Corée du Sud - 1988-1989: Pause ou recul?
Publié le 13/09/2020
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file:///F/Lycée/1/450733.txt[13/09/2020 23:43:53]Corée du Sud 1988-1989
Pause ou recul?
Autant l'année 1988 a été marquée par un net progrès dans
la démocratisation et le développement
économique, autant l'année 1989 s'est annoncée difficile.
S'agi
t-il d'une pause ou d'un recul?
Le président Roh Tae-Woo, qui a inauguré sa VIe République le 2
5 février 1988, n'a pas tous les atouts
dans son jeu: élu avec 37% des voix pour un mandat de cinq ans non re
nouvelable, il ne dispose ni d'une
légitimité incontestée ni de la durée ; son parti, le Parti
de la démocratie et de la justice (PDJ) n'ayant pas
de majorité absolue à l'Assemblée nationale qu'il n'a pas le dr
oit de dissoudre, sa liberté d'action
législative est restreinte.
De plus, du fait qu'il a été associ
é à toutes les grandes décisions de son
prédécesseur Chun Doo-Hwan depuis le coup d'État de mai 1980, b
eaucoup continuent à refuser de
croire à la sincérité de sa soudaine conversion à la démo
cratie.
Dans ces conditions, la marge de
manoeuvre de Roh est étroite.
Pourtant, c'est à lui qu'incombe la
responsabilité de mener à bien
l'entreprise historique de la démocratisation.
Dans cette entreprise, une tâche prioritaire s'est imposée dès
le début: la liquidation de l'héritage de la
Ve République.
Il s'agit essentiellement de faire toute la lumière
sur la corruption de Chun Doo Hwan et
ses amis, ainsi que sur le massacre de Kwangju, perpétré par l'arm
ée de celui-ci, en mai 1980.
Cette
question va dominer la vie politique tout au long de l'année, mais da
ns un premier temps, les partis
d'opposition ayant accepté une trêve politique, le pays était c
omme suspendu aux Jeux olympiques de
Séoul prévus pour septembre 1988.
Seuls les étudiants et dissid
ents radicaux continuaient à s'opposer
aux J.O.
en réclamant qu'ils soient organisés conjointement avec l
e Nord.
En juin, ils ont organisé une
marche vers Panmunjom à la rencontre des étudiants du Nord pour di
scuter de la réunification nationale,
mais ils ont été refoulés par la police.
En août, ils ont re
nouvelé la tentative, mais en vain.
La trêve des Jeux
Les J.O.
de Séoul, inaugurés le 17 septembre avec une participatio
n record de 160 nations, et pour
lesquels le pays tout entier avait été mobilisé depuis des anné
es, ont été célébrés par les Coréens comme
une reconnaissance internationale.
La réussite, aussi bien sur le pla
n de l'organisation des Jeux que sur le
plan des performances sportives (quatrième du classement), a redonn
é confiance au pays dans sa
marche vers un statut de pays développé.
Les J.O.
terminés, la vie politique a repris son cours normal dès
le mois d'octobre.
Les trois partis
d'opposition - le Parti de la paix et de la démocratie de Kim Dae-Jun
g, le Parti démocrate de Kim Young-
Sam et le Parti républicain de Kim Chong-Pil -, unis dans l'action co
ntre le clan de Chun Doo-Hwan, ont
créé une commission d'enquête parlementaire sur le massacre de
Kwangju et sur les malversations
commises par ce clan.
L'impact de cette enquête a été d'autant
plus fort que, pour la première fois dans
le pays, l'audition des témoins a été télévisée.
Les m
anifestations continues des étudiants en novembre,
qui réclamaient l'arrestation de Chun mettaient le président Roh d
ans une position difficile car il ne
pouvait ni protéger pleinement Chun, ni l'abandonner.
Finalement, le 23 novembre, Chun s'est adressé à la nation devant
les caméras de la télévision pour
implorer le pardon, les larmes aux yeux.
Il a déclaré qu'il rendai
t au pays tout son bien mal acquis, 14
milliards de wons (20 millions de dollars).
Quelques jours plus tard,
le président Roh, à son tour, a lancé
un appel pour une amnistie politique.
Mais ni les larmes de Chun, ni l'a
ppel présidentiel n'ont suffi à faire
que les partis d'opposition et l'opinion publique renoncent à demande
r la comparution de Chun devant la
commission d'enquête parlementaire pour s'expliquer sur le massacre d
e Kwangju.
Devant le refus de Chun, l'enquête se trouve bloquée.
Pour tenter de reprendre la situation en main, le président Roh a pro
cédé en décembre à un
remaniement ministériel en nommant un nouveau Premier ministre, Kang
Young-Hoon, et en diminuant le
nombre de ministres proches de Chun.
En février 1989, il a annoncé
comme il l'avait promis pendant la.
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