Corée du Sud 2002-2003: Consolidation de la démocratie et transformations sociales
Publié le 13/09/2020
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file:///F/Lycée/1/450748.txt[13/09/2020 23:43:54]Corée du Sud 2002-2003
Consolidation de la démocratie et transformations sociales
Au terme d'une campagne électorale alimentée par des scandales pol
itico-financiers impliquant le
président Kim Dae-jung et ses proches, Roh Moo-hyun, son dauphin (Pa
rti démocrate), a finalement été
élu le 19 décembre 2002, grâce à une forte mobilisation de l
a jeunesse.
Candidat atypique dans le
paysage politique coréen, Roh Moo-hyun était jusqu'alors connu pou
r avoir suivi des cours du soir afin de
devenir l'avocat des syndicalistes, spécialisé dans les droits de
l'homme.
Député dans les années 1990, il
s'était fait remarquer durant l'enquête parlementaire sur la corru
ption des deux généraux et anciens
présidents Chun Doo-hwan et Roh Tae-woo.
Soutenu par la classe ouvriè
re et par ceux qui souhaitent
voir les chaebols, conglomérats familiaux tout-puissants, perdre leur
s privilèges, il affichait, à son arrivée
au pouvoir, sa volonté de maintenir la «stabilité de l'écono
mie à travers le changement».
À 56 ans, le
candidat du Parti démocrate du nouveau millénaire incarnait une no
uvelle génération d'hommes
politiques démocrates, moins marquée par le régionalisme et ind
épendante du milieu des affaires.
Son adversaire «numéro un», Lee Hoi-chang, ancien juge de la Co
ur suprême et ancien Premier ministre,
était le candidat du parti conservateur majoritaire à l'Assemblé
e nationale.
Déjà vaincu à l'élection
présidentielle de 1997 par Kim Dae-jung, ce libéral représentan
t la classe moyenne et les conservateurs
prônait la fin de la politique d'austérité vis-à-vis des cha
ebols.
Soutenu par la presse détenue par les
chaebols, Lee Hoi-chang a tenté, en vain, de décrédibiliser Roh
Moo-hyun durant toute la campagne
électorale.
L'attaque la plus forte a été, à l'automne 2002,
portée contre le gouvernement, accusé d'avoir
«acheté» les autorités de la Corée du Nord, par l'intermé
diaire du groupe Hyundai, pour que le
«sommet» intercoréen de juin 2000 puisse avoir lieu.
L'ancien p
résident Kim Dae-jung a fait des excuses
publiques le 14 février 2003, expliquant que les 200 millions de doll
ars en cause avaient été donnés dans
le cadre de sa politique de détente avec le Nord, alors qu'une enquê
te parlementaire était en cours.
Chung Mong-joon, l'héritier du groupe Hyundai, l'un des cinq premiers
conglomérats du pays, s'est retiré
de la course électorale le 25 novembre 2002 en soutenant Roh Moo-hyun
, avant de changer d'avis à la
veille du scrutin.
Devenu très populaire après l'exploit de son é
quipe des «Diables rouges» lors de la
Coupe du monde de football coorganisée en 2002 par la Corée du Sud
et le Japon, il a été, comme son
père en 1997, le troisième homme de la campagne électorale.
Les
intérêts économiques de Hyundai en
Corée du Nord l'ont amené à soutenir la politique de dialogue i
ntercoréen du gouvernement.
Le programme ambitieux de Roh Moo-hyun, élaboré au terme d'une con
sultation ouverte au public
pendant les deux mois précédant sa prise de fonction du 25 févr
ier 2003, visait à concevoir des réformes
économiques, sociales, politiques et concernant la sécurité.
L'
objectif affiché était de venir à bout du
régionalisme, de la corruption et du népotisme qui ont prévalu
dans les milieux d'affaires et politiques.
La
marge de manœuvre du nouveau président n'était pas grande, sans
majorité à l'Assemblée nationale,
dans un contexte de récession économique et de tensions régiona
les.
Le choix des ministres de son
premier gouvernement a rassuré le milieu des affaires : alors que nom
bre d'inconnus ont été nommés,
les ministères clés de l'économie ont été confiés à
des bureaucrates confirmés.
Le spectre de la crise économique
Lors de la Coupe du monde de football, en mai et juin 2002, un ralentiss
ement de l'activité économique
avait été remarqué.
Des grèves importantes et les conséqu
ences des tensions américano-nord-coréennes
pouvaient en être la cause.
Le taux de croissance fut néanmoins de
6,1 % en 2002.
En revanche, en avril
2003, la banque centrale revoyait à la baisse ses prévisions pour
2003 et tablait sur un taux de croissance
de 4 % seulement.
Inflation de 2,8 % en un an, hausse de la consommation
à crédit des ménages,
baisse des valeurs boursières (– 40 % d'avril 2002 à avril 200
3) témoignent d'une dégradation de la
conjoncture.
De plus, l'inculpation de Son Kil-seung, président de la principale f
édération patronale et président du
groupe SK, et de neufs autres dirigeants, pour fraudes comptables et tra
nsactions financières illicites de
la filiale SK Global, a compromis l'avenir du conglomérat SK, quatriè
me du pays en terme d'actifs.
Les.
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