Corée du Sud 1987-1988: La démocratisation à l'épreuve
Publié le 13/09/2020
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file:///F/Lycée/1/450732.txt[13/09/2020 23:43:53]Corée du Sud 1987-1988
La démocratisation à l'épreuve
L'année 1987 a été capitale pour la démocratisation de la Co
rée du Sud.
Un pas en avant a été accompli
après les événements de juin sans compromettre la croissance é
conomique ni l'orientation de la politique
extérieure.
Mais l'avenir paraît rempli d'incertitude.
Redistribution des cartes
L'explosion politique tant redoutée depuis l'arrêt brutal du dé
bat constitutionnel décidé par le président
Chun Doo Hwan en avril 1987 a bien eu lieu, après la mort d'un étu
diant le 9 juin et la désignation, le
lendemain, du général Roh Tae Woo comme candidat à la successio
n de Chun.
Tout au long du mois de
juin, le pays a connu un déferlement de vagues de protestations popul
aires d'une ampleur rarement
égalée dans son histoire.
Une nouveauté: les classes moyennes s
e sont jointes aux étudiants radicalisés,
enlevant ainsi au gouvernement toute possibilité de rejeter la respon
sabilité des troubles sur ces derniers.
Le régime militaire de Chun, après avoir envisagé un moment de
faire intervenir l'armée, s'est rendu à
l'évidence.
Roh, en sa qualité de président du Parti de la just
ice et de la démocratie (PJD), majoritaire, a
fait le 29 juin une promesse de démocratisation en huit points, dont
la révision constitutionnelle et
l'amnistie de Kim Dae Jung, principal dirigeant de l'opposition.
Dès
lors, le processus de réforme
constitutionnelle s'est accéléré: adoption le 27 octobre d'une
Constitution prévoyant l'élection au suffrage
universel du président pour un mandat limité à cinq ans non ren
ouvelable.
Cependant, à l'approche de l'élection présidentielle prévue
pour le 16 décembre, l'opposition, déchirée par
la rivalité entre Kim Young Sam, chef du Parti démocrate, et Kim D
ae Jung, s'est montrée incapable de
parvenir à l'unicité de candidature.
La rupture a été consom
mée le 12 novembre lorsque ce dernier a créé
son propre parti, le Parti de la paix et de la démocratie (PPD).
Le
s résultats de l'élection ont confirmé ce
que les opposants redoutaient: la victoire de Roh Tae Woo avec 37% des v
oix, suivi de Kim Young Sam
(28%), de Kim Dae Jung (27%) et de Kim Chong Pil, candidat du Parti
républicain (8%).
Les deux Kim
rivaux ont dénoncé les fraudes électorales "par ordinateur", ma
is les électeurs, déçus, s'en sont
davantage pris à la division de l'opposition.
L'investiture de Roh s'
est déroulée le 25 février 1988 sans
protestation majeure.
La classe politique a continué de manoeuvrer en vue d'une nouvelle é
chéance électorale, les législatives,
prévues pour le 26 avril.
Dès le mois de février, Kim Young Sam
a démissionné de la présidence de son
parti pour obliger Kim Dae Jung à faire de même de son côté.
Celui-ci a résisté un temps, mais a fini par
céder devant la formidable pression conjuguée du parti gouvernemen
tal, du Parti démocrate et de la
presse.
Or les résultats des élections ont réservé une surpr
ise de taille: non seulement le parti de Roh n'a
pas obtenu la majorité absolue à l'Assemblée nationale (125 si
èges sur 299), mais le PPD en est sorti le
premier parti d'opposition (70 sièges), devançant nettement le P
arti démocrate (59) et le PR (39).
Ce
succès a permis à Kim Dae Jung de revenir à la tête de son p
arti, exemple suivi aussitôt par son rival Kim
Young Sam.
En mai 1988, la vie politique semblait incertaine.
Certes, Roh a vu sa p
osition consolidée dans son camp
depuis que Chun a dû démissionner de toutes les fonctions officiel
les à la suite de l'incarcération de son
jeune frère impliqué dans une affaire de corruption de grande ampl
eur.
Mais, privé de la majorité
parlementaire, il s'est trouvé affaibli face aux deux Kim unis dans c
ette offensive.
Toutefois, l'opposition
entendait respecter une relative trêve jusqu'aux Jeux olympiques qui
devaient débuter le 17 septembre.
Les revendications ouvrières
L'économie sud-coréenne semble avoir surmonté le contrecoup de
l'agitation politique et sociale en 1987,
puisqu'elle a enregistré une croissance de 11,1% et une progression d
es exportations de 36%, avec un
excédent des comptes courants de 10 milliards de dollars.
Le gouverne
ment a pu lancer comme prévu.
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