Corée du Sud: 1995-1996: Grandes réformes
Publié le 13/09/2020
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file:///F/Lycée/1/450741.txt[13/09/2020 23:43:53]Corée du Sud 1995-1996
Grandes réformes
Dans son message de nouvel an prononcé le 31 décembre 1994, le pré
sident Kim Young-sam a déclaré
que 1995 représenterait l'an I de la mondialisation.
Cette priorité
découlait de la signature, le 15 avril
1994, des accords de l'Uruguay Round (huitième et dernier cycle de n
égociations du GATT - Accord
général sur les tarifs douaniers et le commerce) et de l'entré
e en fonction de l'OMC (Organisation
mondiale du commerce, qui a succédé au GATT) le 1er janvier 1995.
Pour survivre, Séoul se voyait dans
l'obligation de mener une lutte sans merci pour la conquête de nouvea
ux marchés.
Qui plus est, il fallait
"donner à la prochaine génération les moyens de jouer un rôl
e central dans la conduite des affaires du
monde", en un mot faire de la Corée un leader mondial.
Le 6 janvier 1
995, le président Kim a développé
les grandes lignes à suivre: renforcer la compétitivité des ser
vices publics, finir de mettre en place
l'autonomie locale, renforcer la compétitivité et la stabilité
de l'économie, garantir la qualité de vie de la
population, enregistrer des progrès substantiels dans les relations i
nter-coréennes, "mondialiser" la
diplomatie.
Malgré les promesses faites en début de mandat présidentiel, le
premier point semble avoir eu quelques
difficultés à se concrétiser.
C'est l'une des raisons pour lesq
uelles un nouveau Premier ministre, Lee Soo-
sung, a été nommé le 15 décembre 1995.
Président de l'uni
versité nationale de Séoul et réputé pour son
esprit réformateur, il avait en charge de diriger un gouvernement sus
ceptible de mener à bien les
réformes nécessaires et de rendre sa crédibilité à l'exé
cutif.
Ce n'est que le 28 mars 1996 que la
Commission présidentielle pour la promotion de la mondialisation a pr
ésenté un certain nombre de
mesures en vue d'introduire dans le secteur public les techniques de ges
tion en vigueur dans les
entreprises, d'assurer la satisfaction du consommateur et de remédier
aux lenteurs administratives.
Des
progrès ont pourtant été accomplis dans l'établissement d'un
e autonomie locale, puisque les postes de
maires et de conseillers municipaux des six plus grandes villes, ainsi q
ue ceux de préfets et de chefs
d'administration locale, auparavant nommés directement par le gouvern
ement, ont fait l'objet d'élections,
le 27 juin 1995.
Vers une plus grande autonomie locale
Ce scrutin a été l'occasion pour l'opposition au Parti démocrat
e libéral (PDL) de Kim Young-sam de
s'imposer, la formation du président ne l'emportant que dans cinq mé
tropoles et provinces sur quinze.
Elle a, en particulier, perdu la ville de Séoul.
C'était aussi la
première fois qu'était appliquée la nouvelle loi
plafonnant les dépenses électorales et interdisant la pratique, ju
sque-là courante, des achats de votes.
Cette autonomie locale, tant vantée, est néanmoins restée limit
ée par la faiblesse des ressources propres
des collectivités locales devant en bénéficier, ainsi que par l
a concentration de tout le pouvoir
administratif dans les mains du Premier ministre.
L'autonomie de la vill
e de Séoul, qu'a souhaité mettre
en oeuvre son nouveau maire Cho Soon, se heurte ainsi à l'aménagem
ent des villes satellites: la capitale
compte 10 229 000 habitants (recensement de novembre 1995) alors que l
a province du Kyonggi qui
l'entoure en compte presque autant.
Enfin, la course au développement
économique est apparue risquer
de relancer la fièvre spéculative dans l'immobilier et de mettre à
mal la stabilité des prix.
L'opposition, constituée principalement par le Parti démocrate (P
D) de Lee Ki-taek, a été renforcée par la
création, en février 1995, de l'Union des démocrates libérau
x (UDL), par Kim Jong-pil (chef de file des
conservateurs) après que Kim Young-sam lui eut refusé la place de
"numéro deux" du PDL, ainsi que par
le retour sur la scène politique de l'opposant Kim Dae-jung qui avait
décidé de se retirer après son échec
aux présidentielles de décembre 1992.
Ce dernier a formé peu ap
rès (22 juillet 1995) le Congrès national
pour une politique nouvelle (CNPN), y entraînant une partie des mem
bres du PD.
Les quatre formations
se sont affrontées aux législatives du 11 avril 1996.
Le parti de
Kim Young-sam l'a emporté avec 139
sièges (sans toutefois atteindre la majorité).
L'UDL en a obtenu
50, le PD 15 et le CNPN 79, alors que Kim
Dae-jung en espérait une centaine pour se présenter une quatriè
me fois aux présidentielles.
Malgré le succès du PDL, la 15e session de l'Assemblée national
e a été bloquée, pendant le mois de juin.
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