
été également l’objet de multiples attaques
de la part des conservateurs.
Sans majorité parlementaire jusqu’au
x élections législatives du 15 avril
2004, sa marge de manœuvre a été très étroite.
Motion de
défiance contre le ministre de l’Intérieur Kim
Doo-gwan en septembre 2002, refus répétés de ratifier les nomin
ations de hauts fonctionnaires à des
postes clés, mise au jour de scandales politico-financiers, puis vote
de la destitution du président Roh
Moo-hyun lui-même le 12 mars 2004 – qualifié de «coup d’É
tat parlementaire» – ont témoigné de la
virulence de l’opposition conservatrice, majoritaire à l’Assemb
lée nationale.
Héritant d’un système politique miné par la corruption et af
fichant sa volonté d’accélérer les enquêtes et.
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