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Corée du Sud 1983-1984: Drames

Publié le 13/09/2020

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« file:///F/Lycée/1/450728.txt[13/09/2020 23:43:52]Corée du Sud 1983-1984 Drames L'année 1983 a été pour la Corée du Sud une des plus tragiqu es qu'ait connues ce pays depuis la fin de la guerre de Corée, trente ans auparavant.

La destruction par l'aviation soviétique, le 1er septembre au- dessus de Sakhaline, d'un Boeing 747 de la Korean Air Lines avec 269 per sonnes à son bord a stoppé la politique d'ouverture en direction des pays socialistes qu'avait esquiss ée Séoul ("Nordpolitik"), et ravivée la mobilisation anticommuniste entretenue par le régime militaire.

L' attentat qui a décimé le gouvernement sud-coréen, le 9 octobre à Rangoon (Birmanie) - dix -sept morts dont quatre ministres -, et qui a été perpétré par un commando venu de Corée du Nord, a entraîné la péninsule coréenne au bord d'une confrontation armée, et renforcé la position de ceux qui, à Séoul, justifient le régime autoritaire par la menace permanente d'agression que fait peser le régime communiste de Pyong-yang.

Le retour à une tension rappelant les pires années de la guerre fr oide a été symbolisé par la visite qu'a effectuée, au mois de novembre, le président américain Ronald R eagan, venu réaffirmer jusque sur la ligne de démarcation du trente-huitième parallèle l'engagement des États-Unis dans la défense de la Corée du Sud, concrétisé par la présence de plus de 40 000 h ommes dotés d'armements nucléaires tactiques.

Sous l'impulsion américaine, la "coopération stratég ique" entre les États-Unis, le Japon et la Corée du Sud s'est considérablement développée en 1983 - com me on a pu le constater lors de la visite "historique" à Séoul du Premier ministre japonais Nakasone en janv ier 1983, et lors des grandes manoeuvres "Team Spirit" (printemps 1983 et 1984), organisées pour la première fois en présence d'observateurs militaires japonais.

L'attentat de Rangoon n'a cependant pas déstabilisé le régime d u président Chun Doo Hwan, qui a aussitôt procédé au quatorzième remaniement de son gouvernem ent en trois ans.

Il a au contraire affaibli ceux qui contestaient la légitimité d'un pouvoir issu d'un coup d' État et de la répression sanglante de l'insurrection de Kawngju en 1980.

Le régime, dans un effort pour iso ler ces contestataires et cultiver une image plus acceptable à l'étranger, a même pris quelques mesure s de "libéralisation": levée de la plupart des interdictions frappant les hommes politiques de l'ancien régime, libération de prisonniers politiques et réintégration d'étudiants chassés de l'université en dé cembre 1983.

Mais ces mesures n'ont pas davantage désarmé l'opposition qu'une r épression policière toujours aussi vigoureuse.

Des manifestations étudiantes parfois sanglantes ont spor adiquement agité les campus de Séoul au printemps et à la fin 1983.

La grève de la faim mené e en mai et juin 1983 par un des chefs de file de l'opposition, Kim Young Sam, a mis le régime sur la défens ive.

Les deux principaux dirigeants de l'opposition, Kim Young Sam et Kim Dae Jung (exilé aux États-Unis depuis décembre 1982), ont annoncé au mois d'août la création d'un "front démocratique" qui demand e une révision de la Constitution pour permettre l'élection du président au suffrage universel, le rét ablissement des libertés démocratiques et la libération de tous les détenus politiques.

Les Églises chrét iennes ont continué d'appuyer ces revendications, et la visite du pape Jean Paul II en mai 1984 a permis a ux partisans d'une démocratisation du régime de promouvoir leurs revendications.

Malgré le scepticisme des opposants, le président Chun a réité ré à plusieurs reprises son intention d'abandonner le pouvoir à l'expiration de son mandat (1988), et de procéder à une "libéralisation" de la vie politique au fur et à mesure du développement économique du pays.

Les succès du régime dans ce domaine ont été spectaculaires.

La Corée du Sud a été un des pays du monde qui a connu en 1983 la plus forte croissance, avec un taux supérieur à 9%.

Cette reprise, après trois années de ralentissement, est liée à la relance des exportations (favorisées par la repr ise aux États-Unis, en Asie du Sud-Est et au Proche-Orient).

Le déficit de la balance commerciale a été ré duit à 1,8 milliard de dollars, contre plus de 2,5 milliards l'année précédente.

La réduction de l'inflation a été tout aussi impressionnante: e lle a été en 1983 de 2%, contre 25% en 1981.

Cette amélioration est attribuée à la politique de rigueu r mise en oeuvre depuis 1981, qui s'est traduite en 1984 par un gel des dépenses publiques au niveau de 1983, et un blocage draconien des salaires.

La refonte du Plan quinquennal, en janvier 1984, n'a pas modif ié ces grandes orientations: priorité à la lutte contre l'inflation et à la réduction d'u ne dette extérieure qui a atteint en 1983 40. »

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