Corée du Sud - 1994-1995: À l'ère de la globalisation
Publié le 13/09/2020
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file:///F/Lycée/1/450740.txt[13/09/2020 23:43:53]Corée du Sud 1994-1995
À l'ère de la globalisation
L'année 1994-1995 a été essentiellement marquée par la campa
gne de "globalisation" lancée par le
président Kim Young Sam et présentée comme le nouvel objectif n
ational.
Le but était de mobiliser la
population pour répondre au double défi de l'aiguisement de la com
pétitivité internationale et de la crise
de la société.
Dès lors, la vie politique comme la vie écono
mique et sociale a été ordonnée et réglée par
ce nouvel objectif.
Depuis son avènement en février 1993, le président Kim s'est tr
ouvé aux prises avec le lourd héritage de
trente ans de régime militaire.
Ainsi a-t-il, dès la première a
nnée de son quinquennat, imposé à la
satisfaction générale une remise en ordre de l'armée et de la c
lasse politique.
Dès le début de la
deuxième année, son ardeur réformiste a cependant donné des
signes d'essoufflement comme en ont
témoigné ses rencontres publiques, en janvier 1994, avec ses pré
décesseurs, Chun Doo Hwan (1980-
1987) et Roh Tae Woo (1988-1992); le limogeage, pour apaiser les é
léments conservateurs du Parti
démocratique libéral (PDL), de son Premier ministre Lee Hoi Chan
g, jugé trop zélé dans les réformes, en
avril; enfin, l'étouffement, en juin, du scandale financier de Sang M
u Dae dans lequel le PDL avait été
impliqué.
En vérité, les forces les plus hostiles à sa politique se trouv
aient au sein même du parti du président.
Il a,
en effet, été élu grâce au Parti de la justice et de la dé
mocratie de ses prédécesseurs, et au Parti
républicain de Kim Jong Pil, tous deux conservateurs et avec lesquels
sa propre formation, le Parti
démocrate, a fusionné en 1990 pour former le PDL.
Or, à la suite de multiples affaires de corruption impliquant les fon
ctionnaires des impôts dans la plupart
des grandes villes, et d'une série de désastres dus à des collu
sions entre entreprises, hommes politiques
et fonctionnaires (effondrement du pont Songsu à Séoul, explosion
au gaz dans le centre de la capitale,
mais aussi dans un chantier du métro à Taegu), la population atte
ndait des réformes structurelles.
Si l'on
reconnaissait volontiers que la responsabilité revenait aux régime
s précédents, le président s'est vu
reproché de n'avoir pas prévenu ces désastres majeurs.
Les enjeux de l'ouverture
C'est dans ce contexte de crise que Kim Young Sam a lancé en novembre
1994 sa campagne de
globalisation en appelant à un effort d'adaptation aux changements in
ternes et externes provoqués par la
disparition progressive des frontières économiques et exposant l'é
conomie du pays à une concurrence
directe avec celle des États industriels les plus développés.
U
ne mise à niveau urgente de la Corée du Sud
est ainsi devenue impérative.
Kim Young Sam a jugé l'impact de sa campagne suffisamment important p
our procéder aussitôt à une
restructuration des ministères par la dissolution ou la fusion des ap
pareils d'État.
C'est aussi au nom de la
nécessaire modernisation du Parti qu'il a évincé Kim Jong Pil,
chef de file des conservateurs.
Ces deux
réformes administrative et partisane ont été bien accueillies p
ar l'opinion, mais le président demeurait
critiqué pour son habitude de lancer des projets de réforme sans j
amais les mener à terme.
Sa crédibilité
même a semblé atteinte après la défaite de son parti aux é
lections locales du 27 juin 1995, et
l'effondrement, le lendemain, d'un grand magasin à Séoul, quatriè
me désastre du genre depuis le début
de son quinquennat.
Après la récession de 1992-1993, l'activité économique a rep
ris et les prévisionnistes tablaient sur une
croissance de 8% en 1995.
L'investissement a été relancé (+10,
6% en 1994 contre 3,6% en 1993) et la
consommation privée est restée soutenue.
Après avoir ralenti en
1993, la progression des salaires a repris
un rythme à deux chiffres en 1994 (+12,8%, contre +8,9% en 1993).
L
a montée du chômage intervenue
en 1993 a paru maîtrisée.
La dépréciation du won de 20% face au yen entre 1992 et 1995 a ent
raîné une considérable amélioration.
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