Corée du Sud 1990-1991: Crise de confiance
Publié le 13/09/2020
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file:///F/Lycée/1/450735.txt[13/09/2020 23:43:53]Corée du Sud 1990-1991
Crise de confiance
La Corée du Sud a connu, en 1990-1991, une nette dégradation de sa
situation politique et économique.
Les nouvelles règles du jeu instaurées après les événemen
ts de juin 1987 - où s'étaient déroulées
d'importantes manifestations et émeutes populaires - se sont trouvé
es soudain remises en question à la
suite de l'apparition d'un parti gouvernemental dominant, le Parti dé
mocrate-libéral (PDL), né d'une
fusion en janvier 1990 entre le parti du président Roh Tae Woo (le P
arti de la démocratie et de la justice)
et deux partis d'opposition modérés, le Parti démocrate de Kim
Young Sam et le Parti républicain de Kim
Jong Pil.
Disposant d'une majorité des deux tiers à l'Assemblée
nationale, le président Roh a cru bon de
suspendre, sinon d'arrêter définitivement, le processus de démo
cratisation qui, pourtant, fondait sa
légitimité depuis son élection en février 1988.
C'est ainsi
qu'il a mis fin au débat sur la question de la
liquidation de l'héritage de la Ve République, y compris la réf
orme de la police politique (Agence pour la
planification de la sécurité nationale), tant réclamée par
l'opinion.
De surcroît, la révélation en octobre
1990 de l'espionnage pratiqué par les services des renseignements mil
itaires à l'encontre de quelque 1
300 personnalités de l'opposition, dont les dirigeants religieux, les
dirigeants étudiants, les intellectuels, a
montré que certaines habitudes anciennes unanimement condamnées é
taient toujours en vigueur.
Instabilité politique
Par ailleurs, le PDL qui, selon ses fondateurs, prétendait assurer la
stabilité politique, a été constamment
déchiré par des luttes internes - principalement entre Kim Young S
am et Park Chul On, protégé du
président Roh - portant sur la succession de ce dernier, prévue po
ur le début 1993.
Mais un autre conflit
majeur a éclaté en novembre 1990, opposant Kim Young Sam au pré
sident Roh, le premier refusant de
tenir un engagement pris dans un mémorandum secret concernant la ré
vision constitutionnelle en vue de
l'adoption d'un régime parlementaire.
Kim menaçant de rejoindre l'
opposition, Roh a dû s'incliner une fois
encore.
Quant au seul parti d'opposition, le Nouveau parti démocrate, nouvell
e appellation du Parti pour la paix et
la démocratie de Kim Dae Jung depuis mars 1991, il s'est trouvé to
talement impuissant à l'Assemblée
nationale.
Aussi a-t-il trouvé une occasion de la boycotter lorsque l
e PDL a fait passer, en juillet 1990, 26
projets de loi sans qu'un véritable débat n'ait eu lieu.
Ce parti
a semblé de plus en plus tenté de rejoindre
l'action extraparlementaire.
C'est dans ce climat de crise qu'en mars 1991 un scandale politico-fonci
er d'une grande ampleur a éclaté,
impliquant beaucoup de dirigeants du PDL et même quelques proches col
laborateurs du président.
Cette
affaire, s'ajoutant au "passage aux oubliettes" de la démocratisation
et aux manoeuvres politiciennes
quotidiennes, a fini par exaspérer l'opinion.
De violentes manifestat
ions antigouvernementales ont été
organisées par les étudiants et les ouvriers pour réclamer la d
émission du président Roh.
C'est au cours
de ces affrontements qu'est survenue, fin avril 1991, la mort d'un ét
udiant sous les coups de la police
anti-émeutes.
Au début du mois de mai, le régime a été co
nfronté à une protestation populaire d'une
grande ampleur.
Au mois de mai, quatre immolations par le feu ont eu lie
u, et le Premier ministre, Ro
Gae Bong, a donné sa démission dans un souci d'apaisement.
Les é
lections aux conseils généraux,
organisés en juin, ont montré que les couches moyennes aspiraient
avant tout à la sécurité en votant
massivement pour le pouvoir en place.
Néanmoins, la situation est res
tée tendue dans la perspective de
l'élection présidentielle de 1992.
Retour du déficit commercial
Dans le domaine économique également, le pays a connu une pério
de difficile.
Au-delà des indicateurs
macro-économiques (taux de croissance de 9% en 1990), tous les prob
lèmes qui ont été étouffés dans le
passé sont réapparus au grand jour: la lenteur des réajustement
s structurels, un taux d'inflation de 9,2%.
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