Corée du Sud 1997-1998: Le grand ménage
Publié le 13/09/2020
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file:///F/Lycée/1/450743.txt[13/09/2020 23:43:54]Corée du Sud 1997-1998
Le grand ménage
Malgré une première aide internationale conséquente (plus de 5
7 milliards de dollars), la restructuration
de l'économie coréenne, confrontée aux soubresauts monétaire
s et financiers qui ont frappé l'Asie
orientale à partir de la mi-1997 s'est annoncée longue, socialemen
t douloureuse et culturellement difficile.
Ainsi, plus des deux tiers des hommes d'affaires coréens estimaient q
u'il faudrait trois années au pays
pour sortir des difficultés.
Le pays s'est en effet vu confronté s
imultanément à trois crises : monétaire
externe, bancaire interne et structurelle de son modèle de dévelop
pement (" Korea Inc ").
Au cours du
premier trimestre 1998, en dépit d'une amélioration sur le front m
onétaire, la situation ne s'est guère
améliorée : le PIB s'est légèrement contracté, passant de
6,8 % en 1996 à 6,2 % en 1997, tandis que les
salaires diminuaient de 10,8 % en termes réels.
Le taux de chômage
, quant à lui, n'a cessé de progresser
(6,7 % de la population active en avril 1998, contre 2,9 % en novembre
1997), certains économistes
craignant de le voir franchir le seuil des 10 % - voire 13 % - d'ici la
fin de l'année.
Alors que 72 sociétés
cotées en Bourse avaient déjà fait faillite en 1997, au cours d
es cinq premiers mois de 1998, les conflits
sociaux se sont multipliés (+ 84 %).
Les facteurs de la crise
Cette récession " inattendue " aura été un véritable défi
au mode d'organisation économique national.
Depuis l'appel au FMI lancé en novembre 1997 pour éviter la banque
route, elle a été vécue comme une
nouvelle forme d'humiliation.
Si le premier réflexe des Coréens a
été de réduire leur consommation
intérieure et leurs investissements à l'étranger (- 30 % en un
an), les autorités publiques ont mis
beaucoup de temps à reconnaître la gravité de la situation.
Alo
rs que le surendettement des chaebols
(conglomérats) représentait en moyenne, pour les trente premiers
d'entre eux, près de quatre fois leurs
fonds propres, cette crise de surendettement privé à court terme a
débouché sur une remise en cause
globale de la solvabilité extérieure du pays - la dette extérie
ure serait de 160 milliards de dollars, en
considérable augmentation, pour l'essentiel privée et contracté
e à hauteur de 60 % à court terme - et sur
un manque de liquidités.
Si la crise monétaire a été un facteur aggravant (dépréc
iation du won par rapport au dollar de 54 % à la
mi-décembre), les autres éléments de la crise étaient, eux,
bien connus ou prévisibles.
Ils avaient même
fait l'objet d'un calendrier de réformes structurelles quand le pays
a été admis au sein de l'OCDE
(Organisation de coopération et de développement économiques)
en 1996: réforme de la comptabilité
des chaebols dans le sens de la transparence, suppression des prêts c
roisés entre filiales, ouverture des
marchés financiers et réforme de leurs institutions, adoption d'un
e législation plus souple sur les
licenciements...
Malgré les résultats de la croissance en 1997, en
décembre, l'octroi de l'aide du FMI a été
conditionnée à la fermeture des institutions financières les pl
us fragiles et à l'application des ratios
prudentiels de la Banque des règlements internationaux (BRI).
Ces d
écisions, tout comme les réformes
favorables aux firmes étrangères (levée des restrictions pesan
t sur les opérations de fusion-acquisition
conduites par des entreprises étrangères, libéralisation des ac
hats fonciers, etc.), visaient à rétablir la
confiance des investisseurs.
C'est pourquoi, également, le gouverneme
nt a encouragé les entreprises
devant se restructurer à céder certains de leurs actifs aux opé
rateurs étrangers et s'est doté d'un
ministère pour les PME (petites et moyennes entreprises).
Cette str
atégie a marqué une rupture avec les
pratiques passées.
Sur le plan politique, le ralliement du nouveau pr
ésident Kim Daejung au programme
d'ajustement du FMI n'a pas pour autant altéré sa popularité (
93 % d'avis favorables).
Nouvel échiquier politique
Cette crise économique a pourtant eu raison, au cours de l'année 1
997, du président Kim Young-sam.
La
banqueroute du groupe Hanbo (deuxième producteur national d'acier)
a, en effet, mis en lumière, au
printemps 1997, la collusion entre l'État, les milieux politiques - l
e fils du chef de l'État en l'occurrence -,
les chaebols et le système financier..
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